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—Killik ?

J’étais de nouveau avec lui. Ce dernier  s’approcha de moi. Il avait tout de l’homme idéal avec ces manières et cette prestance qui le distinguaient des autres. Même sans le côtoyer, je devinais qu’il était roi, ou au moins supérieur que les autres grâce à cette beauté. Il m’invita d’un regard à le suivre pour qu'on s'isole sur l’un des balcons. Il referma légèrement la grande porte pour éloigner les regards indiscrets.

—La nourriture est tellement délicieuse ici, tentais-je de lancer un sujet.

Killik sembla dans ses pensées. Il se contenta de poser sa main sur la mienne qui se trouvait sur la rempart. Je fixais le ciel en comprenant que le soleil se couchait et que Killik voulait que je le regarde avec lui. Le ciel prenait des couleurs orangées, me rappelant à quel point ce royaume était beau et grand.

—Vous me faites penser à ce coucher de soleil.

J’avais le mérite de le sortir de ses pensées. Il laissa un simple son sortir de ses lèvres pour me demander de poursuivre mon discours.

—Vous êtes chaleureux et vous illuminez les gens autour de vous. Vous avez autant de caractère que cette vue magnifique. Vous êtes vous-même un être magnifique. Et votre part de mystère je compte bien la découvrir.

Killik me fixa.

—Je compte bien deviner le lien qui nous unit, Killik. Alors tenez-vous prêt. Je ne vais pas chômer.
—Kairi, il faut que tu comprennes que certaines vérités ne sont pas bonnes à entendre. Il se pourrait bien que tu me détestes en apprenant ce qui s’est passé entre nous.
—Ki…

Quand je tentai de lui répondre, il mit son index sur les lèvres pour me faire taire.

—Je t'aime Kairi parce que tu me tiens tête, parce que tu dis toujours le contraire de ce que tu penses, et le faite que tu sois humain me déstabilise complètement.
Killik m’aimait ? Je ne pus m’empêcher de devenir complètement rouge.

—J’ai pris conscience de mes sentiments quand on faisait l'amour. C’est pourquoi, j’ai peur de tr détruire, Kairi. Par ma faute, par ma faute, tu... tu…

Cette fois, ce fut à moi de mettre une main sur ses lèvres pour qu’il n’en dise pas davantage. Une chose en moi me disait que jamais, je ne le détesterais. Sa déclaration avait été la chose la plus belle qu’il m’ait dite. Je ne savais pas pourquoi je pleurais en cet instant mais ce n’était en aucun cas de tristesse. Je n’étais pourtant pas malheureux, bien au contraire. J’avais été touché et je me sentais rassuré par Killik. Cette partie de moi qui tenait à lui semblait combler par ces quelques mots.

—Je souhaite rester à vos côtés Killik, mais je ne pourrais vous appartenir que lorsque je vous aurais aidé.

Je ne le rejetais pas, au contraire. Mais notre relation était complexe et je devais d’abord comprendre qui était réellement Killik. Il m'offrit en retour un magnifique sourire que je ne lui connaissais pas. L'une de ses main se contenta de caresser mes cheveux délicatement alors qu’il se murait dans un silence. Je désirais l’avoir pour moi mais pour qu’il m’appartienne, je devais avant tout, nous comprendre. Je devais trouver ce lien qui nous unissait et savoir pourquoi je l’avais, semblait-il, oublié.

— Je te laisse tout le temps qu’il te faut pour te confesser mais en attendant, si tu le veux bien, reste avec moi.

Je fixais Killik en rougissant. Ça je ressemblait pas à une demande mais presque un ordre. Une obligation que je ne pouvais pas rejeter  Je pris conscience que quelque chose m’attirait chez cet homme. Ce n’était pas qu’une question de physique. Ce n’étais pas forcément à cause de cette partie de moi qui tenait à lui. Cela venait de mon cœur et de mes propres sentiments. Ce que je ressentais venait de moi et de personne d’autre.

—Tu sais que tu me dévores du regard, Kairi ?
— Quoi ?!
—Tu t’en mords même la lèvre inférieure sans en prendre conscience.

Je voulais lui répondre d’arrêter mais il me coupa la parole avant même que je ne la prenne.

—Tu sais Kairi, je…

Le roi marqua une pause en tenant son menton. J'en déduisis qu’il cherchait ses mots et réfléchissait à sa prochaine parole.

—Je tenais simplement à m’excuser auprès de toi.

C’était étrange de l'entendre s'excuser mais je devais reconnaître que Killik était quelqu’un d’honnête et de loyal. C’était difficile pour une personne comme lui de reconnaître ses erreurs. Mais j’appréciais qu’il mette sa fierté et son rang de côté pour moi. Cela me faisait rougir et sourire naïvement.

— Je n’ai jamais été très tendre au avec toi.

Killik me fixa dans le blanc des yeux avant de soupirer. Relâchant la pression sur ses épaules.

—C’est la première fois que je rencontre une personne qui chamboule autant mon être.
— Vous savez…

C'était dingue de voir à quel point Killik pouvait être perturbé par l'humain que j’étais. Ce roi qui d'habitude prenait les choses en mains, se voyait littéralement perdre le contrôle de la situation. Je savais à quel point cela le déstabilisait, c’était le genre d’homme à être autoritaire et dominant. Il était un roi et se devait de toujours garder le contrôle, mais à présent, il le perdait.

—Je suis content que ce soit vous et pas un autre, Killik.

Killik se contenta de me fixer, je pus lire dans son regard qu’il était surpris par mes mots mais également touché par eux. Quand il souriait ainsi, c’était ainsi que je le préférais.

—Tu es adorable, Kairi.

D’habitude, je me serais mis en colère après lui parce que j’étais timide, mais je ne voulais pas briser cet instant avec lui. Notre relation avait changé, elle était différente et d'une certaine manière, plus intense que la précédente.

—Vous ai-je déjà dit que vous étiez beau ?
—Oui, mais jamais de vive voix.

Il devait m’avoir entendu un millier de fois mais il ria de bon cœur en me décoiffant à l’aide de sa main dans mes cheveux. Je pouvais ressentir sa chaleur parcourir mon corps entier. S’il savait qu’à lui seul, il chamboulé mon être, s’il savait à quel point je le trouvais irrésistible quand il riait, quand il parlait, quand il mangeait. J’avais pris également conscience que le voir nu était certainement la chose la plus belle qui m'avait été donnée de voir dans ma vie. Mon corps se rappelait encore du sien, ces sensations étaient encore présentes et par moment, elles me faisaient rougir quand j'y pensais trop. J'avais l’impression de sentir encore ses lèvres, ses mains et son sexe…

S’il savait ô combien je tenais tellement à lui.

KAIRI (Vol.1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant