Crazy Hoodie Girl

Chapitre 5

21:00 – vendredi 7 avril – Chambre de James – Maison des Lens – 30 minute de Seattle, Washington, USA.

James me regardait sans rien dire, puis se mit à rire soudainement en essayant de reprendre le classeur.

-Je ne sais pas quoi dire, répondait-il gêné.
-Quel genre de personne était-elle ?
-Ma mère ?
-Oui, lui répondais-je en souriant.
-C'était une personne... elle était... c'est... à vrais dire, je n'ai pas beaucoup de souvenir d'elle, mais il y a un truc dont je suis sûr, ma mère a été malheureuse la moitié de sa vie. De ce que je me rappelle, je ne l'ai vu sourire qu'une seule fois.
-C'était un bon souvenir ?
-Pas vraiment, riait-il. C'était le jour où mon père c'est fait hospitaliser, mais ça devait être un moment heureux pour ma mère.
-Elle est morte de quoi ?
-Elle s'est tuée, m'avouait-il en regardant le matelas. Ma mère avait une maladie très rare. Cette maladie n'a pas encore de nom, mais mon médecin l'appelle la maladie de Hulk, m'apprenait-il en riant encore une fois. Ça parait cool hein ? Je trouvais ça cool petit, mais en vérité cette maladie n'a rien de cool, plus tu t'énerves et plus, tu risques de mourir. Apparemment ça a un truc à voir avec le cerveau, plus, tu t'énerves et plus les nerfs du cerveau risque d'exploser, mais tu sais ce qui est ridicule dans cette maladie ? C'est qu'elle te fait t'énerve plus que la normale. Tu t'énerves beaucoup plus vite et c'est souvent dur de t'arrêter. C'est injuste hein ? On ne peut même pas contrôler ce truc. Mais tu sais ce qui est le plus injuste ? C'est que c'est génétique.
-C'est pour ça qu'on est allé à l'hôpital tout à l'heure ?
-Vanessa s'inquiète, c'est temps si. Elle dit que je m'énerve un peu trop donc j'y suis allé pour qu'elle se calme.
-Vanessa a l'air de quelqu'un de bien et ton père a l'air de beaucoup l'aimer.
-Il a intérêt, riait James. Tout a commencé à cause de lui.
-La maladie de ta mère ?
-Je ne devrais pas dire ça, me sourait il. Mais j'ai toujours eu l'impression que mon père avait une part de responsabilité dans la mort de ma mère. Ma mère a toujours été quelqu'un de fragile mentalement, mais ça n'empêchait pas mon père de la tromper à plusieurs reprises avec des femmes différentes. Vanessa était l'une d'elle.
-Vanessa ?
-Oui, riait-il. Les cibles de mon père était souvent jeune, surement parce qu'elles sont beaucoup plus naïves et pensaient toutes qu'il quitterait ma mère. Ça a commencé bien avant ma naissance et celle de Kent. Ma mère était au courant de chacune de ses tromperies, mais faisait semblant de ne pas l'être. Ça a dû la rongeait de l'intérieur et cette maladie s'est installé petit à petit. Je ne pourrais te dire le nombre de fois où j'ai vu ma mère péter ses crises de nerf. J'ai même failli me recevoir une assiette sur la tête un jour. Avec Kent, on pariait fréquemment sur combien de jours, elle tiendrait avant de recommencer.
-C'est génétique aussi alors ?
-De quoi ?
-Les parie et les filles.
-Sûrement, riait-il.
-Donc c'est pour ça que ton frère et comme ça avec Vanessa ?
-Oui. Vanessa n'était pas comme les autres conquêtes de papa, il était vraiment tombé amoureux d'elle. Après quelques mois de fréquentation, il a demandé le divorce à ma mère. Elle n'a pas pu le supporter et s'est tuée.
-Elle s'est tuée pour...
-Je ne pense pas que ce soit la vraie raison, me disait-il en se levant pour ranger le classeur. Je crois qu'elle s'est dite que si mon père la quittait ça risquerait de réellement faire exploser ses nerfs et qu'elle mourrait dans tous les cas donc elle a préféré en finir d'elle-même pour garder le peu de fierté qui lui restait.

Ça pouvait paraitre ridicule, mais j'arrivais à comprendre. J'avais sauté de cette fenêtre pour les mêmes raisons. Au lieu d'attiser la pitié des gens en étant « la femme morte de maladie après avoir été quitter par son mari », elle a préféré prendre sa mort elle-même.