Destins croisés : It's always been us T2

Chap 9.1 : Samedi 14 février 2015

******HENRI*******

Je suis en route pour aller dîner chez Emma. Nous ne nous sommes pas revus depuis un peu plus de deux semaines. C'est long ! Entre nos boulots respectifs et mon voyage en Grèce, le temps a filé comme un train lancé à grande vitesse. Mais pour ce soir nous avons décidé de prendre le temps. Je me réjouis de passer cette soirée en sa compagnie.

Une fois en bas de chez elle, je profite de la sortie d'un des résidents pour entrer dans son immeuble. Dans l'ascenseur, je profite du miroir pour vérifier ma tenue. J'ai opté pour un jean stone et une chemise bleu clair sous laquelle j'ai mis un col roulé blanc. Des derbies en cuir marron comme mon blouson en cuir patiné par le temps, complètent ma tenue, tenue que je voulais décontractée, pour un moment tout aussi décontracté en compagnie de ma chère Emma.
Je vérifie machinalement la poche intérieure de mon manteau et je suis rassuré d'y sentir la forme sous mes doigts.

J'arrive devant sa porte, le cœur battant. Hasard du calendrier, nos retrouvailles ont lieu le soir de la St Valentin. Même si ni elle ni moi n'avons évoqué le sujet pour ce dîner, je me doute qu'elle le sait. Quelle femme ne sait pas d'ailleurs que c'est la fête des amoureux ce soir.

Je sonne et quelques secondes plus tard, la porte s'ouvre sur une Emma resplendissante. Elle porte un pantalon à pinces, noir et une chemise de soie couleur crème à manches courtes. Ses cheveux sont retenus sur le sommet de sa tête dans un savant chignon d'où s'échappent quelques locks. J'aime quand elle fait ça. Ses yeux miels sont brillants de plaisir. Et ce sourire ! Mon Dieu ce sourire ! Il illuminerait n'importe quelle pièce sombre !

- Bonsoir Emma !

- Bonsoir, Henri, entre.

Elle s'efface avant de m'inviter à entrer d'un geste de la main. J'attends qu'elle referme la porte pour lui remettre mon présent.

- Tiens ! Et il n'y a pas de chocolat lui dis-je avec un clin d'œil, avant de lui déposer un baiser sur la joue.

Je lui tends une bouteille de champagne et un bouquet de fleurs. Elle les prend en riant, comprenant l'allusion sur l'absence de chocolat. L'année dernière quand elle m'avait dit ne pas aimer le chocolat, elle m'avait aussi dit qu'il n'était pas nécessaire de lui en offrir pour la St Valentin. Il ne se passait absolument rien entre elle et moi à cette époque, donc sa réflexion était hors de propos et elle en avait été bien embarrassée, bafouillant quelque chose sur le fait que les entreprises avaient coutume d'offrir des chocolats pour la St Valentin. Je me souviens avoir eu envie d'éclater de rire devant le manque certain, de crédibilité de son explication, mais je n'en avais rien fait. C'est drôle finalement que nous nous voyions un soir de St Valentin, sans aucune allusion à la fête des amoureux. C'est un pur hasard comme je disais, puisque je ne suis rentré que jeudi de mon voyage en Grèce et que j'avais tout simplement hâte de retrouver ma petite Emma.

- Il ne fallait pas Henri !

- Penses-tu sincèrement que je serais venu à un dîner les mains vides ?

- Oui c'est vrai. Je vais chercher un vase pour mettre le bouquet, il est magnifique en tout cas. Je te laisse te mettre à ton aise.

Je suspends mon blouson sur le perroquet à l'entrée et la rejoins en cuisine où elle termine de mettre les fleurs dans un vase rond.

- Ça sent très bon ici. Tu nous prépares quoi ?

- Des coquilles St Jacques sur une fondue de poireaux.

- Hummm, j'en salive d'avance. Puis-je me rendre utile ?

- Tu peux te charger de l'apéritif ? J'ai du scotch cette fois. Je ne m'y connais pas, mais le vendeur m'a assuré que celui-là était très prisé des amateurs.