La vie vaut d'être vécue

Chapitre 63

PDV MIA

Je pose ma main sur la poignée, prête à sortir. Je ne sais pas vraiment comment réagir sachant que nous n'avons pas parlé de tout le trajet. Je me retourne pour faire face à Charlie. Il ne me regarde pas mais voyant que j'hésite sur l'attitude à adopter, il pose ses yeux sur moi. Il ose un petit sourire, tellement minime qu'il en ait presque ridicule. Je baisse la tête réfléchissant à ce que je pourrais bien lui dire.

-Hum, salut.

Très original. Ce n'est pas comme ça que je vais arranger la situation, mais rien d'autre n'a pu sortir de ma bouche. Charlie pose ses mains sur le volant me quittant du regard. Il est froid, très froid. Je comprends que je n'obtiendrais rien de plus ce soir alors j'ouvre la portière. Je lui reparlerai pendant le week-end quand nous aurons décompressé un peu.

-Au revoir Mia.

Je claque la portière un peu plus fort que je ne l'aurai voulu. Ça risque de réveiller mes parents, mais en plus ça n'engage pas le chemin de la réconciliation entre mon copain et moi. Je fais le tour pour détacher mon chien en lui intimant de ne pas faire de bruit. Je marche vers chez moi sans porter attention à Charlie qui fait demi-tour pour s'en aller.

Une fois la porte ouverte, je fais le moins de bruit possible pour me diriger vers la salle de bain. Je suis épuisée. Je savais que le fait que nous soyons malades tous les deux rendrait les choses plus difficiles. Mais a ce point-là.

Comment pouvons nous avoir une si grande divergence entre nos avis ? Ce n'est pas possible d'être en couple avec une personne qui pense l'opposé total de nous si ?

Pendant que je me lave les dents, je repense à tout ce qui s'est passé ce soir. Les paroles que Charlie a pu avoir, mais aussi les miennes. Je fais la grimace quand je me rends compte que j'ai peut-être été un peu loin. Lui dire que je ne voyais pas mon avenir avec lui n'était pas la bonne formulation, ni affirmer qu'il allait mourir les paroles les plus encourageantes. Je secoue la tête, maudissant le franc-parler que je me suis découvert ces derniers temps. Il faut que je me reprenne en main. Me mettre aa dos ma mère est une chose, mon père par contre c'est grave, encore pire maintenant avec Charlie. Je fais n'importe quoi. Je ne sais pas ce qui m'arrive.

Je me plonge dans ma couette repassant les excuses déjà toutes prêtes que je vais dire à Charlie demain.

Je m'étire de tout mon long de bonne humeur. Il me faut trois secondes d'émergement pour me rappeler la catastrophe de ma soirée d'hier soir. Je me tape le front en pensant à quelle idiote je peux faire. 

Je me liste les choses que je vais faire aujourd'hui et dans quel ordre. Tout d'abord, sortir du lit, chose assez compliquée pour un week-end. Ensuite, déjeuner, sachant qu'il faut que j'évite ma famille. Puis, me doucher. Appeler Charlie pour m'excuser. Enfin, travailler parce que c'est le marché que j'ai passé avec ma mère.

Bien sûr, rien n'allait se passer comme prévu.

Je descends et croise absolument toute ma famille en déjeuner familiale. Je me stoppe dans le salon, choquée qu'ils soient tous réunis alors que ça n'arrive jamais d'habitude.

-Salut Mia.
-Qu'est-ce qui se passe ?

Mon père hausse un sourcil apparemment surpris de la question.

-Nous déjeunons en famille avec ta mère et ton frère. Tu vas te joindre à nous, ou tu ne nous considères plus comme ta famille désormais ?

Ok, je vois le genre. Dans tes dents Mia. Je m'avance lentement pour me servir dans le placard et m'assieds à ma place habituelle. Ma mère me regard commencé à manger. C'est très oppressant mais je ne le fais pas remarquer. Le reproche de mon père m'a largement suffi pour ce matin. Je cherche un peu de réconfort dans les yeux de Noah. Mais quand je le fixe, il hausse seulement les épaules l'air de ne pas comprendre ce qu'il se passe.