Chap 24 : Samedi 21 mars 2015

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*******HENRI*******

Je suis content que cette semaine soit terminée. Sa deuxième moitié n'a pas été des plus reposante et sereine. Trouver Emma dans ce bureau avec les mains de cet abruti sur elle m'a vraiment remué. Je n'ai jamais été possessif avec mes petites amies, probablement parce que je ne tenais pas à elles comme je tiens à Emma. Donc découvrir ce pan de ma personnalité n'est pas quelque chose de simple à gérer. Je ne veux pas lui faire peur, je ne veux pas qu'elle s'imagine qu'être avec moi c'est vivre l'enfer de la possessivité. Je suis contre cela de toute façon. Met-on un oiseau en cage pour être le seul à profiter de son chant mélodieux ? Non ! La captivité n'a jamais et ne sera jamais une source d'épanouissement pour quiconque. J'en suis conscient.

Le jeudi matin j'ai eu beaucoup de mal à la laisser partir au boulot. Je sais que c'est ridicule comme je l'ai dit, je ne peux pas la mettre sous cloche – meilleur moyen de la perdre – mais ne rien faire m'est impossible, ce n'est pas dans ma nature. Savoir qu'elle allait le retrouver au bureau me rendait fou ! Il est son plus proche collaborateur en ce moment, vu qu'ils travaillent sur ce dossier commun.

Emma a été très rassurante, alors qu'elle aurait pu s'en moquer ou du moins ne pas relever. J'apprécie. C'est vraiment une femme étonnante ! Le problème c'est que ce n'est pas en elle que je n'ai pas confiance, mais en ce frenchie de malheur et c'est pour cela que je lui ai envoyé un message clair.

J'aurais pu aller directement lui casser la gueule mais Emma m'en aurait voulu et je ne suis pas un voyou, quoique là je l'aurais été avec plaisir. Je l'ai joué plus subtilement.

Ce même jeudi, j'ai fait livrer un énorme bouquet de roses rouges – symbole par excellence de l'amour – à Emma et un mot qui disait juste « A la plus belle et merveilleuse femme, à ma petite amie. Ensemble nous traverserons tout ! Henri McE. ». J'ai exigé que le bouquet soit livré très tôt et je me suis arrangé pour qu'elle n'arrive pas à son bureau avant neuf heures. Pas très difficile quand on connaît l'oiseau. Je voulais que tout le monde, pas forcément l'abruti de frenchie, ait le temps de le voir sur le comptoir de la réception. Evidemment Benjamin avait été mis à contribution, il ne devait surtout pas le porter trop tôt à son bureau. Huit heures cinquante, soit dix minutes avant l'arrivée de sa patronne, serait le parfait timing. Le mot qui l'accompagnait, ne devait surtout pas être cacheté, afin que la réceptionniste ait tout le loisir de le lire et de le répéter à tous. Toutes les réceptionnistes sont curieuses, j'espérais juste que celle-là ne déroge pas à la règle.

Tout le monde saura que nous sommes ensemble et le frenchie ne pourra plus rien tenter. Comment expliquer qu'il drague la petite amie d'un autre homme et donc brise un couple. Nous travaillons depuis suffisamment longtemps avec ce cabinet d'avocats pour savoir que les associés sont très sensibles aux valeurs familiales et ce petit con, n'a aucune envie de leur déplaire vu sa grande ambition. J'étais plutôt content de moi. Avoir mis en place cette stratégie, mercredi après-midi alors que je bossais dans mon bureau et qu'Emma se reposait sur le canapé.

Le soir, quand je suis allé la récupérer à son bureau, elle m'a longuement regardé – ce regard qui signifiait qu'elle n'était pas dupe de mon manège – mais n'a fait aucun commentaire. Un sourire avait fini par fleurir sur son beau visage et elle s'était mise sur la pointe des pieds pour m'embrasser. Même si elle a compris dans quel but j'ai fait cela, elle n'en avait pas pris ombrage, Dieu merci.

Aujourd'hui Audric vient déjeuner avec nous. C'est vraiment un chic type avec qui je m'entends bien. Edward et Paola sont présents aussi. Emma avait raison, il se passe quelque chose entre ces deux-là. Je ne la connais pas beaucoup et je compte bien mettre à profit ce déjeuner pour en apprendre un peu plus sur elle et je sais que j'en apprendrai plus sur Emma aussi, Audric est rarement avare d'informations croustillantes, il adore la mettre mal à l'aise, mais ce n'est jamais méchant et il ne dévoile aucun secret. De toute façon je tiens à apprendre de la bouche d'Emma même, les choses qu'elle souhaite me confier.

Destins croisés : It's always been us T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant