Chapitre 71

24 5 0
                                    

PDV MIA

Ma mère se gare sur la première place qu'elle trouve. Nous regardons tous les trois le grand mur de pierre face à nous.

-Le cimetière, dit mon père.

Ma mère tourne la tête vers moi, me questionnant du regard.

-Je vais te la montrer maman.

Je un petit sourire se dessiner sur les lèvres de ma mère. Elle a compris.

-Je vais te montrer la tombe de Camille.

Elle descend de la voiture et m'attend devant l'immense porte du cimetière. Elle est toute en fer, avec des piques sur le haut. Je la rejoins, et bientôt, j'entends la portière de la voiture claquée. Mon père se met à côté de nous et observe ce qu'il y a devant lui. Depuis l'apparition de virus de Mannay, il a y une partie du cimetière réservé aux personnes victime de ma maladie, et une autre pour les autres personnes. Je prends la main de ma mère et commence à marcher. C'est bizarre à dire, mais j'ai toujours trouvé qu'un cimetière s'était apaisant. Il n'y a jamais un bruit, parfait pour qu'une personne pense à l'être qu'il a perdu au calme.

Je marche, m'agrippant a ma mère. Mon père nous suit pas loin derrière. Je me prends à regarder ce qui m'entoure, et remarque que sur chaque tombe qu'il y a a ma gauche, il y a marqué « Mannay » d'une grosse écriture noir. Ces tombes sont toutes petites. Je lis les dates marquées dessus pour quelques-unes. « 2012-2017 », « 2006-2014 »... Nous sommes en train de passer dans l'endroit où les enfants morts du virus sont enterrés. Je ne sais pas si mes parents l'ont remarqué. Je pose mes yeux sur une tombe encore plus petite. « À Louise, notre fille. 2019-2020 ». Cette petite avait à peine un an elle est est morte. Je savais que tous les âges pouvaient être touchés, mais je ne l'avais jamais vraiment réalisé. Je ne vais jamais dans les cimetières. Encore moins dans la partie Mannay. J'accélère le pas, priant pour que mes parents ne regardent pas dans la même direction que moi. Je suis lala pour essayer de soulager ma mère, alors lui montrer l'endroit ou ma tombe aurait pu être ne semble pas la solution.

Enfin nous arrivons dans la bonne allée. Je ne me souviens plus exactement de quelle tombe il s'agit, alors je regarde les prénoms pendant quelques minutes. Je reconnais les fleurs que Charlie avait posées il y a quelque temps. Je fais un signe à mes parents et ils me rejoignent.

-Voilà maman. C'est la tombe de Camille.

Elle s'approche doucement puis me prend par les épaules. Je vois ses larmes commençaient à lui monter aux yeux. Je me tourne vers mon père qui est juste derrière moi. Il a les yeux rivés sur la tombe. Je sens sa gene et il lève le regard vers ma mère. Je sens qu'il est triste pour elle, mais aussi pour lui, c'était aussi son amie.

-Je suis désolée Camille, commence-t-il. Avec un peu moins de fierté, je serai allé parler à Gabin, et nous serions surement encore tous amis. Tu nous manques beaucoup.

Ma mère me contourne et se place à côté de mon père. Elle lui attrape le bras et pose sa tête sur son épaule.

-On te laisse avec elle ma chérie. Tu peux lui parler un peu si tu veux.

Elle le regarde et lui fait un petit sourire en hanchant la tête. Il lui fait un bisou sur le haut du front et recule un peu. Je fais de même et retourne sur le chemin goudronné. Je trouve le banc le plus proche de la tombe et m'assieds. Mon père me suit et s'assoit à côté de moi, vaillant à laisser un espace entre nous. 

Il souffle et se tourne vers moi. Il ouvre la bouche comme s'il allait dire quelque chose, mais s'abstient à la dernière minute.

-Roh, puis merde, chuchote-il.

Il s'approche de moi en glissant sur le banc ce qui me fait sursauter.

-Ecoute, dit-il en me prenant les mains. Je suis désolée d'avoir été aussi nul ces derniers temps. J'ai été très énervé contre toi à cause de ton rendez-vous à l'hôpital. Mais je crois que maintenant j'ai compris ce que tu voulais dire. Ce médecin est un vrai con. Maman l'a toujours dit.

Je souris timidement et il rigole en replongeant son regard dans les miens.

-La vérité, c'est que nous savons tous ce qui risque d'arriver. Dans une dizaine d'années, tu ne seras peut-être plus là. Et je ne veux pas perdre une minute de plus sans être à tes côtés à cause de futilités comme celles-là. Alors s'il te plait, pardonne-moi.

Je le regarde sans vraiment savoir comment réagir. Alors je lui souris simplement et le prends dans mes bras. Nous regardons ma mère toujours devant la tombe de Camille.

Au bout d'un bon quart d'heure, nous décidons de partir. Je monte à l'arrière et nous reprenons la route pour la maison.

Je passe la soirée avec mes parents et mon frère. Ça faisait longtemps, cette semaine, j'étais tout le temps à l'hôpital jusqu'à 21h. Ça me fait du bien de penser un peu à autre chose. Bien sûr, Charlie reste dans un coin de ma tête, mais rigoler avec ma famille devant un bon film, c'est différent.

Je vais me coucher, totalement épuisé par la journée qui vient de se passer. J'ai l'impression que ma conversation avec le vieillard devant l'hôpital s'est passé il y a un mois alors que c'était seulement ce matin. J'ai vraiment hâte que ma vie reprenne comme avant.  

La vie vaut d'être vécueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant