Chapitre 45 : Solution de repli

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- Oh bordel ! Mais qu'est ce que vous foutez là tous les deux ?! cria Meldy, sans pouvoir se retenir, plaquant aussitôt ses deux mains sur sa bouche en maudissant son tempérament.

Jellal grogna de désespoir à ses côtés, lâchant un immense soupir qui fit rosir la jeune femme dans un mélange de honte et de colère. Non mais oh, elle savait qu'elle était maladroite et indiscrète, pas besoin de lui faire remarquer aussi ostensiblement ! Et puis si il était pas content, il avait qu'à prendre un autre abri... L'idée d'éviter les étranges caméras restait la sienne.

Le moment de silence gênant passé à voir tous les regards se braquer sur elle, ce fut son tour de planter ses yeux verts dans ceux de Bacchus et Kana, dont elle espérait une réponse au plus vite. Ils ne paraissaient ni trop blessés ni trop bourrés, alors aucune excuse. Ce fut la dramaturge qui se décida la première à ouvrir la bouche :

- A ton avis ? On évite les caméras de surveillance. Quand vous avez foutu le bordel, le type de l'accueil nous a fait revenir à l'entrée, et je te parle pas du spectacle ! râla la brune, une main sur la hanche, en roulant des yeux.

Alors que Jellal -pour une fois qu'il pouvait être utile ce crétin- s'apprêtait à répliquer quelque chose, qu'elle espérait intelligent, Bacchus fut plus rapide et surenchérit suite à la remarque de son amante :

- Ouais, elles étaient belles les promesses de se faire discrets, parce qu'avec les qu'avec les stores de sécurité baissés et le type égorgé au milieu du hall, franchement, ça passait tellement inaperçu ! Je vous raconte pas les regards suspicieux, on s'est taillés dès qu'on a pu avant de finir lynchés, continua t-il avec ce ton à moitié sarcastique qu'il employait si souvent, une lueur de sérieux dansant au fond de ses iris carmin, faisant comprendre à Meldy qu'ils avaient peut être eux aussi réchappé à plus dur qu'ils ne l'avaient d'abord prévu.

« Mais... Si les employés se sont retournés contre eux en soupçonnant un lien avec le bordel causé par Anna... Ca voudrait dire qu'ils étaient conscients de cacher un criminel ? »

Meldy, en réponse, croisa les bras en plissant le nez. Elle n'aimait pas la manière qu'avaient les deux alcooliques du lot de présenter la situation comme si elle y était pour quelque chose. Ses yeux s'égarèrent un moment sur Jellal, espérant qu'il finirait par se bouger un peu et les défendre de l'implicite reproche, mais le compositeur gardait un air placide, qui donna à la jeune femme une forte envie de le frapper. Elle savait bien que l'épisode de la blessure d'Anna, avec Jackal, l'avait fortement secoué, surtout qu'ils ignoraient tout deux ce qu'il était advenu de la blonde, mais bon sang ne pouvait il pas sortir un peu de sa léthargie ?

Ils avaient tous des fantômes ! Pourquoi pensait il qu'elle savait se servir d'une arme ? Ils avaient traversé des années de guerre dans la douleur, que le bruit des balles ne sonne pas mélodieusement à leurs oreilles coulait de source. Mais il fallait se rendre à l'évidence, certains peinaient à enterrer leurs souvenirs plus que d'autres. Les traumatismes, après tout demeuraient toujours présent, affleurant la surface, près à ressurgir. Le protégé d'Erza était juste d'une nature plus sensible qu'elle, il fallait qu'elle l'accepte.

Elle soupira. Au quotidien, ceux qui vivaient près d'elle faisaient preuve d'une telle force de caractère, d'une telle volonté de toujours aller de l'avant en tirant une croix définitive sur le passé, qu'ils avaient horrible, tous sans exception, que la jeune femme peinait encore à comprendre que l'entièreté de l'espèce humaine ne pouvait se comporter ainsi. Jellal était déjà si fort, de vivre avec tant de blessures à l'âme, mais Meldy ne réussissait pas tout à fait à le percevoir. Après tout, entourée d'enfants de l'Orphelinat du Paradis au tempérament de feu et au mental d'acier, elle avait fini par intérioriser l'idée qu'ils étaient tous ainsi. 

- Bon. Au moins on s'est retrouvés, je suppose qu'on peut dire que c'est une bonne chose. On erre depuis une bonne heure dans ces satanés couloirs sans trouver personne, et Anna nous a laissés sans aucun signe de vie, finit par lâcher la costumière, râlant un peu.

Kana, qui avait fini par s'asseoir à même le sol, venait de tirer Bacchus avec elle pour qu'il lui serve d'accoudoir. Elle jeta un oeil à Meldy, l'invitant à s'asseoir, tout en faisant remarquer, grand sourire railleur se dessinant sur ses lèvres :

- Drôle d'endroit pour une réunion de crises en tout cas, fit elle observer en balayant l'endroit du regard.

La jeune femme aux cheveux roses eut un petit rire. Sûr, la solution ne s'avérait pas bien glorieuse, mais après tout il s'agissait du seul endroit sans caméras, et si Lyon avait tenu à ce qu'elle aussi emporte de quoi se défendre, elle n'avait pas vraiment envie de se servir de son arme. Et Jellal, bien que doué pour la stratégie, n'était pas quelqu'un qui aimait la fièvre du combat, ce qu'elle comprenait très bien. Aussi avaient ils d'un commun accord décidé d'échapper à l'impitoyable oeil de ces sentinelles métalliques. Malheureusement les possibilités ne restaient que peu nombreuses, et si ils ne voulaient pas se faire remarquer, mieux valait il encore ne rien abîmer. Casser une des caméras à coup de tirs ne ferait qu'attirer un peu plus l'attention sur eux.

Enfin, oui, elle le reconnaissait, il y avait quand même mieux que les toilettes de Sabertooth pour s'accorder un moment de répit.

- En plus, l'odeur n'est pas fameuse. Est ce que ces gens ont déjà entendu parler de la chasse d'eau ? grogna finalement Jellal, qui prononçait ses premières paroles depuis qu'ils étaient tombés sur les deux gugusses.

- M'en parle pas ! Je vois d'ici que certains n'ont pas apprit à baisser la lunette. Je vais leur foutre une alarme moi, c'est insupportable ce genre de types, un peu de respect quoi ! râla sa partenaire aux cheveux roses, acquiesçant vivement.

Devant sa mine dégoûtée, et un peu furieuse, les trois zigotos explosèrent de rire, se moquant ouvertement de sa fixette sur la question, qui semblait vraiment lui tenir à coeur, et Meldy sentit monter des envies de meurtre. Elle n'allait pas tenir avec ces trois là dans les pattes, entre Jellal et sa mine blasée à toute épreuve, Kana et ses regards plein de sous-entendus ainsi que Bacchus et son insupportable sarcasme... Elle risquait d'imploser.

D'ailleurs vraiment proche du point de non-retour, où elle prenait la décision de leur enfonçer à chacun la tête dans ces magnifiques toilettes blanches pour qu'ils comprennent bien que jouer avec ses nerfs n'était pas conseillé, son ardeur fut refroidie par un bruit de porte qui s'ouvrait, et elle se figea en entendant la voix.

- Euh... Original le QG les gars. Vous faites peur, avec vos têtes de déterrés là. C'est l'odeur qui vous monte à la tête ?

Se retournant doucement, un grand sourire aux lèvres, elle ne réussit pas à contenir la joie et le soulagement immense qui l'envahit soudain. Quittant immédiatement toute envie de taper sur quelque chose, elle courut au contraire à la rencontre du nouvel arrivant pour lui sauter dans les bras, soulagée au delà de l'exprimable. 

- Lyon !

NDA : Aaaah qu'est ce que j'aime Meldy XD

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NDA : Aaaah qu'est ce que j'aime Meldy XD ... BREF. J'ai essayé cette semaine et je suis au regret de vous annoncer que je publierais sûrement uniquement le weekend, le mercredi peut être occasionnellement et surtout à des heures assez peu communes, mais je sais qu'au fond vous ne m'en voulez pas :3


Bodyguards  [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant