«Plus je montes, plus j'ai mal»

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J'en ai jamais assez.

PDV TARIK

"-Arrêt de me regarder comme ça!

-Je ne te regardes même pas. Je regardes la route.

-Mouais c'est ça. Je pensais pas que t'étais le genre d'homme qui n'assume pas.

-Je ne savais pas que tu étais le genre de meuf qui se font des idées.

-Alors c'est peut-être que l'on ne se connaît pas réellement? MDR.

Bien sur que l'on ne se connait pas. Elle sait bien plus de choses que la majorité des gens que je connais et que je côtoie durant des années. Mais personne ne connaît mes cotés sombres. Pas même moi. J'en découvre à chaque moments difficiles de ma vie. Je veux que ca s'arrête, je veux qu'elle soit ma lumière. Je suis juste fatigué de devoir combattre des démons que moi-même je ne vois pas. J'ai toujours eu l'impression que ma vie était un labyrinthe, que le Minotaure est au centre et que plus le temps passe et plus je m'en approche, essoufflé et écorché de tout part. Un labyrinthe sombre et glacial.

-Tu n'as jamais eu envie de t'en aller?

-Si, tellement de fois. J'en ai jamais eu les couilles.

-La peur ne reconnaît pas ceux qui ont eu des couilles ou pas. C'est pire que tout.

-La peur de quoi?

-La peur de l'inconnu ou même du changement.

-Ca n'est pas réellement de la peur que j'ai. C'est plus le fait que si j'abandonne toute épreuve difficile je suis alors un lâche. Je refuse d'être une personne lâche comme ma mère.
-Tu penses qu'elle a vraiment été lache?
-Je ne sais pas. Elle a juste choisis la facilité plutôt que la difficulté pour l'amour de ces enfants.
-On peut pas lui reprocher sa lâcheté mais plus son égoïsme. Si je me serais enfuis de mon mari, je ne serais pas partis sans mes enfants.
-C'est putain de vrai. Je la hais quand je repenses à la vie que j'aurais pue avoir loin de toute cette haine.
-La haine, il y en a partout Tarik. A nous d'apprendre a y répondre par de l'amour.
-Je répondrais par de l'amour quand j'en aurais.
-Tarik, je te connais depuis un mois et je t'assure que tu as tellement d'amour à donner. Tu le donnes sous des formes qui te sont propres mais c'est de l'amour.
-Tu te trompes. Tu ne me connais pas.
-La seule chose que je sais c'est que ça sera au moment où tu t'aimera et que tu t'acceptera que tu t'apercevras de la bonne personne que tu es.
Elle pose sa main sur ma joue, comme pour me communiquer toute sa sincérité et j'en ai des frissons. J'ai même eu, durant un instant, l'impression que je vais craquer. Que je vais enfin lâcher toutes ces larmes que j'ai tant retenues. Qui me bouffent chaque secondes de ma vie. Mais je suis un bonhomme je vais pas pleurer devant elle, elle va me prendre pour un fragile. Je ne pleurerais devant elle que lorsque ça deviendra ma femme.
On arrive une demi heure après. Je me sens absolument pas fatigué, c'est certainement parce que je n'ai pas pris mes médicaments. Mais nique sa race, j'en ai marre de ces médocs. J'avais du mal à accepter ma condition mentale après la prison, et encore moins de devoir prendre mes médicaments pour dormir. A chaque fois que je disais bonjour à quelqu'un, je voulais suivre après d'un:«enchanté je suis Tarik, le fou insomniaque». C'était quelque chose que j'acceptais pas mais finalement c'est normal. Putain qui aurait trouver ça faisable de se lever d'une épreuve pareille? Personne. Pas même moi. On ne peut pas me reprocher pourtant je trouve le moyen de toujours m'en vouloir de tout ce que j'ai pu faire dans le passé.
-Tu veux rester à la maison ce soir ou tu as où dormir?
-J'avais où dormir à Paris.
-Ne ment pas mdr Nabil me l'a dit dans tous les cas.
-Oh le batard, il m'a afficher.
-Meme si il ne me l'aurait pas dit je l'aurais remarquer.
-N'importe quoi! Je suis excellent en mensonge.
-Faut croire que pas assez pour me duper.
-En réalité je ne cherchais pas à mentir, je voulais dormir chez toi parce que j'avais la flemme d'aller encore chercher ou dormir.
-Ah enfin tu assumes. Ça sert à rien de mentir.
-Bien sûr que si. Me dit pas que t'as jamais mentit!
-Bien sûr que si mais pas à toi.
Elle me fait bien rire. Elle m'a pas menti mais je suis sur qu'elle me cache des choses. Si elle veut jouer à ça, on va jouer.
-Donc si je te pose n'importe quelle question, tu sauras répondre sans me mentir?
-Je pourrais te cacher certaines choses mais seulement parce que je ne suis pas prête mais ce que je te dirais c'est vrai.
-Bien. Tu penses que j'ai une chance avec toi?
-La chance ne vient pas a nous, c'est à nous de la saisir.
-Alors il y a bien quelque chose à saisir?
-Certainement oui.
-Très bien. Si je te proposais un dîner demain, quelle serait ta première réponse?
-Avec plaisir.
-Bien.
Je n'ai plus rien à lui demander. J'aime son regard défiant toute personne en face d'elle. Elle ne se laisse pas faire et c'est peut être de cela dont j'ai besoin. Cependant, elle sait se plier lorsque des sentiments qu'ils lui sont familiers s'interposent. On a vécu la même chose, on se comprend. Et j'osais croire que j'avais plus souffert qu'elle mais je réalise que lorsqu'on est médiateur, on est en bas de l'échelle. J'étais en haut, j'étais le meneur des dealeurs, j'étais la main qui bougeait les pièces de l'échiquier. Mais elle ce n'était qu'une pièce par mis tant d'autres, c'est la vie qui a fait qu'elle n'a pas le choix et c'est bien la pire chose que l'on peut vivre. C'est de ne plus détenir son libre arbitre, d'être simplement un esclave de la vie. En arrivant à Lille, je me rend compte d'un putain de truc. J'ai pas fumer de shit depuis des heures. Je n'ai pas une fois ressentis le manque. Et maintenant que j'y penses, ma main tremble, et tout mon corps se tend. Putain, je savais que j'étais accro mais pas à ce point. Je sens que Leina le remarque étant donné j'ai subitement enlevé ma main. Je veux pas qu'elle me voit dans cet état.
- Je te ramènes ou?
J'ai parlé froidement et inconsciemment, ma mâchoire se contracte pour éviter de crier.
-Qu'est ce qu'il t'arrive Tarik?
-Réponds à ma putain de question.
-Dépose moi ici.
-Tu me prends pour y'a pute? Parle autrement.
-À toi de revoir comment tu me parles et pas l'inverse.
Je commences à monter en pression, je sens que j'ai chaud alors qu'il fait froid. Je deviens fou, je peux plus me contrôler.
-Je te parles comme je veux putain! Répond moi.
-Je t'ai dis de me déposer ici. Garde la voiture. Je la récupérerais plus tard.
-C'est ca oue. Je vais bien sûr te déposer à la rue, la nuit.
-Tarik. S'il te plaît. Calme toi.  Respire. Tu fais une crise de manques. Penses à autre chose arrêt toi sur le côté.
-Ne me dis pas ce que je dois faire.
Elle prends soudainement le volant et le tourne vers la droite et si je n'aurais pas freiner, on aurait foncer dans un arbre.
-Mais putain, t'es folle?!
-Bois cette eau, s'il te plaît Tarik.
Je m'execute parce que je ne suis plus maître de moi même. Je vois flou. Je démonte la bouteille d'une seul gorgée. Je sens qu'elle pose sa main sur ma nuque après avoir mouillé sa main. Ça m'apaise. Et je ne sais pourquoi, elle commence à chanter. D'une voix délicate et douce. Je ferme les yeux et me concentre sur  sa voix, elle chante une musique en arabe que je ne connais pas. Ça m'apaise et au fur et à mesure, je me calme. Lorsqu'elle arrête de chanter, elle me caresse les cheveux et je n'ose pas ouvrir les yeux tellement j'ai honte de moi. Putain.

Tu signes si je saigne?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant