Destins croisés : It's always been us T2

Chap 12.1 : Samedi 21 février 2015

*******EMMA*******

« Je suis désolé, je sais que je t'ai blessée et je te présente mes sincères excuses Emma. Ce que j'ai dit je l'ai pensé pendant longtemps. Je ne saurai te dire aujourd'hui où j'en suis par rapport à ça, j'imagine que les choses ont changées mais je ne peux en dire plus pour le moment. Je te demande juste de ne pas m'en vouloir et d'être patiente. Je te promets de tout faire pour que le reste de ton séjour se passe pour le mieux. »

J'ai trouvé ce mot ce matin, glissé sous la porte de ma chambre. Ces quelques mots me rassure je crois.

Hier soir c'est le cœur lourd que je me suis couchée, les paroles d'Henri avec sa mère tournant en boucle dans ma tête. La colère sourdait en moi. Qu'est-ce que je faisais là, avec un homme qui apparemment voulait le contraire de ce que je voulais moi. L'idée m'a traversée de repartir dès le lendemain, par le premier avion mais c'était un comportement puéril. Je ne pouvais pas provoquer un drame, un jour aussi important pour la famille McEverty. Ils ont tous été adorables et très accueillant avec moi. J'ai craint la rencontre avec le patriarche mais les choses se sont passées merveilleusement bien, bien au-delà de mes espérances.

« Maman qu'est-ce que je dois faire maintenant ? »

Qu'est-ce que j'aimerai qu'elle soit là pour me prodiguer ses conseils avisés.

Je pars ?

Je reste ?

Si je pars ça sera définitif. Pas de retour en arrière.

Si je fais le choix de rester je dois me battre quitte à me battre contre lui-même.

En y réfléchissant, la position d'Henri vis-à -vis de l'engagement me parait suspecte. On ne dit pas non à une relation de couple et familiale sans qu'il y ait une bonne raison. Encore moins quand on a des modèles comme celui des parents et de la fratrie d'Henri, tous heureux en couple. Il a forcément vécu quelque chose qui lui a fait peur, qui lui a fait entrevoir un danger dans ce type de relation.
Pétra ? Je ne crois pas, il n'avait pas l'air d'être plus attaché que cela à elle. ça remonte sûrement à bien plus loin. Je ne sais rien de son passé amoureux. Nous n'en avons jamais discuté. Tout comme nous n'avons jamais réellement discuté de la nôtre. Je commence à entrevoir la possibilité que je me sois trompée sans en être vraiment certaine. Pourtant je sens une combativité en moi, un sentiment nouveau qui me dit que c'est possible même si la route peut être encore longue avant qu'elle ne soit sereine.

Nous n'en sommes qu'au début. On verra bien où cela nous mène. Il ne m'a pas mis de couteau sous la gorge et je ne suis obligée en rien d'accepter ce qui ne me convient pas. Henri et moi cheminons côte à côte pour l'instant avec l'espoir pour moi que ça soit le plus loin possible et surtout que nous finissons par être sur la même route.

L'un d'entre nous devra à un moment ou un autre faire un pas vers l'autre. Lui ? Moi ? Je n'en sais rien.

Dans la nuit je me suis réveillée pour aller à la salle de bain et boire un verre d'eau. En revenant me coucher, j'ai eu ce besoin de me mettre en prière. Plus que jamais j'avais besoin de réponse, besoin de sentir que je ne faisais pas fausse route en m'engageant sur cette voie. Le fait qu'Henri ne soit pas chrétien n'est pas le problème en soi. Il ne m'empêchera pas de vivre ma foi, elle ne sera pas un obstacle à notre relation bien au contraire. Ce moment de prière m'avait fait énormément de bien. C'est le cœur beaucoup plus léger et l'esprit plus apaisé que je me suis rendormie.

Ce matin c'est plein d'allant que je me suis réveillée et surtout excitée.
Excitée par ce qui allait se passer ce soir. La veille, pendant que les hommes étaient dans le petit salon, Mary m'avait briefé sur la soirée. Brièvement certes, mais assez pour me rendre fébrile. A l'occasion de l'anniversaire de la mère d'Henri, un grand bal en tenue de soirée est organisé. Il y  a 40 ans Mlle Deackeens – la mère d'Henri donc – faisait son entrée dans la grande société Londonienne.