Chap 12.5 : Samedi 21 février 2015

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*******EMMA*******

Au cours de la soirée j'ai vu Lizzie discuter avec Margareth. Cette dernière était allée la rejoindre et elles étaient restées de longues minutes à discuter. J'avoue qu'une sourde angoisse m'avait envahie. Que pouvaient-elles bien se dire ? Etais-je au centre de la discussion ?
Je ne voulais pas paraître parano, mais difficile de ne pas y penser. Margareth n'est pas vraiment une de mes fans qui plus est... donc la voir discuter avec l'ex de mon cavalier – une folle furieuse à mon sens – n'avait absolument rien de rassurant croyez-moi.

Depuis maintenant une trentaine de minutes, Mary et moi, debout à la balustrade, regardons évoluer les danseurs sur la piste en contrebas. Ça me démange de lui poser des questions mais en même temps je ne voudrais pas la mettre en porte-à-faux par rapport à son frère.

Ma curiosité est plus forte néanmoins. Je ne serai pas intrusive. Juste quelques questions innocentes sans rentrer dans les détails, ce n'est pas l'être n'est-ce pas ? Après tout, j'aurais pu poser cette question sur n'importe qui. Je prends le ton le plus désinvolte que je peux et me lance.

- Les Borstein sont des amis de votre famille depuis longtemps ?

- Oui. Mon père et Mr Borstein sont en affaires depuis de longues années.

- Et vous... vous les fréquentiez souvent ?

- Ben depuis toujours en fait. Ils ont commencé leurs affaires bien avant notre naissance. Plus jeunes nous passions la plupart de nos week-ends et nos vacances ensemble.

Elle me regarde attentivement avant de rajouter

- Emma si tu veux savoir quelque chose de précis n'hésite pas.

- Non ça va Mary. Si je dois savoir des choses, je le saurai en temps et en heure répondis-je énigmatique.

Mary darde un regard curieux sur moi mais ne rajoute rien. C'est vrai, s'il y a quelque chose à savoir, je veux que ça vienne d'Henri. Je ne veux pas lui poser de questions et je ne veux pas qu'il se sente obligé. Oui j'aimerais que ça lui vienne naturellement, du moins s'il y a quelque chose à dire. Mary ne sait peut-être rien et il n'y a peut-être même rien à savoir ? Elle n'a pas eu l'air indisposée par le sujet, donc probablement qu'il n'y a rien de gênant finalement. Suis-je en train de mettre l'emphase sur quelque chose d'insignifiant ?

Pourtant je ne suis pas rassurée par les conjectures de mon cerveau. Lizzie a quand même parlé de mariage. Ils étaient fiancés. La famille d'Henri est forcément au courant ? A moins que ça n'ait été qu'une escapade secrète ? Mais pourquoi ? Je ne pense pas que les parents d'Henri ou même ceux de Lizzie aient pu s'opposer à leur union, s'ils sont si proches et depuis aussi longtemps. Les grandes fortunes qui épousent d'autres grandes fortunes, bien avant de prendre en compte l'aspect amoureux est quand même légion chez les bourgeois.

- Mlle Scott-Hallyway ? Pourrais-je avoir l'honneur d'être inscrit sur votre carnet de bal ? A la danse de votre choix !

Je me retourne pour voir un homme d'une trentaine d'années, sérieusement guindé dans sa redingote, un sourire chaleureux aux lèvres. Les cheveux noirs et bouclés qui encadrent son visage lui donnent pourtant un côté poupon. Grand le poupon quand même, quoi que plus petit qu'Henri. Devant mon mutisme, qu'il interprète mal, il s'empresse d'ajouter :

- Je suis Lord Penbuick, nous avons été présentés à mon arrivée.

Je me reprends et réponds promptement.

- J'en serais enchantée Lord Penbuick !

Mon carnet en main, je l'y inscris, pendant qu'il prend connaissance du rang.

Destins croisés : It's always been us T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant