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Je m’étais réveillé avant lui car la lumière matinale pénétrait la chambre. J’étais sur les coudes pour tenter de me relever mais il s’était collé tout contre moi pendant notre sommeil. Il semblait comme…apaisé. Je touchais ma gorge, elle était encore en feu mais pas que, tout mon corps était victime de spasmes et j’avais la sensation de le recevoir encore en moi. Killik qui dormait contre moi semblait comme un rêve pour moi.

C’était surréaliste mais finalement, l’humain que j’étais avait pu dompter la bête qu’il était.

Je me grattais la tête avant de sentir Killik bouger.

—Kairi ? Tu…qu’est-ce qui ne va pas ?

Le roi venait de se réveiller nu dans le lit. Cette vue me rappela que trop bien que ce corps m'avait pris... son anatomie à l’état de repos était impressionnante.

Sa voix était brumeuse quand il continua de me questionner.

— Tu as encore mal ?

Je m’étais mis à rougir en lui jetant un oreiller au visage. S’il savait comme j'avais encore mal ! Killik ne s’était pas retenu et pourtant, malgré le picotement que je ressentais, j’avais ressenti du plaisir.

— Je suis désolé… s'excusa-t-il.

Je pris ses mains dans les miennes et leur donnai un chaste baiser. Il n'avait pas à s’excuser pour avoir pris soin de moi.

—Kairi, tu ?

Il  caressa mon visage avant de se redresser à son tour. 

—Je vais te préparer un bain, tu pourras te détendre. Tu en as besoin je pense.
— J-Je vais…bien...

Killik se contenta de me regarder sans rien répondre.

Mais au moment où je posais mes pieds au sol pour me lever du lit, c'était gueule contre terre que je me retrouvais. Je n’avais même plus la force de tenir sur mes jambes…c’était tellement embarrassant comme situation.

— Je vais t'aider, proposa-t-il en riant. Tu seras maladroit jusqu’à la fin. D’abord ta blessure, et maintenant ça.

Il marqua une nette pause, juste pour soupirer.

— Je vais devoir te garder tout près de moi.

Je lui donnai un léger coup dans le dos pour montrer mon mécontentement mais cela ne lui fit aucun effet.

Qui aurait cru que je puisse dompter le grand roi démoniaque d'Iris ?

— Je ne sais pas si j’ai été dompté mais je dois avouer que tu me perturbes.

J'avais oublié ce détail. Oui, celui de lire dans mes pensées. Je me demandais si pendant notre échange, il l'avait fait.

— Pas vraiment. J’étais moi-même dans le feu de l'action, je n'ai pas fait attention. J’ai juste entendu un ou deux trucs.

Je m'agitais dans son étreinte. Je n'avais pas besoin qu'il lise dans mes pensées pendant ce genre de moment, c’était privé !

—Alors comme ça j'ai un corps d’Apollon ? Il va falloir que tu me dises de vive voix de qui il s’agit pour ne pas me mettre en colère.

Il étira ses lèvres pour me sourire mais il semblait si sérieux dans sa menace. Il avait vraiment entendu le pire, ce que jamais je ne lui aurai dit à haute voix.

Une fois dans le bain, il me laissa un peu d'intimité.

J’avais besoin de me retrouver seul, de faire le point sur les récents événements. Gildarts semblait être le genre d'homme à n’éprouver aucune pitié pour les autres et j’étais certain de le croiser à nouveau. Quand ? Je ne savais pas, mai j’espérais que le plus tard serait le meilleur. Killik avait été blessé pendant leur lutte mais pourtant, après réflexion, je venais de repenser à une chose important. En le voyant nu, je n’avais pas le souvenir d’avoir vu sa blessure, j’en avais donc déduis qu’il avait été lui-même pris en charge par des soigneurs. Je ne doutais pas de sa résistance, mais lui aussi pouvait être blessé.

En y repensant, j'avais pensé fort à Killik quand ma fin était proche. Cette peur me traversait encore le corps. J’avais accepté d’une certaine manière la mort mais quand j'avais son image dans ma tête, je ne pouvais pas ne pas penser à lui et espérer qu’il vienne me sauver.

Killik m'avait sauvé au péril de sa vie. Protégé de son frère en ne pensant pas à lui. Sa mort serait pourtant tragique pour le royaume d'Iris, mais il a lutté contre son frère pour moi. Je le voyais comme le preux chevalier des comtes pour enfants.

Une fois sorti du bain, Killik avait posé des vêtements sur le lit, il avait changé les draps. j’étais un peu gêné. Ça me rappelait la veille et j'avais  sali les tissus.

— Ces vêtements appartiennent au fils de Robert. Il doit être un peu plus vieux que toi mais c'est tout ce que je peux te proposer en attendant.. Je dois t’avouer que nous formons un duo étrange. Un humain et un démon qui se fréquentent sur Death Phantom.

S'il me parlait, il ne me regardait pas pour autant, nostalgique.

— Comment vont Robert et Mikleo ?
— ils vont bien.

Je m'habillais en vitesse car je voulais les voir. Je m’étais attaché à ces deux hommes d'une manière différente de cet imbécile de roi. Mikleo était un peu ce grand frère que je n’avais jamais eu, tandis que Robert était le grand père dont j’avais toujours rêvé.

Killik termina de s'apprêter en portant une longue tunique royale masculine, fendue sur le côté. Un pantalon bouffant et des souliers simplement noirs, en tissus. Killik mettait toujours des bijoux dorés et je compris rapidement que cela allait avec son teint de peau plus foncée que celui des personnes que j'avais pu rencontrer jusqu'à présent.

— Ce pantalon en tissu te va très bien, Kairi.

Ça recommence ! Le voilà à me regarder à mon insu alors que je m'habillais devant lui. Mais je ne l'avais pas vu se rapprocher furtivement dans mon dos. Je pouvais sentir son regard se poser sur moi et ses mains prendre délicatement mes hanches afin de blottir mes fesses contre son sexe. Mon cœur battait au point que la crise cardiaque était très proche. Trop proche ! Mon corps se rappelait que trop bien du sien, et de cette étreinte puissante que je sentais encore au fond de moi. Je ressentais toujours des spasmes et cette agréable sensation de l’avoir me brûlait de l’intérieur.

— J'ai envie de toi, Kairi. Si tu savais comme tu... non, rien.

Il resserra ses doigts sur mes hanches, m’arrachant un cri plaintif.

— Je vais me montrer patient, le temps que tu es moins mal.

Il me libéra de son étreinte pour mieux reprendre son discours.

— J’organise un banquet ce soir. L’armée d'Iris est ma fierté et je me dois de remercier les hommes pour leur bravoure. Bien évidemment, tu es invité car tu es as participer d'une manière ou d'une autre à cette bataille en sachant les risques.

Si je l'avais aidé, il m'avait sauvé la vie. J’ignorais comment définir notre relation mais nous avions fait un pas.

Killik me tendit la main pour me sortir de mes pensées et m’inviter à le suivre.

— On y va ?

Je n'avais pas à réfléchir plus longtemps. Spontanément, j'acceptai cette charmante invitation. Nous quittâmes ses appartements pour nous rendre à la salle de réception, main dans la main.

L'événement dans tout l'étage inférieur du palais. Il y avait des tables dressées avec diverses choses à manger et boire. Les fenêtres étaient ouvertes et donnaient accès aux balcons pour avoir une vue imprenable sur le royaume.

Killik m’abandonna car en tant que roi, il devait saluer chaque soldats en plus de les remercier pour leur travail.

Je me retrouvais donc seul, entouré de démons plus flippants les uns que les autres. Je n’avais plus qu’à manger ce qui se présentait à moi.

— Kairi !?

Cette voix si innocente…

— Kairi, quel soulagement de te revoir !

C’était Jessica . Elle me sauta dans les bras, heureuse de me savoir en vie.

— J'étais si inquiète pour toi, Kairi...

Je pris la princesse contre moi pour la rassurer et  la remercier. Elle rougit et accepta mon etreinte de la manière la plus chaleureuse qui soit. Nous restions l'un contre l'autre un petit moment avant de nous séparer. La princesse me salua une dernière fois puis repartie plus loin avec un autre homme. Certainement Elfread, son compagnon.

À nouveau, je fis le tour des tables avant de tomber sur Mikleo. Il était vivant.

— Mikleo, Dieu merci vous êtes en vie !

Je n’avais pas à réfléchir. Je sautais dans ses bras car je tenais terriblement à lui. Mikleo était un homme de confiance.

— Tu nous a tous fait peur Kairi. Quand Killik est rentré au palais et que tu étais inerte dans ses bras, on a vraiment eu peur pour toi.
— Je vous présente mes excuses, Mikleo. Je n’ai pas réfléchis et…et j’ai foncé en vous désobéissant...

Je le fixais, une larme à l’œil avant de me m’agenouiller, le front contre le sol.

— Je vous demande de me pardonner, Mikleo.

Je pus deviner qu’il avait posé un genou à terre. Nous étions suffisamment à l’abri des regards pour ne pas être vu par quelqu'un d'autre. Mikleo avait posé ses mains sur mes épaules pour m’aider à me redresser.

— Ne te met jamais à genoux pour qui que ce soit, Kairi. Je ne tiens pas à perdre ma tête. Killik est un homme effrayant dès qu'il s'agit de toi.
— D-De moi ?

Il me souriait tendrement.

—Il ne m’a pas fallu longtemps pour deviner que vous avez couché ensemble.
—QUOI ?!
— Ma chambre n’est pas très loin de la vôtre. Je suis le capitaine de sa garde, je me dois de le protéger. J’assure les arrières de Killik depuis toujours alors je ne suis jamais loin. C'est à moi de m'excuser auprès de toi.

Je riais nerveusement devant une telle révélation. J’allais devoir demander à Killik de trouver une solution face à ce problème. Jamais je n'aurais accepté de le faire si j'avais su que quelqu’un m’entendrait ! Surtout Mikleo !

KAIRI (Vol.1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant