PDV MIA
Je m'assieds à côté de Cass et sors mes cahiers. Enfin le peu d'affaire que j'ai. Heureusement Cassiopée est habituée et c'est elle qui amène le livre.
-Mais tu étais ou ? Pourquoi tu es aussi en retard !
-Deux heures de colle ! Tu te rends compte. Quel con !
-Ah, tu t'es fait choper. Je comprends mieux. Tu lui as dit quoi ?
-Que j'avais plus de céréales...Elle me regarde et je vois son sourire commencer à se former.
-Tu te moques de moi. Mia sérieux ! T'aurais pu trouver mieux.
-C'est bizarre mais il m'a dit pareil. Fin c'était après que je lui ai dit que j'avais été donné mon sang pour avoir les biscuits de la fin.Cette fois-ci elle ne peut pas s'en empêcher, elle éclate de rire.
-N'importe quoi. Tu es bête. Forcément qu'il n'allait pas te croire.
Je hausse les épaules et essaye de me concentrer sur mon exercice. Mais Cass ne lâche pas l'affaire elle veut savoir pourquoi j'ai été en retard. Et la véritable raison.
-Je parlais avec ma mère.
-Vraiment ? Tu vas me dire que tu as eu 15 minutes de retard simplement pour une conversation avec ta mère. De quoi vous parliez pour qu'elle arrive à te convaincre de rester.J'ai l'impression de revivre la meme conversation que j'ai eu avec le proviseur il y a dix minutes.
-De rien de spécial. Elle a compris que je savais ou été la tombe de la mère de Charlie. Et je n'avais pas réalisé avant ce matin que ça pouvait être important pour elle de savoir.
-Oh... oui, effectivement.
-Et on a parlé du virus aussi.
-C'est à dire ?Je tourne la tête vers elle et elle plonge son regard dans le mien. À chaque fois que nous parlons de ma maladie, Cass me lance le même regard. Elle devient sérieuse d'un coup et me regarde avec pitié et peur.
-J'ai rendez-vous demain. Rien de spécial. Juste pour contrôler que tout va bien.
-Et tout va bien ?
-J'ai l'impression que oui. Je me sens bien en tout cas. J'ai essayé de dire ca à ma mère. Mais bien sûr elle m'a fait comprendre que je n'irai jamais bien tant que je n'ai pas l'anti-virus. C'est pour ça que la conversation a un peu duré.
-Elle a raison. Tu ne peux pas guérir sans ça. Que tu te sentes bien c'est une bonne chose, jusqu'à ce qu'une autre crise d'asthme arrive.
-Vous allez vraiment pas me lâcher enfaite ? Tu ne crois pas que je le sais tout ça ? Je connais cent fois mieux ma maladie que vous tous réunit. Je sais que je suis foutu.Je commence à parler un peu trop fort. Je vois mon professeur de mathématiques foncer les sourcils en me regardant. Je reprends en chuchotant.
-Lâchez-moi. Si je veux croire que je vais mieux pour me convaincre de vivre un peu ma vie c'est comme ça. Je suis heureuse. Je ne dis pas que je suis guéri, juste que je me sens mieux. Ça m'aide à profiter de la vie.
Cassie ne me lâche pas du regard. Moi je ne veux pas croiser ses yeux alors je fais sembler d'être concentré sur mon exercice. Elle secoue la tête et reprend son crayon.
-Tu n'as pas besoin d'être guéri pour profiter Mia.
J'arrête de parler et réfléchi a ce qu'elle vient de me dire. Je suis totalement perdu. Je ne sais pas si je dois etre heureuse parce que je me sens bien, ou malheureuse parce que je sais que ca ne va pas durer. Ce que je sais, c'est que depuis que j'ai rencontrer Charlie, je ne suis plus aussi sur de vouloir m'éloigner des personnes qui pourrait vouloir mieux me connaître. Je voudrais vivre un peu plus ma vie. Meme si je sais que je vais mourir et que je n'ai aucun avenir, je peux peut etre profiter jusqu'à la fin.
La journée se passe normalement, même si c'est un peu froid entre Cassie et moi. Je sais que ca ne va pas durer. Nous ne restons jamais fâcher tres longtemps.
Le lendemain, c'est le jour de mon bilan. Je rentre dans la voiture direction l'hôpital. Je ne sais pas a quoi m'attendre, comme a chaque fois. Je sais la procédure par coeur. Perfusion pour le produit de contraste, scanner, attente, rendez-vous avec docteur Marcel, annonce des résultats bons ou mauvais.
Je vous passe le moment ennuyant ou l'infirmier me pique. Je suis habituée, ca ne fait meme plus mal. Puis ma mère qui me fait le meme coup a chaques fois. On a l'impression que je pars me faire opéré alors que je ne vais que faire une radio. Elle me dit au revoir comme si elle n'allait pas me voir dans 30 minutes.
J'arrive dans la salle du scanner et ce n'est pas l'infirmier habituelle. C'est une femme. Je dirai la vingtaine. Elle est sûrement diplômé de pas longtemps. Ca ne me dérange absolument pas. Je lui souris en entrant et me dirige vers la grosse machine devant moi. Elle ne me sourit pas mais me suit jusqu'au scanner. Elle est blonde, et son décolleté laisse apparaître une poitrine généreuse. Elle n'a pas vraiment la tete a etre infirmière. Fin en tout cas, pas la meme que celle que je connais. Elle ressemble plus aux infirmière dans les films erotique. C'est trop...
-Vas-y. Installe-toi confortablement. Ça ne va pas durer longtemps. Si tu as besoin de quelque chose Mia, appuie sur le bouton.
-Je sais. Je suis habituée.
-Oh, pardon, je suis nouvelle. Je ne connais pas encore les personnes récurrentes.Elle me sourit. Je ne lui fais pas remarquer que le fait que je sois « récurrente » comme elle dit, ne devrait pas lui faire autant plaisir et je m'installe dans le scanner.
Le tout, quand on passe une radio, c'est de ne pas bouger. Parfois c'est compliqué, et d'autre fois ca ne l'est pas. Je me souviens que quand j'étais petite je n'arrivais pas à rester en place. Il me disait que ça n'allait durer qu'une petite vingtaine de minutes, mais dans un moment comme ceux-là, nous n'avons aucune notion du temps. Au fil des années, j'ai trouvé un moyen de faire passer le temps et de le calculer. Mais cette nouvelle infirmière ne me connais pas comparé a tous les autres de l'hôpital.
-Excusez-moi, dis-je alors qu'elle n'est pas encore partie. Je peux avoir mon casque s'il vous plait ?
-Ton quoi ?
-À chaque fois que je passe un scanner je mets un casque sur mes oreilles. Ça me détend et ça passe le temps plus vite.Elle me regarde bizarrement et va dans la pièce où ils peuvent garder un œil sur moi pendant le scanner. C'est ici qu'il range les casques. Elle revient et me tend un casque en très mauvais état. Je ne comprends pas. Je sais qu'il y en a des moins abimés. Je reste sans bouger avec le casque dans les mains et fais un petit sourire pour la remercier.
-Je ne comprends pas trop, dit-elle alors que je me recouche.
Je reste appuyé sur les coudes et la regarde en attendant qu'elle parle.
-Tu devrais être détendu avec tous les scanners que tu fais. Tu es une habituée.Je la regarde bouche bée. Comment elle a eu son diplôme celle-là ?
-Ce que je veux dire c'est que je ne vois pas en quoi le casque te détend. C'est quoi qui te fait peur ? Les bruits, les choses autour de toi ? Je n'ai pas regardé réellement depuis combien de temps tu es malade mais tu as l'air de t'y connaître.
Je n'en reviens pas. On ne lui a pas appris à parler aux patients ou quoi.
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La vie vaut d'être vécue
Teen FictionMia et Charlie ont un point commun: tous les deux sont atteints du virus de Mannay. Ce « virus » n'est même pas contagieux mais il est apparu sur terre il y a 30 ans et a déjà tué des millions de personnes. Ils sont donc presque sûrs de mourrir pré...