Chap 1.4 : Dimanche 04 janvier 2015

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****** EMMA*****

Henri me pose plein de questions sur le violon. Il voulait que je lui joue un morceau, mais j’ai gentiment refusé non sans avoir été obligée de lui promettre de jouer une prochaine fois.

- J’aurai droit à un concert juste pour moi du coup !
- Un concert ? On parlait d’un morceau non ?
- Oui, mais vu que je n’ai pas obtenu gain de cause, je rajoute les intérêts, du préjudice subi…
- … vous êtes sûr d’être banquier et non avocat, Mr McEverty ?

Il sourit, un vrai sourire de charmeur. Henri plait indéniablement et il le sait forcement, qu’est-ce qui peut bien l’attirer en moi ? L’attrait de la nouveauté ? L’exotisme que je peux représenter ? Il pourrait avoir tout ça avec une autre nana… il fréquente des mannequins, il lui serait tellement facile de…

« Bon sang ! Emma arrête ça tout de suite ! Depuis quand tu manques autant de confiance en toi hein ? Tu es qui tu es et tu dois en être fière… Tes parents t’ont élevée comme ça, belle, fière, intelligente, brillante et tu as toujours su que tu ferais le bonheur d’un homme. Tu ne l’avais juste pas encore trouvé… alors en attendant de savoir si cet homme c’est Henri ou pas, soit toi et c’est tout !! »

- Tu aimes la musique classique, l’opéra ? J’ai vu des DVD et des CD.
- Oui j’adore… c’est quelque chose que je partageais avec ma mère. Nous avons eu l’occasion de voir pas mal d’opéra : Carmen, la Traviata, les noces de Figaro, la veuve joyeuse, le barbier de Séville, Mme Butterfly, Don Giovanni, les contes d’Hoffman, Lakmé, le lac des cygnes et nous en avions encore tant à voir… Nous n’avons pas vu Casse-Noisette, ni Cats par exemple.
Ma mère jouait du piano, on jouait donc toutes les deux, certaines fins de semaine… La dernière fois que nous avions joué ensemble, c’était à Noël 2013.
- Je ne voulais pas raviver des souvenirs douloureux Emma.
- Non, ne t’inquiète pas, ils font partie de moi, je dois apprendre à vivre avec, sans en souffrir.

Je réprime un bâillement et je crois le faire discrètement, mais en l’occurrence je ne le suis pas assez.

- Tu as besoin de te reposer, je vais te laisser dormir. Et demain tu bosses, j’imagine ?
- Ça va, je ne suis pas fatiguée…
- Tu devras pourtant et puis tu n’as pas encore appelé Brock et Nick pour leur dire que tu étais bien arrivée.
- Essayez-vous de fuir Mr McEverty ?
- Je ne fuis jamais Mlle Scott. Je pense juste à votre famille qui doit attendre avec impatience de vos nouvelles !

Je souris, il a raison, j’ai promis à Brock de lui téléphoner dès mon arrivée et ça fait déjà bien plus de 4h que j’ai atterri. De toute façon il y avait le décalage horaire donc je ne pouvais pas plus tôt non plus.
Henri se lève, attrape son manteau et se dirige vers la porte d’entrée. Je n’ai pas vraiment envie qu’il parte, mais je dois le laisser partir et je dois me reposer.

- Merci encore d’être venu me récupérer à l’aéroport Henri.
- Tout le plaisir était pour moi. Repose-toi bien et salue-les tous pour moi tu veux ?
- Je n’y manquerais pas. Oh ! Henri, un instant, je me dirige rapidement dans ma chambre et en ressort avec un petit paquet. Ce n’est pas grand-chose, mais je t’avais ramené ça de mon précédent voyage…

Il me prend le paquet des mains, il a l’air ému. Il dépose un baiser sur mon front et s’en va.
Je reste un moment appuyée contre la porte, humant les derniers effluves du parfum d’Henri qui reste dans la pièce, un sourire béat plaqué sur le visage et la sensation de ses lèvres sur mon front.

Il est 16h donc 11h au Canada.

- Allô ?
- Allô, Rébéka, ça va ?
- Ben oui et toi ? Tu as fait bon voyage ?
- Oui. Désolée de n’avoir pas appelé avant. Henri est venu me chercher et le temps de déjeuner, on a discuté et voilà il vient juste de partir, d’ailleurs il vous salue.
- Tu lui retourneras notre bonjour. Ton frère n’est pas là par contre, il est sorti avec les enfants.
- Ce n’est pas grave, je voulais juste vous dire que j’étais bien arrivée. Beck ?
- Oui ma chérie ?
- Tu crois que je peux… enfin… en fait, je ne sais pas vraiment ce que je dois te demander…
- J’imagine que c’est à propos d’Henri, surtout de ce que tu éprouves pour lui n’est-ce pas ?
- Oui…
- Emma je crois que tu te poses trop de questions… vis ta vie en respectant qui tu es et tes valeurs, tu verras bien où ça te mène. Je fais confiance à ton jugement, tu sauras prendre les bonnes décisions en temps voulu. Henri te plait c’est indéniable. Ne lui ferme pas la porte juste parce que tu ne sais pas où tu vas. Parfois pour savoir où on va, il faut juste prendre la route.
- Merci Beck. Je vais voir où ça me mène tu as raison.
- Prends soin de toi ma chérie et à très vite.
- Je t’aime.
- Moi aussi je t’aime.

Destins croisés : It's always been us T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant