Destins croisés : It's always been us T2

Chap 20 : Vendredi 13 mars 2015

*******HENRI*******

Depuis ce matin 7h, j'ai abattu un travail titanesque. Je veux prendre de l'avance sur un dossier en particulier au cas où mon département devrait faire face à des questions ce lundi. Emma m'a bien confirmé qu'elle avait pu libérer toute sa journée du lundi. J'en suis tellement heureux et j'ai aussi très hâte de voir sa réaction devant sa surprise. Trois jours complets en Angleterre avec elle.

Hier soir d'ailleurs, je lui ai fait judicieusement remarquer qu'elle était aussi un sujet britannique* et qu'en quelque sorte, elle y était chez elle, ce qui je vous l'accorde n'est pas aussi simple dans la réalité. Nous avons débattu un moment sur ce point, ce qui nous a mené à parler de la situation de l'Ecosse vis-à-vis de la couronne et du Québec vis-à-vis du reste du Canada. Nous avons parlé aussi des traditions chez eux et des nôtres en Ecosse. Emma est friande de ces informations et je me suis promis de lui en faire découvrir plus sur mon autre patrie. Ma famille, mixte, a toujours suivi les traditions des deux pays alors ça ne sera pas très compliqué. Le sujet Ecosse est loin d'être tari avec elle.

Je suis dans les temps dans mon planning, même au niveau de mon boulot. Pour ce voyage, tout s'est mis en place, comme je le voulais, sans accrocs. Je passerai récupérer Emma directement chez elle pour aller à l'aéroport, à 16h comme nous en avons convenu hier soir, pour un décollage à 18h40.

- Monsieur McEverty, un appel personnel de Londres pour vous, je...

- Passez-le-moi Jessica !

Je trouve bizarre que Mary passe par le standard pour me joindre. J'espère qu'il n'y a pas de problème avec la surprise. Je vérifie que mon téléphone portable est bien allumé et non sur vibreur. Il ne s'agirait pas de rater un appel de mon avocate préférée.

- Bonjour Mary, un problème ?

- Bonjour Henri !

Je me glace en entendant cette voix et mon sang ne fait qu'un tour. Bon Dieu ! Je croyais avoir été clair la dernière fois, mais on dirait que les parasites s'accrochent.

- Qu'est-ce que tu veux ?

Mon ton est dur, hargneux. Les jointures de ma main posée en poing sur la surface lisse de mon bureau, sont blanches.

- Est-ce une façon d'accueillir une vieille amie ? Qui plus est sur le point de débarquer chez toi ? Qu'importe ! Je voulais prendre de tes nouvelles et te dire donc que j'arrivais bient...

- A quoi tu joues ? J'avais pourtant été clair la dernière fois non ?

- Je t'avais aussi dit que j'allais venir te voir en Suisse pourtant !

- Et je n'ai jamais accepté que tu viennes ! Je ne veux rien avoir à faire avec toi et encore moins te voir ici !

- Mais pourquoi donc ? Ecoute Henri cela n'a aucun sens. Toi et moi nous nous connaissons depuis que nous sommes nés. Nos parents sont amis depuis des années et nos destins sont liés. Tu ne peux pas faire comme si ce n'était pas une réalité.

- La seule réalité entre nous est que tu n'es plus rien pour moi. Absolument rien ! Alors arrête ton petit jeu et oublie-moi.

- NON !

Son cri me surprend, mais ne m'étonne pas outre mesure. Cette femme est folle à lier. Je ne sais pas ce qui se passe dans sa tête et je ne veux pas le savoir. Je veux juste qu'elle se tienne loin de moi et d'Emma.

- Henri nous sommes faits pour être ensemble, je ne comprends pas que tu ne le vois pas. Mais qu'à cela ne tienne. Je me battrai pour nous deux en attendant que tu finisses par retrouver la raison.