Lauria vit Bill enfin rentrer de son travail. Elle avait passé la journée dans l'appartement, la pluie n'avait pas cessé depuis la veille et avait inondé toute la ville qui d'un coup semblait beaucoup moins attractive avec ces montagnes de nuages noirs et ces rues assombries gorgées d'eau. Mais dès qu'il franchit la porte, elle oublia tout. Il l'éclaira tel un soleil levant, avec douceur, sans agressivité, et l'émerveilla autant qu'au réveil le matin-même lorsqu'il avait quitté le lit après lui avoir dit de rester couchée et lui avoir souhaité une bonne journée. Elle l'accueillit comme si elle avait toujours vécu ici, qu'il débarquait chez elle. Elle vint l'embrasser du bout des lèvres une fois ses mains essuyées sur un torchon.
« Salut.
- Salut. Ça sent bon, qu'est-ce que c'est ? Lui demanda Bill alors qu'il retira son manteau.
- J'ai fait la cuisine.
- Vraiment ? Tu n'étais pas obligée.
- Ça me fait plaisir. Et il faut qu'on mange et on ne peut pas faire un pique-nique tous les jours.
- C'est vrai. Merci beaucoup. J'aurais pu commander une pizza...
- On peut essayer de manger sain aussi, juste une fois, plaisanta-t-elle.
- OK mais c'est bien parce que tu es là. » Rit-il avec elle.
Ils dînèrent donc ensemble, face à face sur la table, avec Pumba comme distraction qui quémanda une part de risotto à l'un ou à l'autre. La discussion tourna majoritairement autour de Tom et de ses prochains examens de santé. Lauria fit son possible pour rassurer Bill qui s'inquiétait de voir peut-être son frère boiter pour toujours et ne pas retrouver toutes ses sensations sur sa jambe. Elle-même dissimula son appréhension. Même si elle ne connaissait pas très bien Tom et que leurs rares contacts n'avaient pas été des plus chaleureux et amicaux, elle ne souhaitait pas qu'il lui arrive un malheur du genre, elle savait que Bill en serait touché pour des mois, peut-être des années, et égoïstement, elle ne voulait pas avoir à supporter cela. Alors elle chercha les mots pour le rassurer, le détendre et essayer de lui faire oublier le mauvais côté des choses en se concentrant sur les espoirs permis. Tom n'était pas en danger, il allait probablement récupérer ses aptitudes avec beaucoup de rééducation.
Une fois Bill plus détendu et plus serein, ils finirent la soirée en s'échouant devant la télévision, des chocolats en guise de dessert qu'ils picorèrent petit à petit, au fil des intrigues du film. L'un contre l'autre, ils savourèrent autant leurs friandises que le moment, comme s'ils n'allaient plus jamais le vivre. Calée dans les bras de Bill, sa tête posée sur son torse qui se souleva régulièrement, elle passa plus de temps à caresser son bras nu du bout des ongles qu'à réellement regarder l'écran de la télévision. Le film ne l'intéressa qu'à moitié, elle préféra suivre les frissons sur cette peau tout juste tannée par le soleil de l'été passé. À mesure qu'elle les observa se former sous ses attentions puis s'évanouir, une nouvelle chaleur s'installa dans son ventre et remonta à ses poumons qu'elle gonfla davantage.
Elle s'écarta de lui presque à regret mais elle estima cela plus sain car elle se connaissait et elle se savait capable de lui bondir dessus dans les prochaines minutes. Elle resta donc à sa place et préféra caresser Pumba plutôt que son maître le temps que cette tension en elle diminue un minimum.
Seulement le film se termina plus vite qu'elle ne l'aurait cru et tous deux rejoignirent la chambre pour s'endormir. Néanmoins, allongée dans les draps, dans cette obscurité protectrice et rassurante, elle put deviner toute la pièce grâce à l'éclairage urbain s'insinuant à travers les volets. Notamment Bill qui s'allongea seulement à l'instant après avoir retiré ses vêtements. Elle admira son corps à moitié couvert par les draps, elle eut le loisir de deviner son torse nu sous cette très faible luminosité que ses doigts vinrent parcourir tout en douceur. Elle le sentit frémir sous cette innocente caresse presque trop légère pour être perceptible. Elle le vit tourner la tête vers elle, lui sourire, mais ne pas prononcer un mot.
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Je veux rêver avec toi
FanfictionRêver, c'est beau. Rêver à deux, c'est magique. Mais l'assumer au grand jour, cela peut se révéler plus compliqué qu'il n'y paraît, et il faut parfois faire des sacrifices pour y parvenir. Tous les contes de fées ont leurs péripéties.