Chap 21.1 : Samedi 14 mars 2015

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*******EMMA*******

Je me retrouve dans la salle à manger à 10h pétante, en tenue, comme me l'a demandé Henri. Personne. Je me sers un grand café et vais m'asseoir sur une méridienne près d'une des grandes fenêtres qui décorent la façade Est et qui donnent sur le côté opposé à la véranda d'hiver. Le ciel est couvert mais pas de pluie à l'horizon. C'est juste un temps de fin d'hiver comme j'affectionne tant. Cela sera bien plus agréable pour monter. D'ailleurs, je suis impatiente de remonter Pépite. J'ai tellement aimé notre dernière ballade.

Mon café terminé, je vérifie à nouveau ma montre : Il y en a un qui va m'entendre. Je ne savais plus où me mettre hier soir quand il a dit devant ses parents que j'aimais faire la grasse matinée et il a le culot d'être en retard après ça. Je me promets de lui en faire la remarque dès qu'il pointera le bout de son nez.
Quinze minutes plus tard il entre dans la salle à manger et se dirige droit vers moi. En le voyant je suspens mon geste de porter mon verre de jus d'orange à ma bouche et le regarde, subjuguée. Cet homme est vraiment magnifique ! Je suis toujours aussi impressionnée par sa taille et sa carrure, son élégance innée. Il porte une culotte écrue enfoncée dans des bottes noires et un polo bleu comme ses yeux. Un épais chandail de laine, écrue aussi, est noué sur ces épaules. Ses cheveux sont tirés en arrière, dégageant ainsi son front volontaire, lui donnant par la même occasion un petit air juvénile et son sourire, creuse sa fossette unique sur la joue droite. Oui il est magnifique à tout point de vue.

Un froncement de sourcil interrogateur de mon vis-à-vis, me fait prendre conscience de la position et l'air idiot que je dois avoir à le regarder ainsi. Un petit rabrouement mental, je prends l'air sévère qui sied à ce que je m'apprête à dire et l'attaque de front.

- Vous êtes en retard Mr McEverty !

- Bonjour Mlle Scott. J'ai à peine dix minutes de retard et c'est pour la bonne cause...

- Quinze pour être exact ! Et quelle est donc cette bonne cause ?

- Vous le saurez bien assez tôt. Ne perdons pas plus de temps, prenons notre petit déjeuner et nous partirons tout de suite après.

Il m'embrasse la tempe avant de me caresser la joue et de prendre place à mon côté. Il me semble que le parfum qu'il porte ici est différent de celui de Genève. Je m'étais déjà fait la réflexion, la dernière fois sans pour autant l'interroger. Cette fois je lui pose la question.

- Quel sens de l'observation... olfactive répond-t-il amusé. Oui ici je porte Sauvage de Dior.

- Et à Genève ? Désolée mais je ne suis pas douée pour reconnaitre les parfums. En plus selon le PH de la peau, cela peut-être très différent d'une personne à l'autre.

Il me sourit à nouveau et de délicieux papillons prennent leur envol dans mon ventre. Sensations nouvelles que je recherche de plus en plus à ressentir. Délicieusement douloureux comme j'aime à dire, pour qualifier ce que ça me fait.

- C'est vrai. A Genève, je suis plutôt Hugo Boss. J'ai porté un temps le Bottled et maintenant je suis passé à The Sent. Tu aimes ?

Je me contente de hocher la tête, trop perturbée par mes pensées pour répondre d'une voix égale sans chevrotement. La question – somme toute innocente – sous-entend bien plus pour moi. A mes yeux, le parfum fait partie intégrante de l'identité d'une personne. Et en plus respirer le parfum sur la peau d'une personne a quelque chose de très intime. J'aime l'idée que son parfum, son odeur même puisse s'imprégner sur ma peau, comme les marques... les empreintes de ses doigts, de sa bouche...

« - Oh ? Non !! Tu ne serais pas en train de penser à...
- Chut !! Je t'interdis de dire à haute voix quoi que ce soit...
- Ah oui, c'est vrai que seulement le penser fait toute la différence, c'est moins dommageable hein ? »

Destins croisés : It's always been us T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant