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Je venais de faire un rêve étrange. Une nouvelle fois, j’avais vu Aïra mais je n’avais jamais fait attention à notre ressemblance. En ouvrant les yeux, je compris que je me retrouvais dans une chambre. Mais pas celle de Killik. Je me redressais alors légèrement.

J’étais tombé de cette falaise, ça j’en étais sur. Mais je ne comprenais pas comment j'avais pu survivre à une telle chute. J’étais terriblement chanceux. D’abord le ravin, et maintenant Djinn.

— Aïra a vraiment existé, hein ?

Je réalisai qu’il était bien plus qu’un simple rêve. D’après ses dires, j’étais sa réincarnation, donc lui. Et cet homme dont je ne voyais jamais le visage je et qui avait la bouche en sang était Killik. Tout se liait à présent. Je communiquais avec Aïra car nous étions un peu comme une seule et même personne. Killik et Aïra avaient dû avoir des rapports très fort par le passé. Mais j’avais l’impression que lui et moi étions bien plus que de simples amants.

— Mon ange gardien m'a encore sauvé une fois de plus.

La chambre était très lumineuse et spacieuse. Elle possédait de longs rideaux qui trainaient par terre de façon élégante et raffinée. Mais je n'y étais pas bien. Cette décoration ne suffisait pas à dissimuler cet atmosphère sombre.

Puis, en essayant de me relever, je découvris presque ma nudité sous les couvertures. Mon corps était bandé et j’étais dévêtu. J’eus peur qu'on ait abusé de moi sans en avoir le moindre souvenir alors je me levais d'un bon pour me diriger vers la seule porte d'accessible.

Mais avant d’effectuer mon dernier pas, elle s’ouvrit d'un seul coup.

—Tu es enfin réveillé ?

Je crus perdre mes rétines en réalisant que Gildarts se trouvait en face de moi, un sombre regard vert. Je reculai en mettant mes mains sur mon corps pour le cacher de ses yeux.

—Du calme, je ne t'ai rien fais. Pour l’instant.

Sa dernière phrase ne laissait rien augurer de bon.

— Remercie pour t’avoir aidé après t’avoir retrouvé. Nom d'un Alèthéias, mon frère ne t'a donc pas éduqué ?

Sa voix était différente de celle de Killik. Elle était grave mais plus menaçante malgré son attitude plutôt calme.

— M-Merci pour m'avoir sauvé.

Mon cœur se serra face à mes mots. Je n’étais pas emballé et il le ressenti. Mais c’était dingue comme il pouvait lui ressembler. Il avait du me sauver pour des raisons bien personnelles. Je me souvins que Mikleo m’avait averti du danger qu'il représentait et de ne surtout pas m’approcher de cet homme. Malheureusement, j’étais prisonnier de lui et ne savais comment échapper à cette situation.

—Pourquoi m’avoir sau…
—Ne pose pas de questions. Tu es sur mes terres ici et crois-moi, Killik ne viendra pas te sauver. Je suis sur le point de reprendre ma revanche.

Quand je reculai, il s’avança vers moi. Un sourire terrifiant sur les lèvres.

— Je vais prendre ta vie comme il a prise celle d’Aïra et le faire souffrir pour l’éternité. Il viendra te rejoindre en mourant de chagrin puis je conquerrai Iris.

Je me mis à trembler de tout mon être en réalisant à quel point il était on ne peut plus sérieux. Comprenant que j’étais en danger, je me mis à courir vers la porte.

—Je n'ai jamais dit que tu quitterais cette pièce, pâle copie.

Je ne l’avais pas vu allé à la porte. Sa main bloqua la mienne et la poignée pour m’empêcher de fuir.  Puis, je sentis son torse se plaquer contre mon dos et son sexe dure contre mes fesses.

— J-Je ne veux pas !
— De quoi parles-tu ? Dit-il en se moquant de moi.

J’essayais de me débattre mais son imposante carrure m’en empêcha complètement. Il me faisait peur. Mon corps était paralysé par sa présence.

— Ne me dis pas que mon frère ne t'a jamais baisé ? C’est absurde.
—Ne me parlez pas comme ça !

Il prit mes poignets pour les mettre au-dessus de ma tête en les serrant avec la puissance de sa main gauche. La porte me faisait mal au dos tant il m’obligea à m'y plaquer. Ce salaud en profita pour se pencher en resserrant ainsi son étreinte et venir me chuchoter à l’oreille :

— Tu n'auras qu’à penser à lui quand je serai en toi. Tu pourras crier son prénom. Ça promet d’être très drôle.
— Pitié… pas ça… tout mais pas ça.

Je le savais, mon heure venait de sonner. Je n’avais pas écouté Killik et me retrouvais dans un territoire inconnu ou personne ne pourrait me retrouver. J’étais seul et livré à moi-même.

—Je vais te faire regretter de t’être réincarner et de t’être présenter devant moi.

Je venais d’avoir des bribes de souvenirs de cette nuit-là. Je revoyais Killik me faire l'amour, je ressentais encore ces sensations d’amour intense. Je ressentais encore dans mon cœur cet état de béatitude et de bonheur. Je ne voulais pas que Killik me déteste.

Rien que d'y penser, cela me faisait bien plus peur qu’un viol parce que je l'aimais profondément.

—Tu n'es qu'une copie et si mon frère s'est entiché de toi c’est juste parce que tu ressembles à Aïra. C'est tout !  Alors je te briserai et te dévorerai comme il l'a fait auparavant. Je te détruirai comme il m'a détruit.

Je venais de signer mon arrêt de mort. Mes larmes coulèrent sur mes joues de leur plein gré. Il était trop tard pour reculer.

Je savais que mon calvaire ne faisait que commencer. Cependant, pour gagner le droit de vivre auprès de toi Killik, je devais supporter cette torture et affronter ce grand danger.

Car au fond de moi, j’avais l'espoir de te retrouver.

KAIRI (Vol.1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant