Chapitre 54

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PDV MIA

Je prends ma trousse sur mon bureau et la mets dans mon sac de cours. Comme d'habitude je suis en retard. Je n'ai pas la moitié de mes affaires mais pas grave. Je trouverai un moyen de ne pas le montrer aux professeurs.

Je cours dans les escaliers manquant de tomber et déboule dans la cuisine. Bien sûr, mon père m'attend déjà dans la voiture. Il n'y a que ma mère toujours en train de boire son café du petit déjeuner. Mon frère commence une heure après moi. Il n'est pas encore réveillé.

-Mia, dépêche-toi ! On va encore t'attendre.

Je regarde ma montre et fais les gros yeux. Je n'ai pas mangé. Il faut que je trouve quelque chose pour me remplir un peu l'estomac ou je ne vais pas tenir toute la matinée. Je fouille dans le placard des gâteaux.

-Tu te rappelles que mercredi nous avons rendez-vous avec le médecin. Ça fait trop longtemps que ton bilan complet a été fait.
-Tu veux vraiment parler de ça maintenant ? Je vais très bien. Je n'ai pas fait de crise d'angoisse depuis deux mois. J'ai l'impression que je guéris.
-On ne guéri pas de ce virus Mia. C'est juste une phase où tu te sens mieux. Ça peut dégénérer à n'importe quel moment.

Je m'arrête dans mon action et me relève pour regarder ma mère.

-Je le sais tout ça maman.
-Si on pouvait guérir sans l'anti-virus, ça se serait. Et Charlie ?

Je secoue la tête fatiguée d'entendre des choses pareil. Comme si je ne le savais pas. Un jour, j'avais 13 ans, il a été dit aux informations qu'un garçon de 24 ans avait guéries du virus. Il n'y avait plus aucun signe de maladie, plus de mal à respirer, plus de mucus, rien. Ce garçon semblait avoir guéri. J'ai eu un espoir, je me suis dit que ça pouvait m'arriver. Je me rappelle que toute la ville était dehors. Un peu comme quand la France gagne la coupe du monde. Sauf que cette fois-ci, c'était pour fêter la guérison que l'on pensait impossible. Ça m'avait marqué. Mais, le lendemain, nous avions appris que cet homme n'avait pas guéri. Il avait fêté ça avec tout le monde mais son état s'était dégénéré d'un coup. Il est mort dans la nuit. Plus personne n'a jamais parlé d'espérer guérir sans l'anti-virus.

Je sors de mes pensées et repense à ce que ma mère me disait.

-Quoi Charlie ?
-Comment il va ?
-Ecoute maman, je suis hyper pressée. On peut en parler une autre fois ?

Elle baisse les yeux déçu et fait un petit sourire sans me regarder.

-Oui, bien sûr, bonne journée Mia.

Ok, super. J'ai de la peine pour elle maintenant.

-D'accord. Charlie va très bien. Il m'a raconté qu'il avait passé quelques jours à l'hôpital en Février, mais maintenant tout va très bien. Ce week-end c'était l'anniversaire de sa mère, alors je suis allé avec lui sur sa tombe et nous avons passé la journée avec son père. C'était très bien.

Je commence à prendre mon sac bien décidé à partir cette fois-ci. Je vais vraiment finir par être en retard. Je regarde ma mère une dernière fois et remarque qu'elle a les yeux écarquillés droit sur moi.

-Quoi ?
-Tu sais ou est la tombe de Camille ?

J'oublie parfois que ma mère était très proche de celle de Charlie. Je n'avais pas vraiment réalisé que savoir ou est sa tombe pourrait être important pour elle.

-Hum, oui.
-Montre-moi.

J'entends un gros coup de klaxon provenant de dehors. Je regarde ma montre. Il est 7 h 50. Sachant que les cours débute à 8 h et que j'ai 20min de route minimum, je suis totalement foutu.

-Je... oui, si tu veux. Mais la faut vraiment que j'y aille. On en reparlera je te promets.

Je cours vers la porte puis saute presque dans la voiture.

-Rouuuule ! Viiiite !
-Non mais n'importe quoi, dit mon père en démarrant.

J'arrive enfin devant le lycée et je cours le plus vite possible à travers la cours. Il est 8 h 15, avec un peu de chance, le professeur de mathématiques me laissera rentrer sans billet de retard. J'en ai déjà trop. Il m'adore, alors je ne m'inquiète pas trop.

J'arrive dans le couloir et commence à ralentir en voyant la porte que je cherche au bout du couloir.

-Mia Grims. 8 h 16. Tu es en retard.

Je sursaute en entendant la voix du proviseur du lycée. Et merde. Manquez plus que lui.

-Dans mon bureau.
-Oh non, monsieur s'il vous plait. Ca ne recommencera plus !
-Tu me dis ça à chaque fois. Dans. Mon. Bureau. Maintenant.

Je le suis en réfléchissant à quelle excuse je vais pouvoir lui dire. Il les connaît toute. Le nombre de fois où j'ai du passé par son bureau pour mes retards. On est presque devenu amis maintenant.

On arrive devant son bureau et il me laisse entrer en première. Je m'assieds sur la chaise devant moi et attends qu'il prenne la parole.

-Quelle excuse aujourd'hui ?

Il faut trouver quelque chose de possible, et qui m'avantage. Je ne vois pas trop comment dire a mon proviseur que j'avais une conversation sur le virus de Mannay sans lui faire comprendre que je l'ai.

-Je n'avais plus de céréales ce matin.

Il hausse un sourcil étonné et je me demande comment il arrive à faire ça. Je n'ai jamais réussi à ne bouger qu'un seul de mes sourcils

-Et alors ?
-Alors... Je suis allé donner mon sang avant de venir à l'école, ils offrent des biscuits à la fin.
-Tu te moques de moi ?
-Non. Pas le moins du monde.
-Bon, je te donne deux heures de colle.
-Non, attendez ! Je vais vous expliquer. La vérité

Il repose son stylo et attend que je  reprenne la parole. A moi de jouer.

-J'étais un l'heure de base, enfin un peu près. Mais ma mère à commencer me parler de mon copain. Charlie. Sa mère est morte, enfin il y a très longtemps. Le gars est en prison. Et il s'est avéré que j'ai découvert que sa mère était très amie avec ma mère. Et que son père, qui est toujours vivant lui, heureusement, est aussi ami avec mon père. Enfin bref. Ça a créé beaucoup de problèmes entre Charlie et moi puisque...

Je lève la tête vers le proviseur et remarque qui fait les gros yeux. Je ne dois pas être assez rapide je crois. Je souris faussement et reprends.

-C'était l'anniversaire de la mère de Charlie ce week-end, et donc aussi l'anniversaire de la meilleure amie de ma mère. Vous me suivez ? Bref, ma mère a découvert que je connaissais l'endroit de la tombe de sa meilleure amie. Elle n'a jamais pu y aller puisqu'elle a appris qu'elle était morte il y a trois mois même pas.
-Tu es en train de me dire que tu es en retard parce que tu as juste eu une discussion matinale avec ta mère ?

Je grimace me rendant compte que dire la vérité n'était pas forcément la bonne solution.

-C'est à peu près ça oui.

Il reprend son stylo, écrit, et me tend un bout de papier. Je lis et vois « deux heures de colle jeudi soir ». Super.

-Merci monsieur, bonne journée a vous.

Je me lève et me dirige enfin vers mon cours de mathématiques avec trente minute de retard.

La vie vaut d'être vécueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant