Chap 4 : Samedi 17 janvier 2015

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*******EMMA*******

Nous sommes sur la route, de retour sur Genève. C'est Henri qui conduit. Nous avons finalement passé la nuit à Montreux. Ni Henri ni moi n'avons pu être assez forts pour résister à mon oncle Marcus. Nous avons bu six bouteilles de vin dans la soirée... nous étions seulement quatre à table !

J'avoue m'être laissée aller un peu plus facilement ce soir-là. La présence d'Henri chez nous, nos rapports différents de la première fois. J'étais grisée par un sentiment de bien-être, un peu euphorique même, l'impression d'être avec lui... en couple ! Bon je reconnais aussi que le flot d'alcool y est pour quelque chose.
Il ne s'est pourtant rien passé. Même pas un baiser. Pourtant, quand nous sommes montés nous coucher et qu'il m'a souhaité une bonne nuit sur le pas de la porte, j'ai cru un instant qu'il allait le faire. Si je suis honnête, je dois reconnaitre que j'en mourais d'envie. Mais il s'est contenté de me fixer longtemps de son regard d'acier avant de simplement me caresser la joue et de partir.
Les émotions se disputaient en moi... Espoir, déception, colère, honte, envie... désir même ! J'aurais été bien incapable de leur donner un ordre tellement c'était brouillon.

Je reporte mon attention sur le paysage qui défile, sans me rendre compte que j'ai lâché un soupir assez audible.

- Tout va bien, Emma ?
- Oui oui. J'étais perdue dans mes pensées.
- Tu souhaites les partager avec moi ?

Mon cœur cogne dans ma poitrine, prise d'un sentiment de gêne et de peur mêlée. Jamais je ne pourrais lui avouer ce à quoi je pensais à l'instant. Vite ! Trouver quelque chose à dire. D'innocent de préférence et plausible bien sûr ! Le boulot ? Non mauvaise idée, ça va nous ramener à Yannis et vu la rencontre pas certaine que ça soit une bonne idée ! Le ménage qui m'attend à la maison ? Oui, c'est mieux ! Neutre et plus que plausible.

- Rien de très important. Je pense à toute la lessive que je vais devoir faire en rentrant. Je n'ai pas vraiment été très assidue ces derniers temps on va dire.
- Veux-tu que je t'aide ?

Je le regarde abasourdie par sa proposition, un sourire amusé naissant sur mes lèvres.

- Tu es sérieux Henri ?
- Pas le moins du monde Emma ! Je n'ai jamais fait tourner une machine de ma vie.

Nous rions de concert avant de nous regarder et d'éclater à nouveau de rire, probablement pour avoir pensé à la même chose : le comique de la situation en imaginant Henri devant une laveuse*

- Honte à toi !
- C'est vrai, je le reconnais. Mais Penny a toujours été là et même si j'avais voulu prendre l'initiative elle ne m'aurait pas laissé faire. Mais il faudra bien que j'apprenne un jour !
- Oui... ça pourra toujours être utile !

Je me tourne à nouveau vers le paysage qui défile. Le temps est légèrement couvert. J'aimerais bien qu'il neige tiens. La neige a toujours été synonyme de romantisme pour moi... tout comme la pluie et ce n'est pas ce qui s'est passé pendant les fêtes de Noël qui changera ma perception.

Le silence d'Henri, à notre retour en Suisse, m'avait un peu blessée. Il avait systématiquement refusé toutes mes propositions de nous voir. Seuls les messages nous gardaient en contact ! Est-ce qu'il regrettait ce qui s'était passé entre nous ? Avait-il eu conscience que les choses n'allaient pas être simples, du moins pas comme il avait coutume de les vivre ? Mais il était là maintenant et même si les choses n'étaient pas clairement établies, je suis heureuse qu'il soit là !

Destins croisés : It's always been us T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant