Chapitre 28

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Une chatouille dérangea Lauria dans son sommeil et l'obligea à ouvrir les yeux malgré sa volonté à se rendormir. Elle tomba alors sur son bras droit tendu en train d'être parcouru par de longs doigts qu'elle reconnut aussitôt. Un faible sourire déforma ses lèvres en voyant ces ongles prendre le chemin que le sable de son tatouage ne prendrait jamais, éternellement figé dans son bras.

Elle abaissa les paupières. Avec l'obscurité qu'elle avait aperçue, elle avait compris qu'il était encore tôt, trop visiblement, et elle chercha à retomber dans ses songes. Elle se laissa bercer par cette respiration discrètement près de son oreille ainsi que par cet aller-retour délicat sur son avant-bras qui lui provoqua plusieurs frémissements. Elle ne parvint pas à replonger dans un doux repos, elle ouvrit les yeux pour de bon et observa la nuit entourer Los Angeles en contre-bas qui résista au sommeil avec ses lumières.

« Bill ? Appela-t-elle dans un murmure.

- Hum ?

- Il est quelle heure ?

- Cinq heures du matin.

- Et tu ne dors pas ?

- Toi non plus que je sache, rétorqua-t-il en plongeant son nez dans son cou.

- C'est de ta faute, se plaignit-elle faussement. C'est toi qui m'as fait des chatouilles.

- Oh, désolé. J'aime juste te caresser... T'as la peau si douce.

- Merci.

- Et puis non, je n'arrive pas à dormir, soupira-t-il sans se défaire de sa peau chaude qu'il embrassa de temps en temps. Je pense trop à ce qui nous attend.

- Le mariage ?

- Hum... On n'a que trois mois pour l'organiser et le faire. Je suis à la fois angoissé et excité, avoua-t-il en resserrant ses bras autour de son corps. Pas toi ?

- Si, bien sûr. Je ne sais même pas comment prévenir ma famille.

- Avec un faire-part, comme tout le monde.

- Je n'ai pas vraiment envie de plaisanter. J'ose à peine imaginer ce qu'ils vont penser de tout ça.

- S'ils refusent de venir, c'est vraiment qu'ils sont idiots.

- Ils n'auront peut-être pas les moyens de prendre l'avion jusqu'ici pour ça, contesta-t-elle.

- S'ils acceptent de venir mais qu'ils n'ont pas les moyens, on les aidera. Mais s'ils refusent juste parce qu'ils font la tête, c'est vraiment qu'ils sont idiots. Ils ne peuvent pas ne pas venir au mariage de leur fille, ça serait absurde.

- Pourtant... J'ai bien peur que ça soit le cas. On verra bien. Il faut déjà qu'on arrête une date et qu'on bloque l'endroit. On n'a pas beaucoup de moyens non plus, il faut qu'on voit à l'économie.

- Je sais, oui. Je connais quelques endroits mais il faudra se renseigner.

- Tu as une idée du prix que ça nous coûterait ?

- Si on veut quelque chose d'un peu propre et joli, il faut bien compter cinq cents dollars au minimum.

- Ah oui, quand même, réalisa-t-elle. On aurait quoi avec ça ?

- Je pense que tu peux avoir une salle bien décorée, deux notaires et un service de photo de qualité.

- C'est tout ? »

Je veux rêver avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant