Chapitre 3 : Joute verbale

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- Alors, bien dormi ? C'est pas des baldaquins, mais les matelas sont de bonne facture, ricana l'homme aux cheveux blonds en apparaissant brusquement dans l'encadrure de la porte.

Un grognement animal monta dans la gorge de Minerva. Si seulement ses mains avaient été libres... ! Elle en aurait fait de la chair à pâté ! Voila au moins un mois que cet exécrable homme venait leur "tenir compagnie" à l'heure des repas. Elle ne se souvenait même plus de son nom, mais ça n'avait pas grande importance puisqu'elle ne l'apostrophait que par des insultes. Ils ne savaient toujours pas pourquoi ils avaient été enlevés, mais on ne pouvait pas reprocher à leurs ravisseurs de les traiter comme des chiens.

Si il n'y avait pas eu ces foutues chaînes, on aurait presque pu croire à une chambre d'hôtel. Et luxueuse, avec ça ! Trois lits double, une salle de bain et une bibliothèque. Il y avait même des fenêtres, évidemment bien trop hautes pour être atteintes, mais ça offrait un peu de luminosité.

- Vous comptez nous garder longtemps ? interrogea Grey, coupant la brune dans ses pensées meurtrières, alors que leur geôlier s'approchait avec la nourriture.

- Toi je sais pas, si tu continue à poser autant de questions tu risques de partir d'ici très vite, rétorqua l'homme avec un sourire glaçant.

- Arrête deux seconde avec tes menaces à la noix, personne n'y croit, sérieux ! soupira l'actrice en levant les yeux au ciel. T'as vraiment été assez con pour penser que tu faisais peur ?

Non mais merde à la fin ! Elle avait pas le droit d'utiliser ses mains ? Qu'à cela ne tienne, elle pouvait toujours parler. Sa capacité à exaspérer quelqu'un était étonnamment élevée. Et puis, fallait pas croire qu'elle se priverait d'une telle occasion d'exprimer sa colère. Elle était vraiment sur les nerfs.

Déjà, être prit en otage ça mettait pas forcément de bonne humeur, quand bien même la pièce était confortable. Ensuite ça faisait un putain de mois qu'elle avait pas touché une cigarette, et pour finir elle avait une envie incroyablement forte de torturer ce type insupportable aux cheveux blonds. 

D'ailleurs, sa coupe était un véritable affront à la mode. Les garçons ne portaient plus le carré depuis des années ! Il s'était cru où, ce clown ?

Le jeune homme s'approcha d'elle pour déposer une assiette fumante et des couverts en plastiques sur la table les séparant. Il était pas assez fou, non plus, pour avoir l'idée de lui filer une fourchette ou pire un couteau en métal. C'est qu'elle les aurait sans doute utilisés comme armes, cette tarée.

Des trois, elle était la plus imbuvable. Il n'avait, à vrai dire, jamais vu un otage aussi détendu. Ca courait pas les rues. Elle aurait au moins pu faire semblant de flipper un minimum. Comme le garçon, qui était inquiet sur leur sort. Ou l'autre fille aux cheveux bleus, qui le suivait toujours du regard avec méfiance. Mais non ! Mademoiselle ne daignait pas se comporter normalement.

Enfin, avec le nom qu'elle avait c'était pas étonnant. Un sourire moqueur étira les lèvres de l'homme. Il aurait dû se préparer à la recevoir dignement, celle là. C'est qu'elle était connue, chez Tartaros. Même plus que lui.

Ca, il le digérait pas trop. Non, parce qu'il était quand même Jackal, quoi ! L'assassin le plus discret de ces vingt dernières années, et accessoirement, un putain de pyromane. Mais bon, le titre de maître de ce côté là revenait à un gars de l'armée Fioréenne. Acnologia, où quelque chose du genre.

Jackal se pencha doucement devant Minerva, les yeux étrécis en une expression railleuse, ce à quoi la brune répondit par un splendide regard hautain mêlé de haine, avec un petit sourire supérieur. 

Le jeune homme grimaça en son fort intérieur. Vraiment insupportable, celle là ! Décidément, si il avait pu il l'aurait torturée ! A la place il se pencha pour murmurer :

- Toi par contre chérie, tu risque de rester longtemps. Tu vas voir, on va bien s'amuser tous les deux.

- Si ce que tu viens de dire contenait un quelconque sous entendu ou message caché pervers, sache que je t'arracherais les couilles dès que je serais libérée, mon chou, s'amusa Minerva avec un clin d'oeil provocateur.

- Parce que tu crois que tu vas réussir à te libérer ? T'es mignonne ! ricana le jeune homme, sans se démonter, en lui ébouriffant les cheveux.

Juvia détourna le regard en soupirant, ignorant l'ambiance électrique et les menaces plus ou moins subtiles que se lançaient les deux personnes à ses côtés. C'était comme ça tous les jours. Elle saisit ses couverts en plastique et commença à manger, sans prêter attention à Jackal qui promettait de faire des choses plutôt choquantes à l'actrice tandis que cette dernière répliquait en lui jurant qu'elle le torturerait lentement avant de le livrer aux forces de l'ordre pour avoir l'immense plaisir de venir le démonter verbalement en le traînant au parloir. Jamais Juvia n'avait autant souhaité avoir des écouteurs. Parce que vu le nombre de piques que se lançaient ces deux là à longueur de journée, il allait forcément finir par se passer un truc.

Une explosion, un cadavre, quelque chose quoi. Et il fallait juste tendre l'oreille deux secondes pour en devenir convaincu !

Grey, de son côté, pensait à peu près la même chose des menaces incessantes de ces deux là. Mais, en plus, il en avait marre d'être le seul à flipper. C'était pas normal, quoi ! Non mais pourquoi avait il fallu qu'il soit enlevé avec deux filles étranges ?! Entre Minerva qui passait son temps à provoquer leur geôlier (à croire qu'elle voulait les faire tuer ! Merde, quoi ! Ils étaient pas en position de force !) et Juvia qui ne manifestait aucune peur quand à leur avenir... Elles étaient pas humaines, c'était ça ? Parce qu'il commençait vraiment à faire un complexe d'infériorité, là...

- Tu sais poupée, je pense qu'il faudrait juste que tu fermes ta gueule et ça serait parfait, sourit Jackal, s'accoudant à la table dans une gestuelle nonchalante.

- C'est dingue chaton, j'allais te dire exactement la même chose ! répliqua Minerva, bouche en coeur, sourire jusque aux oreilles.

- Ah oui, j'ai oublié de te dire que quand je te torturerais, tu pourras crier évidemment. J'adore les cris d'agonie.

- Décidemment, il faudrait que t'arrêtes de dire ce que je pense, mon chou. Parce que j'ai de plus en plus envie de te voir défiguré par mon poing dans ta gueule.

Juvia ferma les yeux en s'efforçant de penser à des trucs agréables. Elle allait devenir folle. Pitié, elle préférait encore qu'on la tue plutôt que de continuer à devoir supporter ces deux crétins !

 Pitié, elle préférait encore qu'on la tue plutôt que de continuer à devoir supporter ces deux crétins !

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NDA : Ah, Jackal et Minerva... Ca promet de faire des étincelles, et j'aime ça X)

Bodyguards  [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant