Destins croisés : It's always been us T2

Chap 31 : Lundi 06 avril 2015

*******HENRI*******

Hier en quittant Londres, j'ai prié pour qu'à notre arrivée Emma soit là, penaude d'avoir inquiété tout le monde. Mais bien là ! Vivante et en bonne santé. Je me voyais la prendre dans mes bras pour lui assurer que ce n'était pas grave et que nous étions surtout contents de la revoir. Une fois que tout le monde serait reparti, elle et moi nous nous serions installés dans le salon et je lui aurais répété encore et encore que cela ne changeait rien pour moi, qu'elle était celle que j'aime et qu'importe comment elle était venue au monde. Elle était née et c'était bien ça le plus important. Née pour moi. Née pour qu'on soit ensemble. N'était-ce pas une raison suffisante ?

Nous serions repartis le lendemain, pour Genève, profitant du jet de mon meilleur ami et la vie aurait repris son cours et nous aurions laissé tout cela derrière nous, préparant notre avenir.
Le wifi du jet étant à nouveau opérationnel, j'étais resté connecté tout le long du voyage. Attendant l'appel qui me dirait que ma prière avait été exaucée. Mon téléphone était resté greffé à ma main et mes yeux n'étaient pas restés plus de quinze secondes sans regarder l'écran, mais aucun message n'était arrivé.

Une fois la voiture de location en notre possession, j'avais pris le volant, en direction du centre ville mais au bout de quelques minutes seulement, Edward m'avait demandé de me garer et avait pris ma place derrière le volant – je n'étais clairement pas en état – pour parcourir la dizaine de kilomètres qui nous séparait de la maison des Scott-Hallyway. Nous avions atterri à l'aéroport de Cornwall, à l'Est de la ville. Suggestion du pilote d'Edward. Je n'avais même pas réfléchi à cette possibilité et je lui en fus reconnaissant. Nous serions ainsi plus prompts à réagir s'il fallait repartir. Le court trajet avait été plutôt silencieux. Pas d'échange de banalités, Edward ne s'est pas senti obligé de faire la conversation à tout prix et je lui en étais reconnaissant.

Malheureusement à notre arrivée, une vingtaine de minutes plus tard, mon rêve ne s'était pas réalisé. Emma n'avait pas réapparu et nous étions toujours sans nouvelle d'elle. Un crève-cœur !

Brock nous avait invités à nous installer dans la maison familiale et vu l'heure tardive, il était venu seul, mais avec un dîner tout chaud. Je n'avais pas faim de toute façon. On n'avait pas plus de nouvelles.

C'était bizarre de se retrouver là sans elle.

Quand Brock est reparti chez lui, Edward et moi avons pris possession de nos chambres respectives. J'étais installé dans la même chambre que lors de mon dernier séjour, en face de celle d'Emma. Après une heure à me tourner et retourner dans mon lit, j'avais fini par aller dans sa chambre. J'avais fait le tour de la pièce, m'imprégnant de la présence d'Emma. En m'approchant de son bureau, j'étais tombé à nouveau sur cette fameuse photo que nous avons en commun, celle prise à la réouverture du socle de la statue de la Liberté. Il y avait combien de chances pour que cette probabilité puisse exister ? Emma et moi au même endroit onze ans plus tôt. Sûrement proche de zéro. Si ce n'est pas le destin ça ! Je m'étais ensuite assis sur son lit et là j'avais découvert une nouvelle photo, prise à Noël. Emma regardait l'objectif, un grand sourire illuminait son beau visage, aux traits si délicats et moi la tenant par la taille, je n'avais d'yeux que pour elle. Nous n'étions pas en train de poser. La photo avait juste été prise au bon moment. Une instantanée ! Je la retourne et y lis la dédicace.

« Vous formez vraiment un très joli couple. Bonne année ma Scotty, je gage qu'elle sera excellente ! »

Nick ! Il est le seul à l'appeler ainsi. Il avait dû prendre cette photo avec son téléphone, car je ne me souviens pas qu'il ait eu un appareil photo ce soir-là. Je retourne à nouveau la photo et je la trouve vraiment magnifique. Il faudrait que j'en réclame une copie à Nick. Je me couche sur son lit, la tête sur son oreiller, notre photo toujours dans les mains. Je suis tout de suite baigné dans les fragrances qui y sont accrochées. Le parfum de mon Emma et son odeur. Et c'est comme ça que j'ai fini par m'endormir.