Comme chaque mercredi après-midi, je rentrais toute seule chez moi. Remontez la rue de l'école à la maison était comme dirait Mamie Rosa, une promenade de santé. Mais cette petite balade était souvent gâché par cet imbecile de Ralph qui profitait de l'absence de Bobby pour jouer au plus fort. C'était un peu comme les méchants garçons qu'on voyait dans les Disneys qui martyrisaient les plus jeunes sous n'importe quel prétexte. Dès que j'arrivai devant la maison de ses parents qui se trouvait sur le chemin que j'étais obligée d'emprunter car il n'y avait pas de raccourci, je le trouvai appuyé à la clôture comme s'il m'attendait.
- Te voilà enfin microbe, j'ai failli attendre.
- Ralph, sérieusement tu n'as rien de mieux à faire? Tu n'as aucun ami à embêter, c'est ça?
Il se détacha de la clôture et s'approcha de moi en se donnant un air méchant.
- Répète ce que t'as dit! Hurla t-il en tirant sur mes cheveux.
Je grimaçai de douleur mais ne put me résoudre à me taire comme d'habitude. Ma grande gueule me perdra. J'essayai de me souvenir des techniques que mon grand frère tentait de m'enseigner pour me défendre mais rien ne me vint.
- De toute façon, ça ne m'étonne pas car qui voudra être ami avec toi?
- Petite conne! S'écria t-il avant de me pousser par terre où je m'étalai comme une crêpe. Le pire dans tout ça c'était qu'il savait que Bobby et ses amis allaient lui faire passer un sale quart d'heure pour ça mais il s'obstinait.
A l'époque, je ne savais pas que subissais cela à cause du racisme. Dans ma tête, c'était juste une brute qui prenait plaisir à insulter les plus jeunes. Heureusement par la suite, il s'était affranchi de l'influence de sa mère qui voulait faire de lui un raciste. Mais il était tout de même resté con. Que voulez-vous ? Con un jour, con toujours.
-Hey mec qu'est ce tu fous? Demanda une voix fluette derrière moi.
- Toi le kamikaze on t'a pas sonné.
Je tournai la tête et tombai sur un garçon de l'âge de Bobby que je voyais pour la première fois. Un garçon avec une touffe de cheveux bouclés et un regard déterminé qui me plut.
- Bah je préfère être un kamikaze que d'être un gros naze qui tape sur les filles plus jeunes. Ce n'est vraiment pas comme ça que tu vas attirer leur sympathie.
- Cela ne te regarde pas.
- Si ça me regarde. Ça va aller??? Me demanda t-il en m'aidant à me lever.
- Oui merci.
- Le kamikaze et la négresse, vous faites une belle paire de raté. J'en ai pas fini avec toi Annabelle, en fait t'es aussi moche que la poupée dans le film, ajouta t-il avant de s'en aller.
- Ils sont tous comme ça ici? Demanda mon sauveur en regardant Ralph rentrer chez lui.
- Non heureusement. Tu viens d'où?
- D'un orphelinat en Caroline du Sud, j'ai été adopté par les Carson.
- C'est vrai! Alors tu habites tout près de chez ma grand-mère. Elle a une auberge tout près des marais qui est très sympa.
- Oui je vois qui c'est, c'est une dame très gentille. Alors tu t'appelles Annabelle, comme la poupée dans le film?
- Oui mais je l'ai jamais regardé alors je sais pas si elle est moche.
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Rasin
ChickLitRetourner dans ce trou paumé de la Louisiane n'a jamais fait partie des priorités d'Annabelle mais dans sa famille, on ne désobéi pas à un mort surtout lorsqu'il s'agit de votre grand-mère préférée. Alors la revoilà de retour à la tête de l'auberge...