Chapitre 50 : Secours inespéré

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- Vous êtes sûrs qu'on le laisse là bas ? interrogea Sting en direction de ses acolytes, alors qu'il aidait Minerva à marcher.

Le couloir ne bénéficiait que d'assez peu d'éclairages, et cette absence de luminosité constante commençait à peser aux deux achluophobes du lot, qui étaient de plus en plus sur les nerfs au fur et à mesure que le temps passait. Le blond avait un bras passé solidement autour de la taille de l'actrice, et elle se maintenait debout en posant son sa main sur l'épaule de son garde du corps. La jeune femme peinait clairement à marcher, ses pieds nus manquaient de se dérober sous son poids à tout instant, et ses nombreuses blessures la tiraillaient. Sting le sentait bien, son corps aussi proche du sien ne pouvait pas lui cacher la douleur.

Les muscles de Minerva étaient crispés, son rythme de marche lent, et les marques des bracelets de cuir qui l'avaient maintenue enchaînée meurtrissaient ses poignets, y laissant des traces rougeâtres et violacées par endroit, qui la brûlaient terriblement.

Et pourtant, la brune avait absolument tenu à se déplacer elle même. On pouvait aisément comprendre une telle envie : des semaines contrainte à rester plaquée sur un mur, il paraissait normal qu'elle veuille reprendre son corps en main.

- Oui, on abandonne Gienma derrière. La porte est bloquée de l'extérieur, et il a un coude cassé. M'est avis que Kana suivra un régime sans alcool avant que ce salaud ne s'échappe, répondit Mirajane à leurs côtés.

Elle avançait en grimaçant, le bras droit pressé contre son corps, dans une démarche précautionneuse pleine de douleur. Visiblement, l'attelle de carton n'avait pas aidé à maintenir les os en place lors de la confrontation, et la jeune femme en souffrait manifestement beaucoup.

- T'es sûre que tu ne ne veux pas que je tente de maintenir ton bras en écharpe ? demanda Rogue, plein de sollicitude malgré l'hématome qui commençait à orner sa joue droite.

Leur aînée secoua la tête avec véhémence, le message était des plus clairs : hors de question de se faire soigner tant qu'ils n'étaient pas sains et saufs, au chaud, avec les autres.

Sting ressera sa prise sur Minerva en la sentant trébucher sur une dalle. La brune râla en sautillant sur un pied pour avancer : ses orteils nus avaient du mal à supporter le combat contre le sol dur et rugueux.

- 'Tain, saleté de dalles ! jura t'elle en grognant, crochetant l'épaule du blond pour retrouver son équilibre.

Sting eut un rictus nerveux. De même que Rogue. Et Mira. Le stress sans aucun doute, qui les fit craquer, et s'arrêter en plein milieu du couloir en proie à un immense fou-rire qu'ils n'arrivaient pas à arrêter.

Un craquement les stoppa, retentissant dans tout le bâtiment, suivit du bruit caractéristique des pas de quelqu'un lourdement armé. Les bruits de bottes ferrées retentissaient sur les dalles de Sabertooth, dans un vacarme bien connu d'eux tous, qui fit affleurer des souvenirs.

La lumière de lampes torches leur parvint par l'angle de droite, tandis que le bruit se faisait plus fort. Ils se figèrent, cherchant instinctivement leurs armes, avant de se rappeler que Kyoka les avait prises et déchargées.

Avec apréhension, ils virent arriver un petit groupe de militaires en tenue de commando noire. Foulard remonté sur le nez, et armes à feu dans les mains, ils se stoppèrent en les trouvant devant eux, désarmés et terrifiés.

- Ah, je crois qu'on les a trouvés ! observa une voix grave, dont ils peinèrent à identifier le propriétaire. Repos les mioches, vous êtes en sécurité, on est envoyés par Acno et Anna.

Par instinct protecteur, Mira s'était avancée de deux pas pour se placer devant eux, alors que Rogue glissait lentement vers Sting, et que Minerva se décrochait du blond pour ne pas entraver ses mouvements. Ils attendaient un geste de la jeune femme aux cheveux blancs, une parole, pour décider de leur attitude future.

- Qui êtes vous ? Qui a parlé ? demanda Mirajane, méfiante.

Un homme se détacha du lot de militaires. En habit noir comme les autres, de haute stature, sa joue droite apparaissait mangée par une longue cicatrice et il avait perdu un oeil. Une main tenait nonchalemment un sniper rifle, alors que l'autre se pressait contre son oreillette. Sa crinière de cheveux de jais, parsemée ça et là de mèches plus claires, rappelait étrangement quelque chose aux recrues d'Acnologia.

- Métalicana Redfox, je commande le régiment militaire d'Arbaless. Toi, la grande perche, t'es Mirajane Strauss c'est ça ? lança t-il en tirant sur sa cigarette, avec une attitude reposée déconcertante.

Elle n'eut pas le temps de répondre, seulement de lancer un regard perplexe vers ses coéquipiers, que le haut gradé reprenait déjà :

- Parfait. Je viens de parler à Anna. On vous ramène là haut, et le premier qui râle c'est au coin. Y'aura des ambulances et tout le tintouin pour vos blessures, alors pas de plaintes, compris ? martela Métalicana, martial mais toujours arborant ce sourire gouailleur si particulier, avant d'ajouter d'une voix pleine d'entrain : Bien, alors en route la bleusaille !

Le reste des militaires les encadra, certains avec un sourire rassurant, d'autre en parlant un peu pour détendre l'atmosphère. Rogue se montra aussi bavard que d'habitude, mais Mirajane réussit vite à plaisanter avec leurs miraculeux sauveurs, soulagée de ce renfort inespéré. Minerva raconta ce qui lui était arrivé dans les geôles de Tartarus, quand un des soldats, au crâne lisse, lui demanda ce qui lui valait tant de blessures. Une femme, katana au côté et yeux miel reflétant un état d'esprit des plus sérieux, vint aider Sting à soutenir le poids de la brune. Bientôt, l'atmosphère se detendit un peu, alors qu'ils prenaient conscience de la situation. Ils étaient ensemble, ils étaient sauvés, ils étaient en vie, et surtout ils allaient le rester.

Métalicana guidait leur petit groupe dans les dédales de Sabertooth, d'un pas sûr. Il lâchait parfois quelques rires, mais Sting, qui craignit un instant que leur guide ne soit un peu fou sur les bords, s'aperçut avec soulagement qu'il ne faisait que répondre à celui qui lui parlait dans l'oreillette.

Le blond prit le temps d'écouter le bruit de sa respiration, redevenue calme, et d'observer ses amis qui marchaient à son côté.

Et pour la première fois depuis un mois, il s'autorisa à le penser :

Tout allait bien.

Tout allait bien

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NDA : Mais... Mais... Qu'est ce qui m'arrive ? Ferais-je du zèle ? XD

C'est pour me faire pardonner du dernier retard, on va dire :3

Bodyguards  [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant