Chapitre 49 : Serpillières et caméras

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Les toilettes étaient définitivement trop petites, et ils avaient entassé les poubelles et le matériel d'entretien obtenu après avoir ouvert de force le placard le contenant contre la porte afin de créér une barricade. Tenter de ralentir les probables ennemis qui voudraient sans doute rentrer, en tout cas. Meldy, adossée confortablement contre Lyon, cherchant inconsciemment la proximité de sa moitié, ne cessait de jeter des regards méfiant à cet amas de serpillières et de corbeilles. Comme si, d'un instant à l'autre, un monstre allait en sortir pour tous les dévorer d'un coup de mâchoire. A vrai dire, elle craignait moins les monstres-poubelles-mangeurs-d'humains que les mafieux de Tartaros.

La jeune femme se concentra quelques instants, pour tenter de faire un point sur leur situation, puisque tout à la joie des retrouvailles, personne n'avait l'air de s'en préoccuper plus que ça. Grey et Juvia, bien que terriblement affaiblis et ne pouvant marcher seuls plus de quelques pas, étaient en vie, sauvés, sains et saufs : une bonne nouvelle. Le groupe de Cobra s'en tirait sans aucune égratignure : très bien. Ils étaient retranchés dans les cabinets : pourquoi pas. Ils allaient devoir en sortir un jour : voila qui se compliquait.

Les caméras dehors restaient toujours là, et sûrement Tartaros s'était il rendu compte qu'une cellule, désormais, paraissait étrangement vide. Bacchus et Kana avaient été démasqués et étiquettés "cible" au même titre qu'eux tous. Sortir de cet endroit allait s'avérer ardu, bien plus qu'ils ne l'imaginaient déjà...

- Des nouvelles de l'équipe de Mira ? Ce sont ceux pour qui je m'inquiète le plus, demanda Erza, stoppant les autres dans leurs réjouissances.

Cobra tenta pour la énième fois de se trouver une place confortable sous le lavabo, entre tous ces tuyaux, avant de répondre à la jeune femme :

- Bah, ils sont avec Acnologia, non ? Pas de raison de trop s'en faire, si ça allait si mal ce taré aurait déjà fait exploser les fondations, et on serait morts écrasés sous les débris, ricana t-il un peu sombrement, tirant une grimace à Kinana.

- Merci de ce point de vue positif, Érick, soupira cette dernière alors qu'elle jouait avec les lacets du manteau de l'acteur.

Il lui embrassa le front en réponse, amusé par ce plissement du coin des paupières qu'elle avait lorsqu'elle le réprimandait. Kinana grogna en sentant les lèvres de l'acteur dans ses cheveux, enfouissant le visage dans son manteau en abandonnant la partie. Elle ne pouvait pas rester dans une attitude réprobatrice bien longtemps face à lui.

- Et sinon... Vous savez où est Minerva ? interrogea Juvia, adossée contre la porte beige délavée d'une des cabines de toilettes.

Ses vêtements étaient d'une saleté incommensurable, et ses cheveux gras pendaient tristement dans son dos. Elle avait les yeux qui brillaient encore un peu du fait de la fièvre, et son corps était désespéramment faible. Marcher seule s'avérait compliqué, ses jambes se dérobaient sous elle. Les jours entiers passés alitée l'avaient sacrément diminuée, mais son sourire éclatant et la joie de se savoir enfin sortie de ce cauchemar, qui luisait sur son visage, faisait oublier tour le reste sans peine.

- Non, mais on a bon espoir. Vu la détermination de Sting... Je suis presque sûre que le groupe de Mira va réussir à la trouver, dit Meldy, confiante, pour rassurer les deux anciens otages, particulièrement inquiets quant au sort de leur amie commune.

Lyon appuya les paroles de sa petite-amie d'un sourire. Bien qu'incertain, évidemment, sur la situation de la dernière encore retenue dans Tartaros, sur celle de du groupe de Mira, ou de leurs aînés, il gardait une foi inébranlable en eux. Le plus dur était passé, tout irait bien. Puisque rien de pire ne pouvait leur arriver, n'est ce pas ?

Bodyguards  [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant