Chap 15.2 : Vendredi 27 février 2015

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******* Henri******* Suite

Alors que je m'apprête à mettre la table dans la salle à manger, mon invitée propose qu'on s'installe sur la table basse du salon, devant la cheminée et comme je ne peux rien lui refuser, j'obtempère de bonne grâce.

- Si je te demande d'apporter le seau à vin et la bouteille, serait-ce une entorse au made by myself *?

- Ehhh tu vas finir par me vexer. Tu crois vraiment que j'attends que tu chutes ? Ben pas du tout. Je serais super contente de te féliciter. Fière même.

- Fière hein ? Ok, Ok ! Je te crois alors. Veux-tu donc, apporter le seau à vin ainsi que la panière à pain et t'installer. J'arrive avec nos entrées.

- Bien Monsieur. Vos désirs sont des ordres.

Sans que je l'aie vu venir, une flambée de désir envahit mes sens. Ces mots, innocents, sortis de la bouche d'Emma, revêtent une tout autre dimension que ce qu'elle voulait en réalité dire. Je m'en veux d'y penser mais en même temps c'est plus fort que moi. Imaginer Emma pliée à mes moindres désirs. Que l'homme qui n'a jamais voulu cela me jette la première pierre. Nous, les hommes, aimons dominer et quand la proie se donne de son plein gré, c'en est encore bien plus alléchant.

Je me morigène de penser à cela maintenant et pourtant je suis conscient que je serai de plus en plus souvent assailli par des pensées licencieuses, la mettant, Emma, toutes en scène. Je lui ai dit clairement que je voulais, elle, et elle a compris ce que cela voulait dire, sans probablement en comprendre la portée, du moins dans mon cas. Et pourtant ce que je lui ai dit j'en pense chaque mot. Je ne veux pas la forcer et je ne le ferai jamais mais je ne sais pas non plus comment faire. Devrais-je en parler à un homme qui sait ce que ça représente.

Mark le voisin ? Sûrement pas ! Il serait capable de s'en servir contre moi.

Brock ? C'est son frère ! Je ne pense pas qu'il ait envie de parler de sexualité quand ça concerne sa petite sœur. Bon Ok, c'est surtout moi qui serais gêné d'aborder le sujet avec lui.

Audric n'est pas chrétien, donc ce n'est même pas la peine.

Reste plus que son meilleur ami. Nick. Là non plus je ne suis pas certain de pouvoir...

- Un problème Henri ?

La voix de mon invitée me parvient du salon. Tout à mes réflexions, je ne m'étais pas rendu compte que je tardais à retourner à ses côtés.

- Non ! Tout est sous contrôle. J'arrive dans quelques petites secondes.

Nous passons finalement à table. Le dîner se passe bien, entre rires et moqueries. Je suis plutôt fier de mon menu, composé en entrée, d'un mélange de salades de ma composition – feuille de chêne rouge, roquette, mâche, épinard et batavia – accompagnée de la vinaigrette à la moutarde de Penny. J'espère qu'Emma ne posera pas de question dessus. Si c'était le cas, je lui dirais que c'est de sa faute si je n'ai pas eu le temps de la préparer moi-même, vu qu'elle est arrivée bien plus tôt que prévu. Ça ne manquera pas de la faire rougir ou enrager... les deux sont possibles avec elle. En plat de résistance, un grand blinis avec crème fraîche ciboulette et aneth, saumon et fromage râpé. Une poêlée de champignons et pommes de terre sautées. Pommes de terre que j'ai moi-même découpées en petit cubes, sous les conseils et l'œil avisé de ma gouvernante. Pour finir, une salade de fruits maison.

J'y ai passé l'après-midi. C'est simple, après le déjeuner avec les associés principaux du cabinet d'Emma et ma direction, je suis passé à mon bureau récupérer des dossiers, sur lesquels je pensais bosser depuis chez moi – parallèlement, avant ou après la préparation du dîner – mais c'était sans compter sur la méticulosité de ma gouvernante.

Destins croisés : It's always been us T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant