Chapitre 78

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PDV MIA

    Je tends le téléphone a Charlie m'assieds a cote de lui. Il passe son bras derrière mes épaules et fixe le numéro affiché. Je vois bien qu'il hésite à appuyer pour l'appeler. Je me tourne vers lui et l'enlace de mon bras. Il soupire, me fait un bisous dans les cheveux, et appuie. On attends que ca sonne patiemment et j'entends le coeur de Charlie s'accélérer.

    -Allo ?

    Je sens une sensation bizarre dans mon ventre, alors je n'imagine meme pas ce qui est en train de se passer dans celui de Charlie. Cette voix me répugnera toujours autant je crois.

    -Val ? C'est Charlie.

    Son frère laisse pesait un blanc. Il est tellement long que je me demande si il n'a pas raccroché. Charlie doit se dire la même chose car il recule le portable pour l'allumer et vérifier. Valentin sait qu'il est réveillé, ca fait presque une semaine et demi maintenant, mais il ne l'avait jamais appelé. C'est la première fois qu'ils se parlent depuis longtemps.

    -Comment tu vas ?

    Charlie hausse un sourcil en entendant la question et je ne peux m'empêcher de secouer la tete. Il ne changera jamais.

    -Hum. Comme quelqu'un qui sort du coma. Et toi ?
    -Nickel, dit il sans émotion.
    -Tu n'as rien d'autre a me dire ?

    On entends Valentin souffler a l'autre bout du téléphone. Je vois les points de Charlie se fermer et j'ai bien peur que cette conversation finissent mal.

    -Et bien, c'est toi qui m'appelle non ? Tu as quelques chose en particulier a me dire toi ?
    -Je...

    Charlie se frotte le front, mal a l'aise. Je vois bien qu'il ne sait pas vraiment quoi dire. Il voudrait surement s'enerver, mais c'est son frere et il l'aime, alors il ne peut pas. Je prend le telephone des mains de Charlie et respire un bon coup.

    -Ecoute Valentin, tu sais très bien pourquoi il t'appelle. Je n'ai pas encore bien compris pourquoi toi tu ne l'avais pas fais mais c'est immonde. Ton frere sort du coma alors que comme tu l'as bien dis il aurait pu y passer, et tu ne penses pas a l'appeler. Je trouve que tu es une mauvaise personne. Et Charlie t'aime trop pour te le dire mais il n'en pense pas moins j'en suis sur. Quand tout le monde t'aura abandonné, y compris ton père, ne vient pas pleurer.

    Je regarde Charlie qui est a cote de moi. Je me suis relevée du lit pour parler a Valentin, mais lui y est toujours allongé. Il baisse les yeux, comme si il avait honte d'avoir ce frere.

    - Je veux bien etre gentil, Mila, mais si mon frere avait besoin de me parler, il n'avait qu'a le faire. Je suis disponible pour discuter hein. Comment je suis sensé s'avoir si il n'est pas trop fatigué pour parler, ou s'il n'est pas encore retombé dans le coma ?

    Je n'en reviens pas. Il ose prendre pour excuse le fait que son frere pourrait etre de nouveau dans le coma. Si il n'y avait que moi je l'aurait déjà incendier pour avoir des propos comme ca, mais ce n'est pas a moi de décider. Je repose alors les yeux sur Charlie et le questionne du regard. Il comprend directement ou je veux en venir et hoche la tete discrètement.

    -Va au diable, dis je avant de raccrocher.

    J'aurai pu faire pire, mais je ne voulais pas peiner encore plus Charlie. Une phrase rapide est simple et efficace. J'attends la réaction de Charlie a ce qui vient de se passer, j'ai peur du pire. Mais il me surprend en commençant a rire. Je ne sais pas vraiment comment réagir, ne sachant pas si c'est nerveux ou pas. Je m'assoie doucement sur le lit et lui caresse le bras.

    -Il t'a vraiment appelé Mila, dit il mort de rire. Mais quel con !

    Je commence a sourire, heureuse de voir qu'il le prend aussi bien. Mais je suis sur que ca ne va pas durer. Il vient de se rendre compte que c'était peine perdu avec son seul frere. Comment pourrait-il allait bien ?

    -Me regarde pas comme ca Mia. Je vais bien, reprend-il comme si il lisait dans mes pensées. Le fait que mon frere soit un con n'est pas une grande nouvelle. Je le sais depuis qu'il a abandonné notre famille parce que je suis malade. Je vais m'en remettre je t'assure.

    Il pose un petit bisou sur les lèvres et sort du lit. Il n'a maintenant presque plus mal. Ca a mis quelques jours, mais il peut se lever et marcher tout a fait normalement.    

    -Bon. Allons voir le médecin, je veux sortir de cet hôpital de malheur et t'emmener voir le monde extérieur, réplique il avoir un regard en coin.

    Je lui prend la main et nous sortons de la chambre. On marche tranquillement dans les couloirs, quand je croise monsieur Richard.

    -Oh Mia, Charlie ! Comment allez vous ?
    -Et vous monsieur Richard, votre femme se rétablie bien ?

    C'est le monsieur qui m'avait parlé devant l'hôpital quand je ne voulais plus venir a cause de Valentin. Un jour je l'ai croisé dans les couloirs de l'hôpital et nous avons discuté. Sa femme a une tumeur, elle s'est faite opéré du coeur il y a quelques semaines. J'espère vraiment pour eux que tous va bien se passer. Nous continuons a discuter quelques instants puis nous reprenons a chercher le médecin de Charlie.

    Cette fois-ci, nous sommes arreter par Marion. Elle est en train de parler avec une personne âgée que je ne connais pas. Elle ne nous a pas encore aperçu, totalement concentrée sur la dame.

    -Écoutez madame Lenoir, il faut y aller maintenant. Vous ne pouvez pas rester en plein milieu du couloir comme ca. Avançons.
    -Mais vous n'écoutez pas quand je vous parle, répond la dame.

    Elle lache son déambulateur d'une main et pointe le doigt vers Marion. Je vois mon amie reculer un peu car son doigt arrive presque l'œil de l'infirmière.

    -Tu es totalement sotte si je ne m'abuse.

    Charlie retient son rire, mais je vois bien qu'il ne va pas tenir longtemps. La scène est vraiment drôle a vrai dire.

    -Expliquez moi pourquoi on ne peut plus avancer ?
    -C'est Mireille, hurle la vieille dame comme si Marion n'allait pas l'entendre, elle m'a donner ca. C'est son petit fils qui lui a prêter.

    Elle montre un bracelet a son poignet. Il me semble que c'est le genre de bracelet qui compte les pas et donne le rythme cardiaque.

    -Et alors ? demande Marion en haussant les sourcils.
    -Elle m'a dit de faire 10 000 pas. C'est ce qu'elle fait elle.
    -Parfait, 10 000 c'est tres bien madame Lenoir.

    Elle prend la main de sa patiente et la repose sur le déambulateur. Puis elle la pousse un peu dans le dos pour la pousser a avancer. Marion ne nous a toujours pas remarqué. Par contre nous, on s'applique bien a regarder toute la scène.

    -NON. Je vous dis que je ne peux plus avancer, je suis deja a 10 000 pas. Si j'avance encore je vais les dépasser. Mireille ne sera pas contente.

    Cette fois ci Charlie ne peut pas se retenir. On entends son rire dans tout le couloir. Marion releve la tete et nous remarque enfin. Je donne une petite tape dans le ventre de Charlie pour qu'il se retienne un peu, mais rien a faire. L'infirmière nous regarde en faisant une grimace moqueuse et passe devant nous. La vieille dame boude, mais elle avance quand meme.

    -Tu ferrais mieux d'aller voir ton médecin Charlie. Je crois qu'il a une bonne nouvelle pour toi.

    Marion baisse les yeux vers moi et me lance un grand sourire. Je sais ce que ca veut dire.

La vie vaut d'être vécueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant