La vie vaut d'être vécue

Chapitre 4

PDV CHARLIE

La journée se passe comme d'habitude. C'était long, mais intéressant. J'ai toujours aimé aller en cours, même si je sais que je ne ferai pas d'étude très approfondie.

Une personne atteinte du virus jeune comme moi n'essaye pas de devenir médecin ou avocat, il n'a pas le temps. En tout cas, aujourd'hui été une belle journée. Je dis au revoir à mon groupe d'ami puis saute dans ma voiture direction la maison.

Je ne suis ni riche, ni pauvre. La petite maison de ville que mon père a trouvé est parfaite pour nous deux. J'ai ma propre chambre et c'est tout ce qui compte.

Quand j'arrive, mon père n'est pas encore rentré. Je m'avachie dans le canapé et commence regardé la télé. Quelques minutes plus tard, je suis tellement absorbé par ce que je regarde que je n'entends pas mon père arrivé. Grave erreur.

-Charlie ! T'es pieds, bon sang !

Il a crié tellement fort que je fais un bond et tombe du canapé. Mon père est mort de rire.

-Mais t'es malade ! Tu veux que je fasse une crise cardiaque ou quoi !
-Non non, ça va, j'ai assez a m'occuper avec tes poumons pourris. Pas besoin que ton cœur s'y mette.

Mon père a toujours fait des blagues de ce genre sur ma maladie. Mais je sais qu'au fond, il souffre. Vous ne souffririez pas vous, de savoir que votre enfant va mourrir avant vous ? Cela doit etre une des pires choses au monde d'après moi.

- Ta journée s'est bien passé ?
- Oui ça va, comme d'habitude quoi, et toi le travail ? Ils ont bien voulu de reprendre où tu travaillais a l'époque ou vous viviez ici avec maman ?
-Je n'ai pas demandé.
-Quoi ? Mais pourquoi ? Papa on avait dit que tu irais voir ! Qu'est ce que tu vas ...
-Stop ! Ça ne te regarde pas, me coupait-il. Je sais ce que je fais, si je ne veux pas de cet ancien boulot, c'est qu'il y a bien une raison !

Oh que oui qu'il y en a une, et je vais la découvrir tôt ou tard. Après tout, je ne sais rien de ce qu'a vécu mon père dans cette petite ville, et des gens le connaissent peut être d'avant.

Mon père est triste depuis longtemps. Il croit que je ne le sais pas, mais je le vois. Le premier tournant dans sa vie c'est quand ma mère est morte alors que je n'avait que 8 ans. Puis bien sur ma maladie en a rajouter une couche. Depuis, je ne l'entend presque jamais avoir un rire sincère.

J'ai aussi un frère, Valentin. Il est plus grand que moi de 5 ans. Nous sommes assez proche, mais il n'habite plus avec nous depuis 4 ans, depuis que je suis malade en fin de compte. Il avait 18 ans quand nous avons appris que j'avais le virus de Mannay. Il a décidé peu de temps après qu'il allé partir faire ses études a Paris. Il m'a toujours dit que ce n'était pas a cause de moi, qu'il était désolé de ne pas rester dans un moment dur pour moi. Mais il est parti, il m'a abandonné avec papa. Je lui en veux beaucoup, mais jamais je ne lui avouerai.

DRING DRING DRING.  Je prend mon téléphone et repond.
-OHHHHHH mon pote ! TU T'IMAGINES MÊME PAS CE QUE JE VIENS DE TROUVER !

C'est Sam, il me hurle de les oreilles.

-DES PHOTOS, continue-t-il. De moi, mais aussi de toi. Ohh sympas celle-là. Je te jure faut vraiment que tu regardes. C'est celles du nouvel an.

Nous étions mi-janvier, c'est donc il y a peu de temps. Je me rappelle de cette soirée, en entière, mais j'avoue qu'elle était quand même bien arrosé.

-Oulhaa.., rajoute Sam me sortant de mes pensées.
-Quoi ? Qu'est ce que t'as vu ?
-Non rien.
-Bah dis, maintenant que tu m'as percé le tympan, autant que je profite.
-C'est une photo, de moi avec quelqu'un... de sexe féminin. Si tu vois ce que je veux dire.
-Ok, c'est bon tu m'as convaincu, je ne veux pas en savoir plus. Stop arrête de parler.
-Euh la suivante c'est la meme chose mais toi avec Lucie.

Le rire que j'ai se coupe net.

-Arrêtes fait pas genre ! J'ai été qu'un petit moment avec elle c'est tout ! On peut s'amuser parfois quand meme.
-Ah bah la c'est sur que tu t'amuses mon petit.

C'est maintenant à son tour de rire.

-Charlie, tu viens manger s'il te plaît.
-J'arrive papa. Bon je dois te laisser Sam mais je te jure que tu vas effacer cette photo. Après me l'avoir montré bien sur.
-T'inquiètes pas pour ça, je la garde au chaud dans mon portable Charlilouné.
Je m'imagine très bien le regard que fais Sam en m'appelant comme ça. Je raccroche et descends manger.

Je passe la soirée a regarder un film avec mon père puis je monte me coucher sans un mot. Ce sont les soirée types que je passe avec mon père.