Killik avait accepté de passer la soirée hors du palais avec moi. Plus tôt dans la journée, j'avais demandé à Robert et Mikleo de me prêter main forte. Ayant été charmé par la forêt où vivait l'esprit du vent, j'avais pris la décision de passer la soirée à la belle étoile. Je lui avais donné rendez-vous lorsque le coucher du soleil tomberait, il me restait donc environ une petite heure à peine alors. Cette soirée serait l’occasion parfaite pour lui avouer mes sentiments. Mais aussi pour lui parler seul de ce que j'avais appris auprès d'Atlas et Syphie.
J’avais un destin à accomplir.
— Tu n’es pas trop angoissé ? Demanda le capitaine.
Je venais de retrouver Mikleo. Nous nous étions pris dans les bras de longues minutes. Il était un ami précieux et cher à mon cœur.
— Ce rendez-vous est très sérieux, vous savez ? On a déjà couché ensemble plus tôt dans la journée…
Mince ! La boulette… je venais de dire à voix haute mes ébats avec Killik.
— Je me doutais bien que Killik t'avais pris ta première fois il y a un moment. Alors tu peux tout me dire si ça ne va pas. Je suis ton ami.
Il m’arracha un sourire parce-que je me souvenais de la première impression lors de notre rencontre. D'apparence froide, Mikleo avait fini par être lui-même lorsqu’il était à mes cotés.
— Va retrouver la princesse.
Je n'avais pas revu Jessica depuis un moment non plus. Mais quand je lui avais parlé de Killik et de ce rendez-vous, elle avait immédiatement accepté de m’aider. Je sortis de la chambre, direction salle de bain pour la rejoindre. J’étais resté dans un style vestimentaire assez simple pour ce soir. Mais d’après Killik, les pantalons en toile fine me faisaient de belles fesses.
— Te voilà enfin, Kairi !
— Argh !
J'avais déjà vécu une scène similaire. Ma tête était une nouvelle fois dans les seins de mon amie.
— Sans vous manquer de respect, votre frère me tuerait s'il nous voyait…
—Pas du tout, c'est moi qu'il tuerait s'il me voyait de toucher ainsi. Mais tu es le seul avec Elfread à pourvoir les toucher.
—PRINCESSE !? Répondis-je en rougissant énormément.
— T-Tu aimes les hommes ?
Avant de lui répondre, je pris le temps de la regarder. Elle était si belle avec ses cheveux ondulés et roses. Elle était un peu plus petite que moi en taille mais sa beauté n’avait aucune rivalité. Jessica était une princesse digne des plus grands conte pour enfants.
— Non.
Mais elle avait tort. Les hommes ne m’attiraient pas même si j'en avais rencontré des beaux comme Emil.
— Votre frère est une exception.
Il était le seul pour qui j’avais du désir. Quand son frère m'avait violé, je n'avais cessé de penser à lui. Killik serait très probablement le seul que je pourrais embrasser. Et surtout avec qui je pourrais faire l'amour. Pendant nos étreintes, j’étais toujours celui qui recevait, bien que je ne me voyais mal toucher Killik comme lui le faisait avec moi. Mais cette place ne me déplaisait pas. Subir n’était pas aussi désagréable que ça.
— C'est le parfum qui se rapproche le plus de ton odeur.
—Je dégage une odeur ?
Jessica me montra un flacon en cristal blanc.
— C'est un doux mélange. Une odeur délicate qui éveille les sens de mon frère.
— Je ne suis pas certain de ce que vous dites, mais j'en prendrai juste un peu.
— Très bien, répondit-elle.
Elle me parfuma très légèrement comme convenu, puis elle me raccompagna à l'entrée du palais et me tendit ma sacoche.
Mikleo prépara le cheval sur lequel il m’emmenait alors que je quittais mon amie pour le rejoindre.
— Je t'escorte devant l'entrée de la forêt, Killik t'y attend certainement déjà.
—O-Oui !
Le capitaine m’aida à prendre place sur la monture et nous fîmes la route à cheval. Depuis que j’étais ici, j'en avais beaucoup monté et je n’avais pas peur de voyager sur ces bêtes. Je m’étais habitué à monter Killik avait une relation particulièrement forte avec Milla. Elle était sa jument et la mienne également. Nous avions déjà bien voyagé avec la jument, le temps passait si vite.
Je n'avais pas vu le trajet passer car avec Mikleo, nous avions parlé de tout et de rien sur la route. Je le saluais une dernière fois avant qu'il ne rebrousse chemin pour me laisser continuer seul. Je traversais la forêt et la connaissais par cœur depuis que je m’étais lié à Syphie. Je rejoignis le roi bien rapidement.
Grâce à l’aide de mes amis, j’avais pu préparer un véritable cocon juste pour nous deux. Nous avions disposé un magnifique et grand lit tout près de la rivière que j'avais parcouru lors de mon premier passage ici. Cet endroit offrait une magnifique vue sur le champs de la forêt où flottaient de petites lumières de nuit en plus des bougies allumées.
— Te voilà enfin, Kairi .
Je percevais de la détresse dans son regard. Je compris qu'il avait besoin de moi que jamais.
Je décidai donc de m'approcher de lui en prenant ses mains afin de les rapprocher de mon visage. J’ignorais comment le rassurer mais Killik était apeuré à l’idée que je le fuis une nouvelle fois.
— Donnez-moi votre entière confiance, Killik. Jamais plus je ne vous trahirai, alors m’autorisez-vous à rester à vos côtés ?
Mes mains tremblaient brusquement autour des siennes, mais très vite il me rassura.
— Pas que ma confiance, mon être est à toi, Kairi.
Ce soir je devais lui dire à quel point je l’aimais. Il avait besoin d’entendre ces paroles. Et je ne pouvais plus vivre dans le silence. Killik avait tant fait pour moi, et c’était la seule chose que je pouvais lui offrir.
— Je croyais que tu avais peur de l’extérieur, Kairi ?
Ah, je le reconnaissais bien. Il n'y avait que lui pour dire une telle réplique dans un moment censé être romantique.
— Killik, il va vous falloir apprendre à être plus romantique pour me séduire.
— Kairi, tu es déjà amoureux de moi.
Je rougissais tout en essayant de trouver une manière ou une autre d’éviter le sujet. Bien qu'il devait s'en douter, c’était à moi seul de lui en parler. Mais quand je le regardais, je n’avais plus à hésiter sur ce que je voulais. Plus que tout, c’était lui que je désirais.
Je finis par m'assoir à ses côtés. Mon cœur s'emballa dans ma poitrine alors que je prenais place sur le grand lit. Une boule d’angoisse se forma dans mon ventre, mais je devais me lancer car je ne pouvais plus le faire patienter. Et moi-même j’avais besoin de me libérer pour enfin l’aimer pleinement.
— Je n'ai jamais été honnête avec vous sur mes sentiments, je n'ai fait que vous juger. Mais je souhaite que les choses changent entre nous, c'est à moi de faire le premier pas cette fois.
—Kai…
— Laissez-moi finir s'il vous plaît.
Il se contenta de me regarder mais se mordait la lèvre pour se retenir de répondre.
— Je me sens rassuré quand vous me touchez et que vous êtes à mes côtés. Votre sourire m’est très précieux, Killik.
Plus je me dévoilais, plus je me sentais léger. Si j'avais été habitué à être recouvert par les déclarations de Killik, mais je n'avais jamais fait de geste pour lui. Et cela devait changer maintenant.
— Vous êtes là quoi qu'il arrive et je vous remercie pour ne jamais m’avoir abandonné et également parce que vous m'avez sauvé la vie.
J'avais marqué une légère pause. J’étais ému et en même temps intimidé par la situation. Le cadre paradisiaque ne m’aida pas forcément à me détendre.
— J’aime votre odeur si puissante et masculine. J’aime toutes les expressions que votre visage peut afficher. Alors vous pouvez être heureux ou en colère, peu m’importe. Vous me plaisez tel que vous êtes.
Je me redressais légèrement pour pouvoir le regarder dans les yeux. Je laissais mon émotion le guider, je ne réfléchissais plus avec ma tête, mais mon cœur.
— J'aime quand vous me regarder. J’ai l’impression d’être important à vos yeux et se sentir aimé est le plus beau sentiment que tout être puisse ressentir. Mais par-dessus tout, c'est vous que j'aime. Votre être entier, votre présence, tout. Absolument tout de vous bouleverse mon être. Killik, je suis tombé amoureux de vous. Je vous aime.
Perturbé, Killik ne savait pas quoi répondre à ma déclaration. Je réalisais d'ailleurs que j'avais tout déballé et maintenant, je fus rouge de honte.
— Kairi, je...
— Je vous aime, Killik.
Il ne savait pas quoi dire face à la répétition de ma déclaration. Mieux encore, je découvris qu'il pouvait lui aussi rougir, et ça, ça n'avait pas de prix.
— Acceptez-vous de partager votre vie avec la mienne pour toujours ?
— Tu me fais une demande en mariage ?
C’était une gentille taquinerie, mais ce n’était pas pour se moquer de moi à proprement parler. Puis, l’idée de lui faire ma demande me plaisait beaucoup alors je pouvais bien accepter d’être titillé.
— Sais-tu combien de temps j'attends ce jour ?
— Ki…
Il m'avait gentiment allongé sur le lit pour se mettre légèrement mettre pratiquement au dessus de moi et me regarder avec la passion que je lui connaissais.
— Épouse-moi.
Ce n’était pas une demande, mais une évidence.
— Killik, je…
— Une dernière chose, petit humain.
Il mit un doigt sur mes lèvres pour caresser ma bouche, puis au moment de m’offrir un baiser, il s’arrêta.
— Je ne veux plus de barrières entre nous, Kairi.
Je le fixais pendant plusieurs longues minutes avant de fondre en l’arme dans ses bras.
— Killik, f-fais de-moi ton…époux, s'il te plaît.
Je venais de le faire ! Je m’étais mis à nu pour lui. Jamais je n’aurais cru en nous quelques temps auparavant.
Il était mon premier amour et j'espérais le dernier. Je ne regrettais pas de lui avoir donné ma virginité ainsi que tous ces moments partagés avec lui. Je comprenais pourquoi Aïra s’était sacrifié pour lui. Killik méritait tout le bonheur du monde et j’espérais le rendre heureux même si j’étais incapable de le protéger. Mais peut-être qu’avec m nouveaux pouvoirs, je pourrais lui apporter mon aide. Je ne voulais pas être derrière à regarder les choses se passer.
Mes sentiments pour lui étaient ma véritable force. Rien ne pouvait nous séparer.
C’était ce que je pensais, mais mon ignorance allait provoquer ma perte.
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KAIRI (Vol.1)
FantasíaKAIRI [Vol 1/3] Dans un univers peuplé d'êtres surnaturels, plus extraordinaires les uns que les autres, la magie est reine dans le sombre monde de Death Phantom. Kairi est un garçon tout ce qu'il y a de plus naïf. Impuissant et sans pouvoirs face...