Bodyguards [Tome 2]

Chapitre 22 : Inconfort maximal

Derrière les vitres teintées, le soleil chauffait le petit habitacle, rendant l'atmosphère lourde et irrespirable. Dans l'espace prévu pour six personne, entassés les uns sur les autres, les treize tarés formant le commando de choc râlaient allègrement.

- Rogue, tu m'écrases, là, se plaignit Sting, la poitrine compressé sous le poids de son ami.

- Désolé, c'est Meldy qui me pousse ! rétorqua le brun avec un regard significatif en direction de la jeune femme.

- Hé, c'est pas ma faute ! Je suis comprimée par Acnologia ! Lyon, si tu pouvais enlever ta main de ma poitrine ça m'arrangerait... renchérit la concernée, soufflant un bon coup d'un air ennuyé.

- Et ce serait cool d'ôter ton pied de ma joue aussi, mec, se rajouta Cobra, écrasé contre le dossier du siège conducteur.

Les uns sur les autres, ils tentaient de trouver une position confortable, ce qui paraissait très loin d'aboutir. A vrai dire, à les voir affalés les uns sur les autres, certains dans des postures humainement inconnues, la chose semblait même carrément impossible.

Personne n'échappait à la pression inconfortable d'un autre corps compressant le sien, pas même Erza que personne n'osait toucher d'ordinaire. Il fallait dire que le choix n'était pas vraiment permis. Et la garde du corps de Jellal, comme tous les autres, ne faisant pas exception à la règle, se retrouvait elle aussi écrasée entre Mirajane et Kinana, la jambe posée sur la tête de Jellal et le pied contre le vide-poche, talon coincé dans ce dernier. Elle fulmina à l'intention d'Anna, pressée à côté d'elle contre le volant, le siège conducteur, Cobra et le levier de vitesse, sa main agrippant la cape d'Acnologia pour empêcher ce dernier de se retrouver la tête dans la prise allume cigare.

- Est ce qu'on peut me réexpliquer pourquoi on doit se tuer à attendre dans cette ridicule camionnette devant Sabertooth alors qu'il nous suffirait de tout envoyer valser, au lieu de se retrouver serrés comme des sardines ?! explosa la diablesse à la chevelure de feu, regrettant de ne pouvoir atteindre son poignard, l'enchevêtrement des corps de Bacchus, Kinana, Lyon et Sting l'en empêchant.

Anna eut un petit rire gêné, ce qui fit trembler le siège, que Cobra se prit en pleine poire. Jurant comme un charretier, ce dernier pesta qu'il aurait mieux fait de rester au manoir, mais personne ne l'écouta. Les regards étaient fixés sur la plantureuse blonde qui, du haut du parebrise, se perdait en explications.

- Euh... Et ben... Avec Acno on s'est dit qu'il fallait être discrets et... Hum... Pour attendre l'heure où il y a moins le moins de monde, on s'est dit qu'un fourgon c'était cool mais... En fait... Bah... Il est trop petit quoi.

- Non sans blague ?! s'écrièrent ils tous d'un même ensemble, regard noir à l'appui.

Lyon tenta de se défaire de la prise qu'il avait sur Sting, mais déséquilibra Kinana, qui tomba la tête sur les genoux de Mirajane, faisant chuter la jeune femme sur Kana, qui lâcha sa bouteille de Saké, dans un bel effet domino. Des jurons fusèrent de toutes parts.

- On est moins serrés là, non ? osa Anna, qui s'était enfin libérée du poing de Cobra qu'elle avait dans les côtes.

- Non, je te rassure, je me sens toujours comme une sardine, lui lança Erza avec une magnifique œillade meurtrière.

Acnologia se démena pour éviter la chute d'un bon nombres d'armes dangereuses, qui menaçaient de tomber de son manteau. Kinana riva un regard inquiet sur la grenade qui dépassait de sa poche. Elle déglutit difficilement, sous l'oeil interrogateur de Cobra contre qui elle finissait finalement pressée après que Mirajane ait réussi à se dégager d'elle pour se retrouver dos à la portière, la tête enfoncée dans la ceinture de sécurité.