Destins croisés : It's always been us T2

Chap 8 : Mardi 03 février 2015

*******EMMA*******

Cette semaine, notre réunion hebdomadaire a exceptionnellement lieu aujourd'hui, mardi. Un des associés principaux devant prendre l'avion ce soir, il a été convenu d'avancer la date. Ce n'est pas rare chez nous ce type de changement. Le jour de la réunion n'est pas rigide et nous n'avons pas forcément besoin d'être tous là – nos assistants pouvant parfois nous remplacer, si aucun point sensible n'est à aborder –, mais cette fois, la présence de chacun a été explicitement souhaitée.

Patrick est assis à côté de moi, comme à chaque fois.

La grande nouvelle du jour : L'arrivée de deux nouveaux employés. Une avocate junior et une rédactrice. Le cabinet HODGE, GRAHAMM & associés est toujours en plein essor. L'avocate junior sera avec moi. Le cabinet souhaite pouvoir prendre d'autres dossiers comme celui que nous avons avec la Banque Strütt – la banque où bosse Henri – trois banques de plus nous ont déjà demandé d'étudier leur cas et je ne peux pas, seule, assumer la charge de travail qui en découlera. Elle bossera donc avec moi, le temps d'être autonome.

Son dossier m'est remis et je me dis que je vais devoir le ramener à la maison pour l'étudier. Il faut que je connaisse son parcours jusqu'à son entrée chez nous, pour savoir ce que je vais pouvoir lui confier en autonomie et ce pour quoi elle aurait besoin de mon expertise. Benjamin sera à coup sûr un allié. Il connait bien mon travail et est toujours disponible. Il ferait d'ailleurs un excellent avocat, s'il le voulait.

En quittant la salle de réunion, j'affiche un sourire radieux. J'aime mon boulot, c'est indéniable, mais savoir que je vais avoir de l'aide me ravit. Je ne suis pas rentrée une seule fois chez moi avant 20h la semaine dernière. Je n'ai plus le temps d'aller au cinéma, de lire autant que je voudrai... avoir tout simplement un peu de temps libre en semaine. Je sors du boulot, je rentre, avale rapidement un truc et je m'effondre de sommeil. J'aimerai pouvoir organiser des petits dîners, comme celui de cette fin de semaine avec Audric, plus souvent. Et bien sûr j'aimerai pouvoir passer plus de temps avec Henri. Juste de penser à lui me remplit de joie. Lui parler tous les soirs n'est pas suffisant, j'ai besoin de le voir, le toucher. J'ai besoin de ses yeux posés sur moi. J'aime quand il me taquine me faisant souvent rougir... j'aime même le fait qu'il joue à vouloir me rendre dingue. Henri !

Demain je ferai donc l'accueil de notre nouvelle avocate avec beaucoup, d'allant et de reconnaissance.

Je passe au bureau de Benjamin pour le mettre au courant de la bonne nouvelle du jour - lui aussi en est heureux, même s'il risque d'avoir les premiers temps une surcharge de travail – et faire le point sur les dossiers en cours, comme nous ne le faisons à chaque début de mois.

Je m'apprête à regagner mon bureau, quand il m'interpelle.

-Toujours partante pour aller prendre un verre ce soir ?

-Oh oui ! cela nous fera le plus grand bien ! Et nous avons une bonne nouvelle à fêter.

- Exactement ! 18h ?

-Je ne promets rien, mais je vais faire mon possible pour.

-Je peux être utile pour aller plus vite ?

-Plus que vous ne l'êtes déjà ? je lui demande, en quittant son bureau.

J'entends son rire cristallin au moment où je referme la porte. Cet homme est une perle d'assistant, je ne le dirai jamais assez.

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Malgré nos efforts combinés, nous n'avons pas pu quitter le bureau avant 19h15. Je suis éreintée, le dos en compote, mais pour rien au monde, j'annulerai notre soirée. On prend ma voiture et décidons d'aller de l'autre côté du lac... nous éloigner un maximum du boulot à la recherche d'une vraie décompression.