La vie vaut d'être vécue

Chapitre 81

PDV MIA

C'est au moins le dixième aller-retour entre ma maison et le hangar dans mon jardin que je fais. Je porte à bout de bras une énorme caisse remplit de combler en plastique. Quand j'entre enfin dans l'immense piece deja bien décoré, mon frere me libère les mains en me souriant.

-Je me disais qu'on aurait pu marquer le prénom des invités avant qu'ils arrivent. Comme ca ils ne confondent pas leur verres.

-C'est une bonne idée Noah. Mais je pensais plutot a leur laissé le feutre et qu'ils le fassent eux meme. Ca nous prendra moins de temps.

Il hoche la tete et retourne sur son échelle pour attacher la guirlande de couleur au plafond.

-T'as raison.

Je ressors du hangar pour aller chercher les autres caisses. Dès les examens du baccalauréat terminés, j'ai décidé de faire une fête chez moi. En plus, c'etait mon anniversaire la semaine dernière. J'ai dix-huit ans, et d'après Charlie, ca se fête. Alors depuis une bonne semaine je prépare cette soirée. C'est ce soir, et j'ai vraiment hâte. Je sais que ca va etre genial. Il y a ma famille mais aussi mes amis. Nous allons etre une cinquantaine et ca demande beaucoup de préparation. Mon frere et mes parents m'aident depuis ce matin a tout mettre en place. Il me reste quelques boites a amener dans le hangar, ou se passera la soirée, et j'aurai presque terminé.

Il est presque 15h et les invités vont arriver vers 18h. J'ouvre la porte et Honey m'accueille comme s'il ne m'avait pas vu depuis trois jours, alors que je suis venu il y a cinq minutes. Si je le laissais sortir en meme temps que moi il risquerait de me faire tomber a etre tout le temps dans mes jambes. Mon père est en train de faire la vaisselle et ma mère et sur le canapé a regarder la télé. Je leur ai dit que je n'avais plus besoin d'aide pour l'instant alors ils sont retournés à leur occupation.

-Je n'ai que ca a prendre maman ?

Elle se retourne vers moi et regarde la boite que je lui montre.

-Oui, c'est tout la vaisselle en cartons. Le traiteur doit venir vers 16h pour nous donner les choses a manger.
-Parfait.

Sur le chemin que j'ai fait beaucoup trop fois ce de matin, j'entends un bruit bizarre dans la maison. A peine j'ai le temps de poser la boite dans le hangar, ma mère pousse un cri. Noah descend de son échelle et me regarde intrigué.

Nous sortons et marchons vers la maison. Je n'ai pas encore atteint la porte d'entrée que ma mere l'ouvre en grand violemment.

-Mia ! Mia ! Viens vite !

Elle n'a pas remarqué que je suis juste devant elle et me hurle dans les oreilles.

-Ca va maman, dis-je en faisant la grimace, je suis la. Que se passe t il ?

Elle m'attrape la main et me fais mène jusqu'à la télé.

-Ecoute.

Je regarde attentivement et remarque que c'est une interruption spéciale du président de notre pays. C'est tres rare que ca arrive et je me demande bien ce qu'il a à dire de si important. Dans ces cas la il coupe tous les programmes et allume meme les télés éteintes pour que tout le monde puisse entendre. Meme les radios et les portables diffusent le discours du président automatiquement.

-Bonjour chers citoyens. Ici le président Noamo qui vous parle. J'ai aujourd'hui une information très importante a vous transmettre. Le docteur Davis ici présent, à fait une découverte révolutionnaire.

Je regarde attentivement l'homme a coté du président. Il n'a pas l'air serein. Je peux le comprendre. Je n'aimerai pas participer à une interruption spéciale avec le chef de notre pays.

-Apres des années de recherches, le docteur Thomas Davis a trouvé les moyens de guérir chaque personne étant atteinte du virus de Mannay.

Mon coeur manque d'exploser dans ma poitrine. Je ne suis meme pas sur de bien avoir entendu. Est ce que c'est vraiment possible ? Après tout ce qui s'est passé, quelqu'un a reussi l'exploit dont le monde entier parle depuis trente ans ? Et en plus de ca, je vais enfin pouvoir guérir de cette maladie qui me bouffe la vie ? Je regarde mes parents et ca me confirme ce que je viens d'entendre. Je n'ai jamais vu mon père avec un aussi grand sourire. Je peux meme voir des larmes au bord des yeux de ma mere. Ils regardent toujours la télé, attendant que le president soit un peu plus précis.

-D'ici cinq jours, nous pourrons commencer la distribution de l'anti-virus. Il faudra un peu plus de temps pour que nous transmettions le remède aux autres pays de notre planète, mais nous pouvons espérer que d'ici deux mois, le virus de Mannay ne soit qu'un lointain souvenir. Ne vous inquiétez pas, cette fois ci, nous avons une dose par personne.

Mon père tape dans ses mains et lève les bras au ciel comme s'il venait de gagner une course. Mais en réalité c'est bien plus, il vient d'apprendre que sa fille n'allait pas mourir avant lui. C'est plus important que n'importe quelle course. Je rigole en voyant mon frere commencer a danser dans tous le salon. Ma mère s'approche de moi et me prends dans ses bras. Moi aussi je suis en train de pleurer maintenant. Mon père et mon frère nous rejoignent tous les deux pour ce câlin familial.

Je n'arrive pas a croire ce qui se passe. Toute cette vie passer a me cacher, ne pas m'ouvrir aux autres, ne pas vivre réellement comme je le devrais, pour finalement guérir. J'ai encore plus envie de profiter maintenant. J'ai envie de m'amuser avec mes amis, montrer a ma famille comme je l'aime, et profiter sans pression avec Charlie.

-CHARLIE, crié-je d'un coup.

Ma famille desserre leurs bras pour me laisser un peu d'espace. Ma mère a toujours ses mains sur mes epaules.

-Il faut que j'aille le voir.

Elle hoche la tete en souriant, puis passe doucement ses doigts sur mes joues pour essuyer mes larmes. Je ne peux m'empêcher de penser que pour une fois, je pleure de joie, et non pas de tristesse.

-Vas-y ma chérie.

Je souris puis lui fait un bisou sur la joue. Je prends mon sac en vitesse et les clés de voiture. J'ai eu mon permis juste avant le baccalauréat alors je peux conduire maintenant. Je prends mon portable et dis a Charlie de rester chez lui parce que je suis sur qu'il a eu la meme idée que moi de le rejoindre. Mes parents me regardent faire sans rien dire. Devant la porte je les regarde une dernière fois avant de partir, un grand sourire aux lèvres. Mon père a passé son bras autour des épaules de ma mère. Noah est en train de caresser mon chien.

-On t'aime ma chérie, dit mon père avant que je sorte.