«À la vie, à la muerta»

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On sait que la rue est muette.

Le problème dans ce putain de monde, c'est que tu ne te sentiras jamais à ta place. Comme chaque samedi, je suis en boîte avec la Qlf, je fume jusqu'à ne plus rien pouvoir distinguer, la musique détruisant mes tympans. Et à cet instant, je suis entouré de centaines de personnes et pourtant je me sens toujours aussi seul. À croire que je suis né avec ce vide qui me bouffe chaque jour. J'ai l'impression d'être à des millions d'années-lumière. Souvent mon frère Yanis, me demande pourquoi je fume autant. J'aimerais lui répondre tellement de choses mais rien ne parviens à sortir de ma bouche. C'est quelque chose ancrée en moi, la pire facette de moi-même, celle que la street a laissée en moi. Mon seul et unique but dans ma vie a été de sortir ma famille de la misère. Mon petit frère qui n'a eu qu'une paire de chaussures pendant 4 ans, mon père qui n'a connu que les tribunaux et enfin Nabil qui n'a jamais eu l'occasion de finir ces études par manque de moyens. On a commencé par dealer ensemble mais on s'est rendu compte qu'un jour, quoi qu'il arrive, on allait se faire péter. Et ce qui devait arriver arriva. Je me suis fait arrêter par les keufs et 3 ans de ma vie sont totalement au point mort. Ce n'est pas uniquement un arrêt sur image, c'est un plongeon droit aux enfers. J'ai heureusement pu protéger mon frère avant ma chute. Je pourrais regretter parce qu'on me la mit à l'envers mais honnêtement, je les emmerdes, Allah fera les choses à ma place. Je me suis formé une putain de carapace, tout me manquait. Mes frères que j'avais l'impression d'abandonner et ma liberté. J'étais comme un chien qu'on dressait alors que c'est moi qui tentais de dresser la chienne qu'est la vie. Je vivais pas, je survivais. Alors pour me changer les idées et éviter de me bagarrer, j'écrivais des textes encore et encore. Quand je suis sortis, je suis devenu un autre Tareck. J'avais un but qu'aujourd'hui j'ai atteint grâce au rap. J'ai intégré Nabil pare que secrètement c'était une manière de passer du temps avec lui mais aussi parce que notre duo, notre amour fraternel nous pousse toujours à faire mieux. Je sais qu'il a énormément souffert de mon absence, parce qu'il avait tout le poids sur ses épaules. Combien de fois est-il venu me voir au parloir et pleurer parce que tout cela le dépassait? Les textes ont les avaient depuis longtemps, on a commencé par faire des musiques violentes, sombres et puis finalement, on a mûri, vu et vécu des choses inoubliables. Quand on vit dans un quartier comme le 91 et qu'on côtoie les mauvaises personnes ça change beaucoup de choses. Ça change toute ta vision de la vie et ça surtout pour Nabil. Mais je regrette rien dans les coups de pute qu'on m'a fait, j'ai appris à donner ma confiance à très peu de personnes, à estimer que ma famille. La célébrité est arrivée petit à petit, on a commencé à s'affirmer et PNL est devenu un concept. On cherche à expliquer comment la vie nous à niquer salement et faire identifier des gars comme nous, des gars de quartier en quête d'argent, en quête d'eux-mêmes, de leur propre identité. Leur donner cette force et cette rage qu'on a trouvé mon frère et moi. Une putain de vie de chienne. Il arrive que je ressente une telle haine en moi. Une telle colère. Mais aussi une putain de tristesse en me disant que je n'ai pas vécu d'enfance. Que j'ai dû me casser les couilles dès que j'ai appris à marcher. Mais hamdoullah ma solitude m'a accompagnée du début jusqu'à maintenant. Ma famille c'est toute ma vie, je ferais tout pour eux. Seulement cette solitude est ancrée en moi, jusqu'à la fin. Nabil fume beaucoup de shit et de beuh, il boit également énormément tandis que moi à une période très sombre de ma vie, j'ai pris de la cocaïne. Lorsqu'il a plongé dans cette merde lui aussi,  je l'ai soutenu comme j'aurais voulu qu'on le fasse pour moi lorsque j'étais dans le fond. Ne vous méprenez pas, mon frère a été là pour moi, mais entant que grand frère j'ai dû supporteur le poids de mes conneries et ceux des petits sur mes épaules. Maintenant il est bien, il a mûri, un vrai homme. Je suis tellement fière de ce bâtard. Je lui dirai jamais parce qu'on n'a pas cette habitude de ce dire ce genre de choses, on est plus dans les actes, on se le montre. Il est heureux et je l'envie parce que dès que je perçois une lueur d'espoir, je m'enfuis comme un lâche par peur de la perdre. Il n'a pas peur de tomber et de se relever tandis que moi je suis essoufflés, fatigué, parce que la souffrance est beaucoup trop dure à supporter. L'abandon, que je le subisse ou que je le fasse subir est la pire chose au monde. Ce vide qu'on ressent est pire qu'un couteau en plein de coeur. Je ressens le vide comme je ressens beaucoup trop les choses. Je confie rarement ma confiance mais lorsque c'est le cas et que je suis trahis, le couteau dans le dos est beaucoup trop douloureux. Quand on n'a rien à perdre, on ne peut que gagner. Seulement je reste persuadé que c'est n'au moment où on n'a quelque chose à perdre que l'on ne peut que gagner.

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C'est une présentation rapide du personnage. Un façon de vous présenter l'état d'esprit dans lequel il est. Sachez que l'histoire va aller crescendo, accrochez vous parce que, comme toute débutante, j'ai ramer au début. Mais plus j'écris, plus j'affirme ma façon d'écrire. 

Coeurs sur vous. 

Tu signes si je saigne?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant