KAIRI (Vol.1)

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Bonsoir à tous ♥️
La page 2 de KAIRI, est disponible :3
En média, je vous remets un très vieux dessins de Kairi (il doit avoir 2 ans celui-là xD)
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Je ne m’arrêtai pas. Je le savais, si je le faisais alors il avait gagné et me rattraperait. Même si courir était un effort douloureux, je le faisais. Ma survie en dépendait et je ne pouvais pas abandonner, je n’avais même pas eu le temps de comprendre la situation. Je le ferais plus tard. En attendant, j’avais un roi fou à mes trousses. Pendant que je courrais, lui marchait en tentant de me trouver. Je prenais des couloirs et malgré que j’empruntais des portes que je n’avais pas encore ouvertes, tout se  ressemblait dans ces putains de lieux ! Ce n’était plus un palais, mais tout une ville que j’avais l'impression de traverser pour semer Killik.

Ce maudit roi se foutait bien de ma gueule, il savait que mon physique était semblable à celui d’une tige de fleur.

Je courrais malgré tout dans tous les sens avant de gagner des escaliers. Pas le temps de réfléchir, je les descendais en dévalant presque les marches. C’était un combat entre un homme et moi, malgré une différence évidente de force. Je devais  montrer à ce fou, le garçon que j’étais été.
Je voulais lui montrer que quoiqu’il arrive, j’étais déterminé, j’aimais la vie. Je voulais croire aux paroles de ce jeune homme. Peut-être que ma venue était justifiée et que j’allais pouvoir aider ce monde.

Mais comment ?

À bout de souffle, je dus m’arrêter. Je finis par me recroqueviller en fondant en larmes. Je venais de perdre et Killik se tenait à côté de moi quelques instants plutôt. Il avait simplement marché. Il n’était pas humain. Je me laissais faire quand il me souleva sur son épaule pour me rapatrier dans la chambre où je m’étais réveillé un peu plus tôt.
Killik me jeta de façon nonchalante sur l’immense lit avant de claquer ses doigts pour faire apparaitre une immense cage. Il me mit à l’intérieur sans me porter le moindre regard. Je laissais mes mains enlacer les barreaux en tentant d’y apercevoir le roi, mais rien… il me laissa à mon triste sort, enfermé comme un animal. Dans ses yeux, je n’étais pas un humain, juste un déchet à qui on pouvait faire n’importe quoi. Je le savais, j’étais devenu un prisonnier et je n’avais pas la moindre idée de comment m’y prendre pour sortit d’ici, et aider celui qui avait besoin de moi.

***

Je pensais faire l’un de ces cauchemars mais pour une fois j’avais pu profiter d’une nuit calme. J’avais dormi certes enfermé mais ce n’était rien comparé à ces derniers moments de peur. Killik ouvrit brutalement la porte de ma cellule pour me tirer de là, ne me laissant pas le temps de faire quoique ce soit. Pas un seul mot pour l’instant de sa part. je me contentai de baisser la tête en le suivant docilement. Sur le chemin, j’avais tant bien que mal retenu mes larmes mais je me sentais constamment en danger et j’avais peur de me faire battre et violer avant d’être tué. Mon corps tremblait terriblement et l’envie de mettre moi-même fin à mes jours m’avait traversé l’esprit. Je m’étais imaginé des conneries et maintenant ma vie dépendait d’un roi à la con. Je le détestais assurément. Indéniablement.

Comment en étions nous arrivés là ? Pourquoi étais-je dans un monde dont j’ignorais tout ? Où était mes amis, ma famille et mon quotidien ?

La seule chose dont je me souvienne, c’était de m’être endormi dans cette forêt.

Killik me traina à l’intérieur d’une cuisine avant de sortir des restes non indentifiables du frigo, puis il mit les morceaux dans une assiette. J’étais prêt à refuser mais mon ventre me rappela à l’ordre. Il m’invita au moins à prendre place en face de lui. Je fixais le repas sans parvenir à le toucher.

— Tu ne manges pas ? M'interrogea Killik.
— Cette viande, qu’est-ce que c’est ?
— Du loupias de Praguaa.

Du lou… de quoi ?!

— C’est un loup sauvage de notre monde. Sa viande est très bonne. J'ai pu constater ta maigreur en te soulevant.
— Je ne suis pas maigre !
— Tu parles beaucoup pour un prisonnier. Tu ne peux pas savoir ce que je suis prêt à faire pour te faire taire, gringalet.

Je me levais de ma place en voulant riposter. Je pris le temps d’obtempérer mon comportement afin de ne pas rentrer dans son jeu. Une partie de moi le détestais tandis que l’autre était à la fois troublée et fascinée par cet être aussi énigmatique que magnifique. Mais d’où me venait une telle impression ? Ce garçon dans mon rêve devait surement le savoir. Quelqu’un qui connaissait mon prénom était tout sauf normal. J’avais parfaitement compris que je devais me méfier de chaque personne rencontrée.

J’ignorai le sens de ses propos et me contentais de m’assoir sans toucher à mon assiette. Peut être qu’entamer une grève de la faim était le meilleur moyen de me suicider. Une fois mort, il me foutrait la paix et ira jouer avec un autre que moi.

Killik tapota du doigt sur la table en bois, soupirant bruyamment pour capter mon attention. Il se leva de sa place avant de piocher un morceau de chien dans mon assiette pour le mettre entre ses dents et venir cueillir mon visage en coupe entre ses grandes mains. Mon corps se raidit tandis qu’il tira sans force sur ma tête pour permettre à mon visage de se retrouver à quelques centimètres du sien.

— Tu vas devoir prendre des forces pour tenir lorsque je te baiserai.

Dans un premier temps, mon cœur rata un battement, puis je vins avaler ma salive de travers en retenant mes toux. Mais quand je m’étais décidé à répondre, mes lèvres étaient prisonnières des siennes. Ce n’était heureusement pas un véritable baiser, je compris qu’il était décidé à me faire manger. Je sentais le morceau de viande passer dans mon œsophage, puis dans mon estomac. Je reculais d’un bon en frottant un revers de main sur mes lèvres pour effacer toutes traces de son passage sur ma bouche.

— Je vois. C’était ton premier baiser. Je suppose que tu es encore vierge.

Je rougissais énormément en tentant de fuir son regard. Il avait raison de A à Z. je n’avais jamais touché les lèvres de quelqu’un d’autres et encore moins fait l'amour. Le sexe et le statut de « couple » n’étaient pas une priorité pour moi et je n’avais jamais rencontré une fille en qui je pouvais avoir suffisamment confiance pour faire ce genre de chose. La seule fille en qui j’avais pleinement confiance était ma meilleure amie, Lisla. J’espérais qu’elle aille bien. Killik lui, avait décidé de me tester jusqu’au bout alors je pris mon courage à deux mains, maintenant je le savais. Je n’avais plus rien à perdre. J’étais pris par un destin de héros tragique mais je n’avais pas les épaules pour supporter un tel fardeau. Ce que je voulais était rentrer chez moi vivre comme un ado de mon âge. Je détestais l’école et pour la première fois de ma vie, cela me manquait. Mais ce garçon avait besoin de moi, j’étais lié à lui, à ce monde…

Mais surtout à Killik.

— Je vous déteste, Killik.

Killik s’était mis en colère. Je fus bloqué contre le mur le plus proche. Mes pieds avaient quittés le sol et Killik m’étrangla, me laissant par moment reprendre ma respiration. J’avais beau planter mes ongles dans la peau de ses poignets et agiter mes jambes dans tous les sens, le roi d'Iris avait ma vie entre ses mains. Je n’avais plus la force de crier et de me débattre, mes mains bras retombaient le long de mon corps. Je versais une larme, puis deux et trois avant de fondre devant Killik.

Ma vision se flouta et quand je tendis désespérément une main vers lui, je vis un regard choqué. Je n’arrivais plus à suivre la scène et voyais seulement quelques bribes. La chose dont j’étais certain, était la voix de Killik qui tentait de me maintenir éveiller. Je souriais ingénument à cet homme pour qui j’éprouver haine et admiration.

Rien n'aurait présagé que nous étions fait pour nous rencontrer. J’avais le rôle de l’humain frêle qui devait dompter le grand méchant démon que tu étais, Killik. Pourtant, dès les premiers instants, j’avais eu une sorte de coup de foudre pour toi. Mais j’étais incapable de l’accepter. Pourtant, nous étions liés l’un à l’autre. Killik, tu étais mon prisonnier depuis le début.

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