Destins croisés : It's always been us T2

Chap 18 : Vendredi 06 mars 2015

*******HENRI*******

Je n'ai pas revu Emma depuis lundi. C'est long !

Elle est en déplacement professionnel à Zurich et je n'ai pas pu lui faire la surprise de l'y rejoindre cette fois. D'ailleurs je ne suis pas certain qu'elle aurait apprécié que je vienne, vu le ton de notre dernière conversation. Il n'y a pas eu de dispute à proprement parler mais plus une certaine tension quand j'ai compris qu'elle partait avec le nouveau collègue – je voulais juste la mettre en garde – celui avec qui elle était allée prendre un verre lundi soir. Le mardi soir aussi. Et je ne parle même pas des déjeuners. Ah et on parle des trois repas de mercredi et jeudi et des deux de vendredi ? Il a eu la semaine complète avec elle.

Bordel ! Il n'est pas son petit ami ! C'est moi !

Le mardi soir à son retour chez elle, nous avions discuté innocemment de sa soirée. Déjà la teneur de leur conversation de la veille m'avait mis la puce à l'oreille et rendu un tantinet nerveux. Cet homme a clairement des vues sur mon Emma et elle, naïve au possible, n'y voit que du feu. Elle est convaincue que sa petite mise au point avec lui était bien passée et qu'il avait compris. Foutaises ! Depuis quand ce genre de détails arrêtent un mec ?

« -Emma il n'a rien compris du tout et il n'a surtout pas « lâché l'affaire » comme tu dis. Il va en profiter c'est sûr.
- Henri qu'est-ce que tu vas imaginer ? Et tu veux qu'il profite de quoi ? C'est un collègue de travail...
- Tu ne crois pas sérieusement que ça va l'arrêter ?
- Tu n'étais pas là, tu n'as pas entendu qu'il me souhaitait d'être heureuse...
- Je n'ai pas besoin d'être là pour comprendre ce que ça veut dire Emma. C'est un homme, je les connais, j'en suis un !
- Ok je ne suis pas un homme et je ne les connais pas, tu es donc en train de me dire que je dois me méfier de tous les hommes ? Donc je devrais AUSSI me méfier de toi ? Surtout avec ton passé ?
- Ce n'est pas la même chose !
- Et pourquoi ça ? Toi tu peux changer mais pas les autres ?
- Je n'ai pas dit ça...
- Ça y ressemblait beaucoup. Et merci de mettre en doute mon sens du discernement ! »

J'avais dû user de beaucoup de diplomatie pour calmer le jeu, je n'avais aucune envie qu'elle parte fâchée. L'autre collègue aurait pu en profiter. Je connais les hommes comme je l'ai dit à Emma. Je sais comment ils fonctionnent quand ils veulent quelque chose et Emma est clairement convoitée par ce mec. Je le sens.

Tous leurs repas, pris ensemble cette semaine, c'était pour soi-disant bosser leur dossier pour leur voyage. Ce Davyn devait faire ses preuves avant d'être lancé tout seul dans le grand bain. On va me faire croire qu'il n'a pas essayé d'user de son charme ? Charme, dont Emma confirme qu'il est bien pourvu. Je le sais plus âgé et père de famille. Sûrement un passé plus reluisant que le mien. Emma pourrait penser qu'il est plus respectable que moi ? Plus fiable ?

Je dois me calmer, car si elle me voit dans cet état, elle va se braquer. Je suis à cran, je l'ai été toute la semaine. Depuis mardi en fait vu que je n'ai pas pu la revoir après notre dîner improvisé de lundi. Mercredi soir, jour du départ d'Emma et son collègue, Edward, avec qui j'étais sorti prendre un verre, m'a trouvé de fort mauvaise compagnie et a vite compris d'où cela venait sans poser plus de questions. De toute façon je n'aurais pas répondu. J'aurai eu l'air ridicule.

Benjamin m'a donné les coordonnées de son vol. Je suis à l'aéroport pour la récupérer. Bien sûr elle n'en sait rien, j'ai préféré ne rien lui dire. Bien trop peur qu'elle décline mon offre. Là je ne lui donne pas le choix. Il est 19h25 son avion vient d'atterrir et comme elle n'a qu'une valise de cabine, ça devrait allez très vite. Pas question que je laisse le champ libre à ce Davyn de l'inviter à prendre un verre pour clôturer la semaine, avec un dîner qui ne manquera pas de suivre. Il l'a déjà eue suffisamment longtemps. Ce soir et pour tout le week-end, Emma est à moi !