De l'eau bénite sur des mains sales.
J'attend impatiemment que ce sal serveur se casse pour qu'elle puisse continuer à me raconter. Sa voix m'hypnotise tandis que son passé a l'effet d'un crochet sur moi. Putain, je savais qu'elle avait vécu des choses difficiles mais pas à ce point là. Je ne sais même pas comment réagir tellement ce petit bout de femme me surprend.
-Continue.
-Je peux manger s'il te plaît?
J'hoche la tête a contre coeur. Je ne touche même pas à mon assiette qui me semble bien appétissante tellement je suis obsédé par la suite de l'histoire. Est ce qu'elle a pardonner si facilement à son père? Elle lui a même donner une boîte? Comment a-t-elle pu faire une chose pareille? Putain, elle va me rendre fou. Elle mange doucement et voyant qu'elle ne va pas continuer de si tôt, je me résigne à ma manger, dans le silence.
-Ahmed n'est pas mon père Tarik. C'est le second mari de ma mère. On l'a connu lorsqu'on était au fond du trou, ma mère venait de sortir de l'hôpital, tentant tant bien que mal d'aller mieux. Quant à lui, il avait perdu sa femme et je ne sais quoi à opérer entre lui et ma mère. Ils se sont mariés au bout de 4 mois et jusqu'à aujourd'hui tout se passe bien.
-Ton vrai père?
-Il était en prison mais au dernière nouvelle, il est sortit. Je ne sais pas par quel moyen mais j'imagine qu'un de mes ennemis lui a payer sa caution.
-Tu as des ennemis?
-Tu es entièrement sortis de la bicrave?
-Non, j'ai encore quelques bails, au cas où.
-Eh bien j'en suis sortis entièrement. Et je sais que tu sais que pour cela, il faut faire certaines choses qui vont à l'encontre de ces propres principes. J'avais le choix tout en ne l'ayant pas. J'avais tellement envie de partir, de tourner la page, de brûler ce livre qui m'a tant détruite.
-Pourquoi tu as aussi peur? C'est ton père avant tout.
Elle rigole amèrement, prenant un gorgée d'eau avant de me regarder pour se moquer à nouveau de moi.
-Je penses que tu ne comprends pas ce que j'essaye de te dire Tarik. Il va revenir, pour moi , ma mère, mes frères et peut-être même Ahmed. Je l'ai poignarder et envoyer en prison. C'est un putain de psychopathe et d'alcoolique.
-Avec qui étais-tu au téléphone?
-Ilyès. C'était et c'est toujours mon meilleur ami. On a fait les 400 coups ensemble et il est encore dans le business. Je lui ai dit d'en sortir mais il est pris dans le vice de la rue. Il me protègera coute que coute, je le sais, j'en suis sûr. C'est mon pire cauchemar, c'est la personne qui a fait naître en moi mon côté le plus sombre et si il revient je ne sais si je saurais me contrôler.
-Il ne te fera aucun mal.
-Si, il viendra à moi et pas que tout seul, crois moi. Si je dois mourir, ça arrivera. Seul Allah à ma vie entre ses mains et si je meurs, je voudrais mourir la tête haute, pas entourés de garde du cops comme une star incapable de se défendre.
Je frappe mon poing fort sur la table, m'imaginant des images plus moches les unes que les autres. Elle ne mourra pas tant que je suis vivant, jamais.
-Il ne t'arrivera rien je t'ai dis. Qui que ce soit, je le tuerais de mes propres mains.
-Calme toi. Tarik, je sais que ce qui se passe entre nous c'est vrai, mais tu n'as pas à traîner les casseroles lourdes et sales de mon passé.
-Ça ne sert à rien de négocier avec moi, je vais te coller au basques que tu le veuilles ou non.
-Si t'as un poids à moi sur tes épaules, a moi de faire de même.
-Tu veux que je te dises quoi?
-Quelque chose que tu n'oublieras jamais.
-J'ai toujours dis aux gens qui me posaient ce genre de question de lire mes textes, de les écouter, de les sentir. Mais même si tu le fessais, ça sera insuffisant, je jongles volontairement avec les mots pour éviter d'en dire trop. Je n'aime pas parler de moi.
-Si tu ne veux pas, je le comprends.
-Arrêt d'être aussi conciliante avec moi. Je t'ai poussé a le faire alors je te le dois bien. Ma vie se résumais à deux choses, la QLF et la bicrave. J'en voulais toujours plus, je gagnais bien avec la bicrave mais plus j'en avais et plus j'en voulais. J'avais plus de limites, j'étais devenu irrationnel, les keufs m'ont chopés et je pourrais te dire que c'est une pute qui m'a dénoncer mais c'est pas le cas. C'est entièrement de ma faute, j'étais aveuglés par la soif. La prison, et toi même tu sais, y'a pas pire. J'étais au fond du trou et j'ai entraînes avec moi dans ma chute mon frère et ça c'était le pire pour moi. Nabil et moi, on a tout traverser ensemble, la douleur de ne pas avoir une mère et celle d'avoir un père délinquant. Mon père est pas mauvais mais je le hais pour avoir choisis les braquages plutôt que ces fils. J'ai grandis seul, et ce que j'ai vu dans la rue. Putain.
-Je sais.
Elle m'attrape tendrement ma main posée sur la table et je la regard, me rendant compte que je pourrais lui confier ma vie les yeux fermés.
-Non Leïna. J'ai pété un cable et le rap m'a sauvé financièrement mais m'a enfoncé mentalement. Je dormais pas et faisait des crises d'angoisse dès que j'étais enfermé trop longtemps. C'est pour ça que dans la majorité de nos clips on est dans la nature, parce que c'est là-bas ou j'y arrivais. Au bout de deux mois, j'ai été hospitalisés, j'arrivais plus à tenir. J'ai consulter un psychiatre et un psychologue régulièrement. Et putain, c'était un coup dans mon ego, dans ma fierté.
-Tu peux pas te reprocher d'être humain.
-Non mais je me suis reproches d'avoir été faible ou il fallait que je sois le plus fort pour ceux que j'aime.
-J'imagine qu'on a tous été faible à un moment.
-Et pas qu'un bella... et pas qu'un.
-Comment tu as réussi à sortir du business?
-J'étais très respectés dans le milieu, j'avais un dossier et une preuve sur chaque bicraveur. J'avais cependant, des gens de confiance à qui j'ai refiler tous mes contacts et tout mes ient-cli. C'est essayer d'effacer le mal et c'est peut être qu'une illusion, mais ça m'a permis d'aller mieux.
-Comment vous avez eu l'idée de PNL?
-C'est dur à croire mais c'est l'idée de mon père, il nous avait fait un speech complet pour me dire que de nos jours, c'est simple de percer dans le rap mais que percer sans personnes tout seul, ça c'est avoir des couilles. J'avais un certain publique et Nabil aussi mais on était jamais arrivé aux millions, alors on a fusionné pour faire du rap mais surtout de la musique. On pouvait pas faire de la musique et laisser la QLF derrière nous, dans notre passé, alors on a intégrés toute la QLF dans le groupe et on a crée notre propre concept. C'était aussi une façon, peu assumée, de passer du temps aves les gens que j'aime et surtout mon frère. Je suis fière de lui ce batard, il est toujours le même depuis qu'il est petit.-Et toi? Tu n'es pas rester le même?
-Aujourd'hui si, mais encore il y a un an, je me prenais pour le roi du monde alors que je ne suis qu'une goute d'eau au sein de l'océan. J'étais obséder, fou même. J'étais comme un lion dans une savane mais aujourd'hui je suis moi. Je ne saurais pas te dire ce qui m'a rendu comme je le suis mais j'ai muris, le temps m'a muris.
-Ca se voit dans tes yeux que t'as du vécu. C'est quoi la pire chose que tu as vu dans ta vie?
-Je penses que j'avais environ 20 ans lorsqu'un jour, je suis sortis seul pour marcher vers 4h du matin. Je me promenais dans les rues vides du 91 jusqu'à ce que j'arrive dans une impasse où j'entendais les cris stridents d'une femme. J'ai pas hésiter, je suis aller voir. J'oublierais jamais, j'ai trouvé deux hommes en train de violer une femme d'une trentaine d'années, ces hommes, putain, je les ai défoncés, j'avais une telle rage Leina, le devon s'est assis pour me regarder faire. Il était deux sur moi mais j'étais tellement incontrôlables qu'ils ont finis par s'enfuir. Le pire, putain, le pire, c'était le gamin de la femme caché derrière une poubelle en train de pleurer. C'est l'une des seules fois ou j'ai pleurer dans ma vie, je pouvais pas, j'y arrivais pas. La femme était à terre, blessée de tout part et putain Leina, je savais pas quoi faire. La prendre dans mes bras, je ne penses pas qu'elle souhaite que quelqu'un la touche. Appeler la police? Pour quoi? Qu'est ce qu'ils vont faire? Rien. Je suis simplement rester au près d'elle, son fils dans mes bras, le temps qu'elle se calme. Tu te crois horrible d'avoir poignardé ton père mais j'ai fais pire. J'ai traqué ces deux hommes qui savéraient être des violeurs réputés, je les ai défoncé. L'un est rester dans le coma pendant un an puis il est mort et le second a réussis à s'enfuir avec, certainement un bras en moins.
Je pensais qu'elle allait me regarder avec des yeux terrifiés mais non. Juste de l'admiration. Est ce qu'elle acceptera mes cotés sombres comme j'acceptes les siens? Je penses oui.
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Tu signes si je saigne?
DiversosMettez vous dans la peau d'un rappeur qui pour la première fois, voit la lumière du jour. Et cette lumière le mènera au paradis comme en enfer. Point de vue exclusivement masculin. Coeurs sur vous.