Tu signes si je saigne?

"Ma vie me manque"

Je vois leurs regards me dire "à l'aide" et plus je montes, plus j'ai mal. -

Après avoir envoyer le message à Nabil, on va enfin courir au Park de Lille. Chacun a son casque sur les oreilles, le silence qui n'en est pas vraiment un reigne. J'aime ce genre de moments, je me sens libre mais surtout moins seul. Elle ne parle pas pour rien dire et ça me va très bien. Elle court vite la petite et elle dure. Je sens déjà mes poumons brûler, je vais pas faire long feux à ce rythme là. Au bout d'une demi heure, j'arrives plus à respirer, j'ai l'impression que je vais cracher du sang tellement j'ai un goût amer dans la bouche. Je me tourne vers elle et l'a vois, transpirante mais impassible à son essoufflement. J'ai l'impression qu'elle peut encore courir des heures. Je comprends pas, je savais pas qu'elle était aussi sportive. Je m'arrêtes, mes mains sur mes genoux, ma fierté enterrée à milles pieds sous terre.

-Ça va Tarik?

-Continue sans moi.

-Mais nan c'est bon, on a courut deux heures, ça suffit pour aujourd'hui.

-Putain mais t'as l'air même pas fatiguer.

-Je le suis, c'est juste mentale.

-J'ai les poumons éclatés, je commence à vieillir.

-C'est pas la vieillesse, c'est la fume ça.

-C'est la street.

Elle me chambre toujours autant. Son regard malicieux qui me fait tant d'effets est de retour. J'aime bien comment elle me regard quand elle se sent au-dessus de moi. Et je prends conscience de quelque chose, elle a le physique, le vécut, la maturité et la religion. Elle est putain de parfaite, elle fait quoi avec un mec aussi ravagé que moi? Je finirais par la détruire.

-Tu fais quoi avec moi?

Je n'ai pas sur contrôler les mots qui sont sortis de ma bouche, je ne sais pas si c'est une bonne chose ou pas. Dans tout les cas, c'est après les avoir dit que j'en ai pris conscience. C'est dis, c'est fait, alors je vais pas fuir, j'ai plus l'âge pour.

-Comment ça "pourquoi je suis avec toi"?

-Pourquoi tu es avec moi, Leina?

-Pourquoi toi tu es avec moi Tarik?

-N'inverse pas les roles. C'est moi la bête noir.

-Arrêt de te prendre pour ce que tu n'es pas, tu fais le gars insensible mais j'ai bien vu que les disputes avec Nabil et Nader t'ont touchés. T'as sacrifier ta vie pour ta famille, t'as tout fait pour eux. Alors arrêt de faire comme si ton coeur est totalement noir.

-Tu ne sais pas tout.

-Un jour je saurais tout, comme tu sauras tout de moi. Tarik, on a tous des cotés sombres en nous, des choses qui ont fait qu'une part de nous a été marquée à vie. C'est le cas pour moi aussi, je ne suis pas parfaite.

-Si, tu l'es. Ou du moins tu mérites mieux que moi.

-Oh stop, ne me dis pas que tu vas jouer le mec qui pense ne pas mériter ce qu'il a alors qu'en réalité, t'as juste pas les couilles, t'as juste peur qu'un jour tes cotés sombres prennent le dessus et que je m'enfuis.

-Peut-être oui.

-Si j'avais voulu m'enfuir, je l'aurais fait au moment ou j'ai assister à ta crise de manque. Mais putain Tarik, moi aussi j'ai sombrer dans cela, je sais ce que c'est et je serais certainement la dernière personne à te juger pour ton passé, pour ton présent et absolument pas pour ton futur.

Je ne savais quoi pas dire, elle m'a plaqué au poteau. Je reste debout, la regardant, le souffle court, admirant encore une fois la femme forte que j'ai en face de moi. J'ai peur. Je veux lui dire mais déjà que je suis une putain de pédale avec elle, là resterais plus que j'enterre ma dignité. Je lui attrape la main pour rentrer à l'appartement. J'ai envie de prendre ma douche pour la prendre dans mes bras.