Chapitre 11

108 4 2
                                    

Elle déverrouilla avec hâte son ordinateur au point de se tromper dans son mot de passe quand elle le tapa à toute vitesse afin de se connecter à Skype. Dans tout juste une demi-heure, elle devrait être à son poste à l'hôtel pour gérer la réception et s'occuper du ménage, cela ne lui laissait que peu de temps pour parler avec Bill pendant que lui avait sa pause repas dans son travail.

La connexion mit un temps infini à se faire mais enfin une voix résonna hors du haut-parleur et lui donna une avalanche de frissons qui l'obligea à se frotter les bras pour ne pas être gelée.

« Lauria ? Tu m'entends ? »

Un rire lui échappa. L'image ne s'afficha pas encore mais rien que ces quelques mots lui donnèrent l'impression d'une douce chaleur au fond du ventre qui fit disparaître ses angoisses.

« Je t'entends. Mais je ne te vois pas encore.

- Ah ? Et maintenant ?

- Je te vois, sourit-elle devant l'image affreusement pixelisée. Ce n'est pas très clair mais je te vois.

- C'est parce que je suis avec mon portable, pas mon ordinateur. La connexion doit être difficile. Toi, je te vois bien. Je suis désolé, je n'ai pas beaucoup de temps.

- Moi non plus. Je dois aller travailler.

- Ah oui, c'est vrai. Tu travailles de nuit. J'avais oublié, désolé.

- Ce n'est pas grave. Oh mon Dieu... Ça me fait tellement plaisir de te revoir, lui avoua-t-elle non sans une certaine émotion dans la voix.

- Moi aussi. Quand j'ai vu ton e-mail en me réveillant ce matin, j'ai cru que j'allais pleurer. Je suis désolé de t'avoir répondu si vite mais je n'avais pas le temps, expliqua-t-il confus. Je me suis levé en retard et j'ai dû emmener Pumba chez le vétérinaire, j'ai tout juste eu le temps de t'envoyer une réponse avec une heure de connexion. Est-ce que tu vas mieux maintenant ?

- Maintenant que je te vois et que je t'entends, oui. Tu me manques.

- Tu me manques aussi. Qu'est-ce qui s'est passé avec ta sœur ?

- Oh ! C'était fou, soupira-t-elle encore blessée par cet échange. Je ne suis qu'une enfant pour elle. Je suis une enfant stupide de croire que tu m'aimes. Ce qu'elle voit, c'est qu'on a juste passé du bon temps et que maintenant tu te moques de moi parce que tu me fais croire qu'il y aura plus.

- C'est faux ! Rétorqua-t-il presque immédiatement. Lauria, c'est faux, tu le sais, pas vrai ?

- Oui, je le sais.

- Ne la crois pas. Ça voulait dire quelque chose pour moi ces quelques jours ensemble.

- Pour moi aussi... Mais elle a été si méchante, dit-elle alors que ses yeux se remplirent à nouveau de larmes chaudes. Ouais, je suis qu'une enfant pour elle. Je suis naïve, idiote et je vais être très déçue parce que tu vas me laisser tomber comme une merde.

- Ce n'est pas vrai. Comment elle peut dire ça ? Elle ne sait pas ce qu'on a vécu...

- C'est exactement ce que j'ai dit. Mais elle pense qu'elle est plus forte que moi, elle sait tout et elle refuse de me croire quand je dis que c'est possible entre toi et moi. Maintenant, elle attend que je vienne pleurer dans ses bras parce que tu ne me répondras plus.

- Ça n'arrivera pas. Je suis là, je vais rester près de toi. Tu te souviens ? I am by your side. Just for a little while.

- We'll make it if we try. » Finirent-ils à l'unisson.

Je veux rêver avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant