PDV MIA
Je suis devant la porte de l'hôpital, sur un banc. J'attends que mes parents sortent. Je sais que ça va prendre du temps. Le docteur doit dire à mes parents ce qu'il y a sur le scanner. Avec tout ça, je n'ai même pas attendu que le docteur en parle. Et ils ont sûrement beaucoup de questions sur mon comportement. Pourquoi est ce que j'agis comme ca ? Ils ne doivent plus me reconnaître. A vrai dire, je ne me reconnais pas moi-même.
Je ne vois pas comment j'aurais pu réagir autrement. Pourquoi personne ne comprend ce que je ressens ? Je me sens bien et je veux en profiter. Et tous me demandent de faire attention.
Quand je vais mal je suis préoccupé parce que je pense à la mort qui approche. Et quand je vais bien, je devrais être préoccupé par le mal qui va revenir ? Ce n'est pas une vie. Je n'en peux plus. Je voudrais juste profiter du peu de temps qu'il me reste.
Je veux voir Charlie. C'est surement la seule personne qui est capable de me comprendre là-dessus. Il a le virus aussi. Je dois le trouver. Je prends mon portable et le cherche dans mes contacts pour l'appeler. J'attends que ça sonne en regardant les personnes sortant de l'hôpital. Il ne répond pas. Je rappelle une fois, mais toujours rien. Nous sommes mercredi après-midi, il peut être n'importe ou. Je ne pourrais jamais le retrouver si il ne me répond pas. Et puis, comment je pourrais m'y rendre ?
Au bout de quelques minutes, je commence à abandonner l'idée quand mon téléphone se met à sonner. Je saute dessus et réponds vite.
-Mia ? Ca va ?
-Oui oui, ne t'inquiète pas.
-Tu m'as fait peur. Tu es à l'hôpital et tu m'appelles plusieurs fois. Je m'imagine plein de trucs moi.
-Oui, pardon. Tu es ou ?
-Chez moi. Sam m'a abandonné au dernier moment. Pourquoi ?
-Je peux venir ?
-Euh, bien sûr . T'es sur que ca va ?
-Je..., dis-je en me levant du banc pour trouver l'arrêt de bus de l'hôpital. Ça va. Je me suis pris la tête avec mes parents et le docteur.
-Oh, pourquoi ? Les résultats ne sont pas bons ?
J'entends son inquiétude dans sa voix et je ne peux m'empêcher de sourire. Il est beaucoup trop mignon.
-Si. Ça va. Enfin je crois. Je ne suis pas resté assez longtemps pour le savoir.
-Mia. C'est sérieux. Tu ne peux pas louper l'annonce du résultat de tes exams.
-Oui. Je sais.
-Retournes-y.
-Hein ?
Je me stoppe dans mon élan. Me dites pas que lui aussi va être contre moi. Il ne sait même pas pourquoi je suis énervée contre eux.
-C'est inconscient. Tu ne peux pas sécher ce genre de chose. On parle de ta santé, et de ta vie en l'occurrence. Retournes-y. C'est pour ton bien.
Je réfléchis un instant. Il a raison, bien sûr, mais moi aussi. Ma mère ne me laissera jamais tranquille. Et lui crier dessus ne peut pas lui avoir fait de mal. Au contraire.
-MIA GRIMS ! VIENS ICI TOUT DE SUITE.
Je sursaute à la voix grave de mon père. Il est à la porte de l'hôpital et moi à une vingtaine de mètres de là. Il semble très énervé.
-Je dois te laisser Charlie.
-Non attend Mia ! Qu'est ce que tu vas...
Je n'ai pas le temps d'écouter la suite parce que mon père a eu le temps d'arriver jusqu'à moi et de me prendre mon portable. Il raccroche et me montre la porte du menton.
-Dépêche toi.
Je souffle et commence à avancer. Nous arrivons dans l'ascenseur et mon père appuie sur le bouton de notre étage violemment. Je ne l'ai jamais vu comme ça je crois.
-Je t'ai cherché partout Mia. Tu nous fais quoi la ?
-Je..
-Non. Tais-toi. Je ne veux pas t'entendre. Tu ne peux pas faire ça. Crié sur ta mère comme ça devant le docteur. Encore pire, crier sur le docteur. Lui dire que ces propos sont débiles. Il est docteur Mia. C'est son travail.
-Alors pourquoi il me demande d'être déprimé quand je vais bien alors.
Je sors de l'ascenseur alors que mon père me lance le pire des regards. Mon père avance dans le couloir pour rejoindre le bureau. Il se stoppe devant la porte, la main sur la poignée puis il parle doucement.
-On est là pour toi Mia. Pas contre toi. Si on te dit quelque chose, c'est qu'on pense que c'est le mieux pour toi. Je veux bine ete de ton coté quand je pense que tu as raison. Mais la tu depasse les bornes. Réfléchis à conséquences de tes actes et e tes paroles.
Il entre sans me laisser le temps de répondre. Dans la pièce, le docteur a affiché les résultats du scanner sur son ordinateur. À première vue d'œil je ne vois rien. Mais je ne suis pas médecin alors je vais devoir attendre les explications. Ma mère ne me regarde pas en face, mais je comprends qu'elle a pleuré. Soudain, je ressens un petit pincement au coeur. Je suis peut-être allé un peu loin. Le docteur Marcel me montre la chaise et me souris. Même avec ça je ne peux pas l'aimer. Sa tête ne me reviendra jamais.
-Je disais à tes parents que ton scanner ne montrait rien d'alarmant. Je comprends pourquoi tu te sens mieux ces temps-ci. Le mucus sur tes poumons est désépaissi. Mais il est toujours présent. Ton pancréas est dans un meilleur état qu'au dernier bilan. Mais il y a quand même une grande diminution de la sécrétion des sucs pancréatiques.
Je lève un sourcil. Le docteur a toujours employé ses mots. Je sais ce qu'ils veulent dire. J'ai fait un tas de recherches. Mais même si je ne comprenais pas les mots qui utilise, le message principal est très clair. Je vais bien mais le docteur essaye de me faire comprend que je suis toujours aussi malade. « tes poumons vont mieux mais pas bien, ton pancréas va mieux mais il ne fait toujours pas son travail ».
-Tu as l'impression que tu vas bien mais..
-Mon état va se dégénérer, j'ai compris.
Mon père me donne un coup de coude discret et je tourne mon regard vers lui. Ses yeux sont très mauvais. Il ne s'est pas détendu depuis qu'on est revenu dans le bureau. D'habitude il est tellement gentil. Ça me fait réaliser que j'ai vraiment été trop loin avec des personnes qui veulent seulement mon bien.
-Je suis désolée pour tout à l'heure. Je me suis énervée un peu trop vite. Je n'aurai pas du.
-D'accord. Et moi j'aurai dû tourner mes propos d'une autre manière pour que tu ne te sentes pas agresser. Je suis content que tu te sentes bien. Mais il ne faudrait juste pas que tu te reposes trop vite sur ce pas en avant.
-Je sais.
Mes parents se lèvent et sers chacun la main au docteur. J'arrive en dernier et il me tend ses deux mains pour prendre la mienne.
-J'espère vraiment que tu vas t'en sortir Mia. J'y crois.
Je souris, gêné et heureuse que lui y croit. Si lui pense que je peux m'en sortir, tout est possible.
-Merci docteur.
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La vie vaut d'être vécue
Teen FictionMia et Charlie ont un point commun: tous les deux sont atteints du virus de Mannay. Ce « virus » n'est même pas contagieux mais il est apparu sur terre il y a 30 ans et a déjà tué des millions de personnes. Ils sont donc presque sûrs de mourrir pré...