*******EMMA*******
Cela me prend quelques secondes avant de réaliser où je suis : Chez Henri, dans sa chambre d'amis. La même où j'avais dormi l'année dernière quand il m'avait récupérée dans ce bar, où je noyais mon chagrin pour le premier anniversaire de la mort de mes parents. J'avais été tellement mal que je m'étais enfuie, à mon réveil, sur la pointe des pieds évitant soigneusement de le croiser. Quand on y réfléchit, c'était un exploit.
Hier soir, après ma douche, je suis tombée comme une masse, entre la fatigue de la semaine et le trop plein d'émotions. Henri m'avait clairement dit qu'il voulait être avec moi et nous avions scellé tout cela d'un baiser qui m'avait laissé pantelante. Il faudrait calmer le jeu, faire attention, comme il l'avait suggéré. Je prends le temps de regarder autour de moi cette fois, autant que me le permet la pénombre. La chambre est plutôt spacieuse pour une chambre d'amis. Les lourds rideaux occultants ne laissent rien filtrer de l'extérieur, ne me donnant aucune info sur l'heure qu'il peut-être. J'attrape mon téléphone sur la table de chevet. 7h52 !
Je suis heureuse de me réveiller ici... avec lui... J'avoue avoir craint un instant qu'il ne vienne dans ma chambre mais c'était irraisonné, il ne m'aurait pas fait son laïus sur les précautions d'usages à prendre pour le soir même se glisser dans mon lit. Il n'est pas menteur ou fourbe. Ce qui pouvait être effrayant, c'est plutôt ma propre réaction ; il m'aurait été facile de céder. Je repense à la réaction de mon corps quand j'ai senti contre ma cuisse son érection, je n'ai pu contrôler ce gémissement d'envie qui m'a étreint le corps et je crois que même mon esprit se faisait la malle dans la même direction, ce traitre ne voulait plus être aux commandes et avait hâte de goûter à l'interdit.
Mercredi au restaurant, je me souviens m'être fait la réflexion que si c'était un homme partageant mes valeurs chrétiennes, je saurais quoi faire... je crois que je me mentais à moi-même. C'est nouveau pour moi et le fait de partager les mêmes croyances n'y changerait probablement rien. Mes sentiments sont bel et bien là et mon corps réagit indépendamment de ma volonté. J'ai bien peur que tout comme lui je ne puisse être en mesure d'attendre des mois, voire des années...
Il faut que je parle à Nick. Un calcul rapide m'apprend qu'il est 3h du matin à New-York. Avec un peu de chance il bosse et je ne vais donc pas le réveiller.
Il décroche au bout de la troisième sonnerie
- Scotty tout va bien ?
- Oui oui, enfin rien de grave... Je te réveille ?
- C'est pas grave, qu'est-ce qui ne va pas pour qu'une marmotte comme toi soit debout un samedi matin à 9h
- 8h en fait. Je suis dans le lit d'Henri !
- QUOI ?
J'éloigne rapidement le téléphone de mon oreille sous peine de perdre quelques points à mon audition encore parfaite.
- Purée ne crie pas comme ça. Je suis seule dans le lit, c'est le lit de la chambre d'amis.
- Mais tu t'es encore saoulée hier soir ?
- Pffff merci pour le ENCORE hein. Non j'ai dîné chez lui, on a veillé tard et il n'a pas voulu me laisser partir le soir, parce qu'il trouvait que ce n'était pas prudent.
- Ben il avait sûrement raison...
- Nicky ce n'est pas pour ça que je t'appelle... j'ai besoin que tu me dises quoi faire là, je vais bientôt devoir me lever...
- Tu vas dans la salle de bain te brosser les dents, tu te laves le visage...
Il éclate de rire, incapable qu'il est de poursuivre sa propre bêtise.
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Destins croisés : It's always been us T2
RomanceIl est temps de poursuivre les aventures d'Emma et Henri ne croyez-vous pas ? Nous les avions laissé à Cornwall le soir du réveillon de la Saint Sylvestre 2014, sur le vœu d'Henri : "Bonne année Emma et j'espère qu'elle nous apportera beaucoup". En...