Acte I : LE ROI D'IRIS : Page 14 (fin).

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Le premier acte s'achève avec ce chapitre. L'acte 2 commence ce dimanche avec un passage que beaucoup ont connu lors de la première version de KAIRI :

Kairi VS Gildarts !

Je crois que la malchance se jouait de Killik. Alors qu’il s’apprêta à me faire l’amour, Sébastien le majordome ouvrit la porte. L’homme ne semblait en aucun cas perturbé par la situation, au contraire. Il semblait insensible alors que nous n’étions pas dans de bonnes positions pour l'accueillir. Cependant, Killik se releva et je pus remettre de l'ordre dans ma tenue.

—Notre seigneur vous invite à le rejoindre directement à la place centrale de la Capitale. Voici vos invitations, messieurs.

Killik prit les invitations, vérifiant bien qu’il n'y ait pas d'erreurs. Après cela, nous quittâmes la pièce pour nous rendre sur les lieux et rejoindre Emil.

— Vous allez parler politique alors ?
—Évidemment, Emil est le seigneur de ce royaume mais il reste un fidèle ami. S'il m'arrivait malheur, il pourrait te mettre en sécurité avec Mikleo.

Mais je ne voulais personne d’autre que lui à mes cotés. Pourquoi ne le comprenait-il pas ?

—Alors vous êtes capable d’avoir des amis ?
— Kairi, tu te moques de moi, n'est-ce pas ?

Je lui riais au nez.

— Allez savoir.

Puis rapidement, je repris mon sérieux.

—Vous repensez à votre frère, n'est-ce pas ?

Gildarts avait marqué les esprits, c’était sûr. Heureusement que nous étions tombés dans ce ravin parce que même si j’avais failli y laisser la vie, cette chute nous avait bel et bien sauvé de son frère.

—Contrairement à ce que tu pourrais penser, petit humain, je n’ai pas que Gildarts comme problème. Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve mais je dois faire ce qu’il y a de plus juste pour ne jamais refaire les mêmes erreurs.  

Il marqua une pause, me fixant sérieusement.

—Si tu es ici c’est peut-être parce que tu as quelque chose à accomplir. Je suis sûr qu’un jour, tu trouveras les réponses à tes questions auxquelles je ne peux pas répondre.

Ce serait plus simple s’il me parlait mais je devais agir moi-même car j’étais le seul à en être capable. Pour une raison ou une autre, il me protégeait en se murant dans le silence.

Mais le temps n’était pas à cette réflexion. Arrivés à la place centrale, Emil nous fit signe au loin pour le rejoindre. Je partis devant, laissant Killik derrière moi et courus pour rejoindre le seigneur.

—Merci pour votre invitation, Emil.
—Je n’ai pas été poli tout à l’heure et je tiens à m’en excuser. J’espère que vous avez profité d’un peu d'intimité pendant mon absence.
— C-Ce n’est rien, répondis-je en rougissant.

Emil savait comment me mettre mal à l’aise.

—Comment se passe ta vie avec Killik ?

J’étais septique. Je ne le connaissais pas et il me posait ce genre de questions aussi familièrement.

—J-Je crois que n-nous sommes ensemble… je n’en suis pas certain.
—Impossible !

Il était choqué, les invités se  tournaient vers nous afin d’observer leur seigneur. Un lourd silence s’installa sur le coup mais Emil reprit rapidement le fil de la discussion.

—Pardon, je me suis laissé emporté et été très désobligeant à ton égard.
—N-Non, tout va bien.

Je sentis la main de mon amant sur mes hanches qui nous avait rejoint.

—Kairi, tu peux aller nous chercher plusieurs amuse-bouche, s'il te plaît ?
—Ah ! B-Bien sûr !

Je m'étais éclipsé le temps d'aller chercher des entrées. En zieutant à l'arrière, les deux hommes parlaient juste tous les deux.

Peut-être n’avait-il pas envie que j’écoute leur conversation ?

Je choisissais plusieurs assortiments qui avaient l'air plus délicieux les uns que les autres. Après avoir enfin choisis, je revenais sur mes pas. Cette fois, les deux hommes n’étaient plus là. Je décidais alors de partir à leur recherche en abandonnant l’idée de me goinfrer.

Je m’adressais à plusieurs invités pour me renseigner.

—Pardonnez-moi, auriez-vous vu Emil…euh, le seigneur de Djinn et sa Majesté Killik ?
— Ils sont partis vers le sanctuaire d'Ignite.

Ignite était l’esprit qui veillait sur ces terres. S'il représentait le feu, il faisait anormalement chaud et sec sur ce territoire. Quelque chose n’allait pas avec ce climat. Cela me rappela que le vent d'Iris soufflait plus que de raison.

—Merci à vous.

Je courus ensuite vers la direction qu'on m'avait indiqué. Effectivement on m'avait bien renseigné. Je me tenais début, devant un immense temple en briques.

— Pas de doutes possible. Avec cette chaleur et ce feu, c'est bien l’esprit d'Ignite qui repose ici.

J'espérais à mon retour avoir l'occasion de visiter celui de Syphie, je n'avais pas eu l'occasion de le voir ni de voyager dans Iris. J’avais seulement lu dans la bibliothèque de Killik que les esprits de ce monde avaient l'apparence de jeunes filles.
Peu importe, je m'aventurais peu serein, à l'intérieur du temple.

—Killik, Emil ?

Je crus que même avec un plan des lieux, je me serais perdu. C’était bien trop grand et avec toutes ces portes, je ne pourrais jamais les trouver.

Pourtant, j’avais la ferme impression de connaitre ce temple. Malgré les milliers de portes, je savais ce que chacune d’elles renfermaient de l’autre côté. Je me sentais lié à cet endroit.

Je tombais sur mes genoux en tenant ma tête pour tenter de canaliser la soudaine douleur que j’éprouvais. Je n’étais pas lié à cet endroit directement mais à Ignite elle-même. Je pouvais entendre la voix de l’esprit dans un son lointain.

—Ignite ?

Je secouais ma tête en suivant faiblement l’appel de l’esprit. Ignite me guidait pour que je ne me perde pas. Puis,  j’arrivai en haut d’un escalier qui donnait sur une immense salle vie. Elle était dépourvu de détails et d’ameublement mais il y avait une statue représentant une jeune fille au milieu. Elle était sculptée dans une pierre des plus magnifiques. Cette fille, se pouvait-il qu'il s’agisse d’Ignite ?

— Les voilà.

J’étais en hauteur, ils ne me voyaient, ni m’entendaient  Killik était contre un mur, les bras croisés et une jambe pliée contre la paroi dure. Je me penchais légèrement sur le rebord en béton qui servait de sécurité et de décoration aux escaliers pour tenter de les écouter. Emil se tenait en face du roi et tous les deux regardaient Ignite. Je voulais capter leur attention mais ils étaient toujours en pleine conversation.

—Tu comptes le lui cacher encore longtemps, n’est-ce pas ?
—Je ne veux rien gâcher avec Kairi…
—Mais il lui ressemble tellement ! Ce n’est plus du hasard mon ami ! Les Alèthéias viendront le récupérer et tu le sais. La guerre ne sera pas finie tant que cette colère existera encore ! Et tu sais très bien ce qu'ils feront à ce garçon si ce dernier tombait dans leurs bras.

Je ne comprenais rien à tout ce charabia mais ça ne me plaisait pas du tout ! J'avais même la sensation qu’on me cachait des choses très importantes et que je ne devais pas être le témoin de cette conversation. Cela avait un lien avec ce que je devais découvrir ou Aïra lui-même.
C’était même une évidence.

—Tu as enlevé ce garçon, n’est-ce pas ?
—Je ne l’ai pas enlevé. Mikleo l’a trouvé dans la forêt de Syphie quand il venait tout juste de se réincarner.

Je pouvais voir le seigneur des terres enflammées à bout de nerfs. Killik lui,  était plus perturbé que jamais mais semblait pourtant si calme. Presque infranchissable.

—J’ai pensé à le tuer, mais je n’ai pas pu. Ce serait sacrifié Aïra une seconde fois et ce n'est pas ce que je désire.

—Killik, te rends-tu compte de qui est Kairi ? Ce n’est pas qu’un simple enfant.

Je voulais les entendre de plus près, alors discrètement je descendis quelques marches pour réduire cette distance, la boule au ventre. Je savais que je ne devais pas les écouter mais je le devais.

—Et son cœur, comment va-t-il ?
—Son cœur n'a jamais battu aussi vite depuis que je le porte en moi.
—Pauvre Kairi. Cet enfant me fait de la peine, mon ami.

J’avais simplement envie de le prendre dans mes bras et lui dire que j’étais de son côté. Killik semblait bouleversé mais je ne pouvais rien faire pour lui.

—Les morts ne reviennent pas à la vie, Killik.
—Non, mais certains peuvent se réincarner.
—Tu parles de Kairi.
—Oui.

Cet Aïra avait un lien avec Killik. Nous étions liés à la même personne mais quand Killik parlait de ce dernier, il semblait triste et blessé. Sa voix était nostalgique et son regard perdu. Il ressemblait à un enfant en manque de repères. Mais je ne pouvais rien faire. Je n’avais ni magie, ni pouvoir. Je ne pouvais pas aider le roi d’Iris et le protéger.

—Je ne sais pas si c'est de Kairi ou d'Aïra dont je suis amoureux.

C’était trop ! je n'avais pas besoin d'en entendre plus. Mes larmes coulaient le long de mon visage jusqu’à ce que l'impact des gouttes sur le sol fassent réagir les deux hommes.

—Kairi ?

Je venais de comprendre. Il s’était de moi comme d’un substitut afin de passer sa peine de cœur. Au lieu d’être en colère, j’étais triste, si triste que je pouvais me briser à tout moment. Il était amoureux de ce garçon et m’avait utilisé depuis le début. Tout cela, parce que je devais un peu lui ressembler. Mais ce n’était pas juste pour moi. Mon cœur ne méritait pas de souffrir autant alors qu’il n'y avait que lui à l’intérieur.
Stupidement, j’étais tombé amoureux de Killik et je regrettais d'avoir pu être aussi naïf. Pourquoi ne m’avait-il rien dit ?

—Ce n’est pas ce que tu penses. Laisse-moi t’expliquer…

J’étais incapable de répondre sur le coup, j’étais sous le choc. Il venait de me trahir, de me planter comme l'avait fait cette branche quand j’étais tombé. Il avait dit m'aimer et me vouloir à ses côtés.

—Attend, Kairi !

Emil retenu Killik par le bras pour le prévenir.

—Emil !? À quoi tu joues ?
—S’il est vraiment la réincarnation d'Aïra alors ne le mêle pas à cette histoire ! Ce garçon a assez souffert, tu ne crois pas ?
—Ne te mêle pas de ça, Emil ! Tu ne sais rien de ce que j’ai subi après t’avoir sauvé ce jour-là !

Je courais dans toutes les directions alors que Killik me rattrapa. Je ne savais pas où aller mais je ne voulais pas le voir. Inconsciemment, je suivais la voix d’Ignite.

Cet homme m'avait fait tombé amoureux de lui pour sa propre personne ! Il avait pris mon corps avec en plus de mon cœur. Je lui avais donné la chose la plus sacrée que je possédais mais lui m'avait utilisé comme un simple remplaçant ! J’étais incapable de penser maintenant, je ne voulais qu'une seule chose...

Ne plus le revoir.

Je n’ai pas réaliser l’impact des mots que je venais d'employer en parlant avec Emil. Je ne pensais pas te blesser, Kairi.



KAIRI (Vol.1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant