«Loin des hommes»

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«Si tu m'aimes, est ce que tu signes si je saigne».

Durant l'après-midi, Leina est retournée au travail pour finir les dernières préparations pour ce soir. Je suis rester à l'appartement, fumer des joints et travailler sur mes textes, seul, baigné dans le silence. Normalement, j'écris en conduisant parce que le monde autour de moi est mon inspiration. Mais j'ai tellement de choses à dire que rester assis m'a suffit. Vers 18h, elle revient.
-Ça va?
-Ouais et toi?
-Hamdoullah. Vous êtes pas prêt pour ce que j'ai préparé ce soir.
-J'en doute pas. T'as du talent.
-Merci Tarik. On y va à 19h c'est ça?
-Ouais.
-Vas-y je vais me préparer.
J'hoche la tête et la laisse aller se préparer sans pour autant matter ce qui lui sert de boule. Je comprends pas comment à 25 ans elle soit encore seule. C'est une bombe ma bella mais je veux pousser le bouchon plus loin. Je veux savoir plus de choses. Je vais me préparer rapide, un jean et un côle roulé, toujours mes lunettes de soleil et une casquette pour éviter qu'on me reconnaisse. Je finis une demi heure avant et entend Leina en train de chanter à tué-tête du Aya Nakamura. Sans même que je ne la vois je souris. Bien sûr, comme toute femme la petite ne sort qu'à 19h15 de sa chambre.
Putain de merde, c'est quoi ça? J'ai soudainement plus envie de sortir d'ici, rien que d'imaginer le regards des hommes posés sur son corps me rends fou. Wallah, on voit que ces jambes, mais sans être vulgaires c'est une putain de bombe ma bambina. Même si je voulais lui reprocher quelque chose, j'en ai aucun moyen. Alors je reste en train de la regarder, ahuris, pensif et énervé. Je vais pas me séparer d'elle d'un centimètre et durant le concert je vais demander à Nader de la coller. Tandis que son visage et ces cheveux, n'en parlons pas, ou je risques de peter un plomb. Elle reste debout face à moi, attendant de moi de réagir. Comment lui dire tout ce qui se bouscule en moi? Elle va me prendre pour un psychopathe alors je laisse mes yeux parler pour moi. Elle y verra tout.
-Tarik?
-On y va.
Elle me suit, légèrement déçue, dans l'ascenseur, sa sacoche posée sur son épaule. Sans pouvoir m'en empêcher, je passe ma main autour de sa taille pour la rapprocher un maximum à moi, pour sentir son odeur si apaisante. Elle ne rechigne pas, bien au contraire, elle pose sa main si douce sur la mienne, toute salis par mon passé. Sait-elle seulement dans quoi est ce qu'elle s'embarque? Je lui chuchote alors doucement à l'oreille ces mots qui ne cessent de se bousculer dans mon coeur.
-T'es magnifique bella.
Elle se tourne, me regard intensément et pose un délicat baiser sur ma joue puis se retourne lorsque l'ascenseur arrive enfin au parking. Elle m'attrape la main et me tire derrière me donnant ainsi l'opportunité de scruter davantage ce corps qui me fait tant d'effets. Elle, elle est parfaite, reste encore à connaître entièrement son passé. C'est ça son côté sombre. Elle me lance les clefs de la voiture en me faisant un clin d'œil et je souris, elle commence à comprendre le système la petite. On sort rapidement du garage et contrairement à paname  y'a pas d'embouteillages. Elle s'occupe de mettre de la musique et c'est pas déplaisant. On arrive rapidement et elle descend, n'attendant pas de ma part de lui ouvrir la porte. Elle pense que je suis pas gentleman? Bah elle a bien raison wallah mdr. Le restaurant c'est pas mon genre mais je vois qu'elle est contente alors je le suis aussi. On s'installe et je la regard attendant une quelconque reaction.
-Un MacDo ça aurait été parfait aussi mdr.
-Tu peux pas juste remercier le duc face à toi?
-Ne te sens pas non plus pousser des ailes. C'est un restaurant pas la lune.
-T'inquiète, un jour je te décrocherais la lune.
-Mais oui bien sur.  
On commande rapidement et je la vois déjà stresser de la discussion qui est à venir. Je la sens terrifiée, j'imagine qu'elle a peur que je la juge mais ne le ferais jamais. Putain, je suis la première personne qui a fait de la merde dans sa vie, je suis mal placé pour parler.
-Leina, respires. On est pas dans un interrogatoire.
-Je sais, je suis calme. Par contre, je ne sais pas par où commencer.
-Par le commencement.
Elle boit un verre d'eau, prend un respiration et me regard dans les yeux, impassible.
-Je suis né et j'ai grandis à Saint-Denis. Je vivais avec mes parents et mon frère dans un taudis, une sorte de cabane qui ne nécessitait pas de payer un loyer. On payait un abonnement dans une salle de sport pour prendre nos douches. On vivait avec beaucoup trop peu, c'était insupportable. Ma mère était femme de ménage non-déclarée et donc elle recevait à peine le SMIC, mon père était un sal alcoolique qui passait son temps a passer sa haine contre lui sur nous. Il nous battait chaque jours, sans arrêt et j'avais beau tout donner en cours, rien ne lui suffisait, rien ne le rendait fière. Mon frère tomba malade et c'était la goutte de trop. J'ai lâcher l'école, le seul endroit où je pouvais me sentir quelqu'un, et je me suis tournée vers la rue, la sombre. J'avais 15 ans lorsque j'ai débuté. Et vue que j'étais une gamine, les policiers ne doutaient jamais de moi, j'incarnais un ange alors qu'en réalité j'étais un démon. Je faisais rentrer de l'argent sal mais peu m'importait. J'ai acheter un appartement, petit, mais avec un toit quand même. J'ai hospitaliser mon frère, mais mon père, mon père.
Elle rigole amèrement avec une haine dans les yeux que je n'ai jamais vu chez elle.
-Dans sa fierté d'homme, il n'acceptait pas que ce soit les femmes qui travaillaient pour rentrer de l'argent à la maison. Monsieur voulait nous entraîner dans sa chute. Tarik, Si je te raconte le reste, il n'y aura pas de point de retour, alors s'il te plaît, réfléchis avant de me demander de continuer.
-Continue Leïna.
-Bien. Un jour, je suis rentré chez moi vers minuit et j'entends des cris déchirant, j'ai deviner que c'était ma mère. J'avais putain de peur, je tremblais de tout mon être parce que j'ai beau faire la racaille, face à mon père j'étais qu'un enfant qui tentait de déguiser sa peine. J'ai pas réfléchis, j'ai tiré un couteau que je cache toujours sur moi et monte. Je retrouve mon père sur ma mère, tentant de la violer tout en la frappant sauvagement. J'oublierais jamais cette scène. J'oublierais jamais le moment où j'ai plus entendu les cris de ma mère, ou seul la rage, la vraie, s'est emparée de moi. Je lui ai planter le couteau sur l'épaule, le ventre et la cuisse. Trois coups de couteau. Je me contrôlais plus, j'y arrivais plus. J'en avais marre de toujours encaisser en fermant ma gueule. Le pire, c'est que j'étais fière de moi. Je le hais. La police arrive avec une ambulance, les voisins les avaient appeler. J'avais du sang partout sur moi, j'avais un regard vide, le cœur vide. Ma mère a été hospitalisée pendant quatre mois. J'avais d'un côté mon frère et de l'autre ma mère. J'ai du être incarcérée pendant 4 mois dans une prison pour mineur même si c'était de la légitime défense. Combien de fois j'ai pensé à tout laisser tomber et me casser? Combien de fois j'ai voulu mettre fin à tout ça?

-Et ton père, Ahmed, tu lui a pardonné tout ça?

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J'avais tout mis dans un chapitre mais il est trop long alors j'ai décidé de diviser les explications de Leïna en deux parties. Accrochez vous, la suite risque d'être bouleversante.

Tu signes si je saigne?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant