Destins croisés : It's always been us T2

Chap 17 : Lundi 02 mars 2015

*******EMMA*******

Nous avons passé toute la matinée en réunion, Patrick Peterson, le nouvel avocat Davyn Favreau et moi. Après deux mois à prendre connaissance de nos dossiers et de nos procédures internes, ce dernier sera bientôt en mesure d'être autonome sur ses propres dossiers. Cet après-midi il sera, justement question de notre prochain voyage pour rencontrer des nouveaux clients à Zurich. Les associés ont décidé que je serai encore l'avocat sénior et Davyn le junior, dans le but de rassurer le client.

Il n'est pas toujours aisé de faire entrer un nouveau joueur dans la partie - même si ce dernier présente toutes les garanties - surtout quand les contrats se négocient ou supposent des enjeux à six chiffres minimum. Les réticences peuvent être nombreuses. Le cabinet a donc joué la sécurité en le mettant officiellement junior mais il a néanmoins la carrure pour porter ce type de dossier. C'est bien lui qui fera le plus gros du travail, je ne ferai que m'assurer qu'il propose bien au client ce qu'il est en droit d'attendre de notre cabinet - Efficacité, Précision et discrétion - et l'accompagner va permettre de lui donner encore plus d'assurance.

Davyn Favreau est un ambitieux, comme toutes les personnes qui embrassent ce type de carrière et dans ce type de cabinet particulièrement. Il saura très vite prendre sa place. En tant qu'avocat, il y a de par notre fonction, beaucoup de secrets que nous emporterons dans notre tombe, mais je sais que chez Grahams, Hodge et associés le pourcentage est bien plus élevé que dans la plupart des cabinets d'avocats. Notre réputation s'est bâtie sur cela notamment. Attention, je ne parle pas de secret passible de prison, non, mais de secret sensible qu'il faut protéger à tout prix. Après tout nous ne sommes pas en Suisse pour rien.

Benjamin nous amène nos repas - des sushis - et je propose de manger sur place même, afin de gagner du temps. Mes collègues acquiescent et nous nous installons un peu plus confortablement, le temps de nous restaurer.

Pendant les quarante-cinq minutes que dure notre repas nous ne faisons que parler boutique. Davyn est vraiment très content d'avoir intégré le cabinet et il s'y voit faire carrière. Il a de très grandes ambitions, comme je pensais et n'en fait aucun secret. C'est d'ailleurs l'attitude à avoir. Se cacher pour cela donnerait l'impression de fausseté et ce genre d'attitude ne séduira aucun associé. Des secrets ? L'art et la manière de les protéger ? OK ! La dissimulation ? La duplicité ? Non ! Verrait-il son nom accolé à ceux présents sur le fronton du bâtiment ? Je n'en serais pas surprise mais il va devoir sérieusement cravacher pour cela. Le mien est déjà sur une plaque, sur un immeuble de Cornwall et ça me convient.

Mercredi matin nous partirons pour Zurich et d'ici là, nous avons encore pas mal de boulot à abattre. Ce n'est encore pas cette semaine que je vais rentrer tôt chez moi.

Je rêve déjà à ma prochaine fin de semaine et si elle se déroule comme la dernière, je serai comblée.

J'ai aimé chaque instant passé en la compagnie d'Henri.

J'ai apprécié et aimé qu'il demande à voir ma famille et qu'il les accueille avec autant de plaisir, qu'il invite aussi Edward, son meilleur ami. C'est bien le signe qu'il ne cloisonne pas ! Oui c'était définitivement une merveilleuse fin de semaine et j'ai hâte d'en vivre d'autres, d'écrire notre histoire. Je vais finir par y croire, cette histoire, notre histoire est viable. J'ai du mal à réprimer le sourire qui étire mes lèvres et qu'importe qu'il soit visible de tous, je savoure l'instant présent. Les soucis ne tardent jamais à nous rattraper alors faut profiter de ces moments d'allégresse.

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18h00. Finalement je vais rentrer tôt chez moi. Nous avons avancé plus vite que prévu sur notre dossier de Zurich, l'efficacité et la réactivité de Davyn n'étant vraiment pas discutable. J'apprécie de travailler avec quelqu'un comme ça.