Chapitre 29

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Le soleil disparut lentement du ciel, laissant derrière lui une lumière aussi colorée qu'invraisemblable. Le bleu se dégrada en vert puis en jaune, en rose et enfin en rouge profond pareil à l'Enfer. Les nuages s'accumulèrent à l'horizon contrairement au reste de la journée où une vaste étendue azur paraît la voûte céleste sans le moindre accroc.

Néanmoins, Lauria n'apprécia pas le spectacle de cette magie aux mille nuances. Enfermée dans l'appartement sous une lumière bien trop fade, elle pianota sur son clavier. Alors qu'elle regarda les différents choix de bouquets possibles, Bill rentra comme une furie dans l'appartement, Pumba à ses pieds tout essoufflé par ce qu'elle devinait être une course. Elle délaissa son ordinateur portable un instant et appuya son menton dans sa paume, l'œil amusé par son copain en train de reprendre son souffle comme s'il venait de courir un marathon. Elle ne l'avait pas vu de la journée et elle le regrettait, surtout aujourd'hui alors qu'il s'agissait de son anniversaire. Elle n'avait pas eu la chance de sentir un baiser se déposer sur son front le matin comme c'était parfois le cas quand son sommeil n'était pas trop lourd. En revanche, elle avait trouvé une carte déposée en évidence dans la cuisine pour la nourrir de mots d'amour en pagaille et la faire patienter avec une promesse. Promesse qui allait devoir être tenue dans les prochaines minutes.

« Bonjour, lança-t-elle innocemment.

- Salut.

- Eh bien, qu'est-ce qui t'arrive ? Je croyais que tu avais pris ta voiture pour aller chez ta mère, pas que tu y allais à pied, ricana-t-elle. À moins que ça soit le boulot qui t'épuise autant.

- Te moque pas. T'as déjà essayé de courir le plus vite possible dans des escaliers après une journée à piétiner dans un magasin et presque une heure de route au total ? Rétorqua-t-il en allant se chercher à boire.

- Pour être essoufflé comme ça, c'est vraiment que tu n'es pas sportif...

- J'ai surtout une bonne nouvelle à te dire, la coupa-t-il en approchant d'elle.

- Je t'écoute.

- On annule les frais pour le costume.

- Pourquoi ?

- Ma mère me l'offre.

- Quoi ?

- Elle refuse que je le paie, elle m'a dit qu'elle s'était toujours promis de nous offrir nos costumes le jour où on se marierait, Tom et moi.

- Wow, c'est vraiment gentil de sa part.

- Oui. Et elle est d'accord pour accueillir ta famille chez elle... Enfin si elle vient, rajouta-t-il en retenant une grimace.

- On saura ça bientôt.

- Du coup, si on recalcule sans le costume et l'hôtel, ça nous fait combien à débourser ? »

Elle attrapa son carnet, son stylo, et éplucha la liste de leurs dépenses futures. Elle corrigea les lignes, fit bouger les chiffres et calcula la somme finale. Ses lèvres s'ourlèrent à mesure que la mine écrivit le nombre au bas de la feuille.

« On tombe à un peu plus de mille six cents dollars, lut-elle plutôt satisfaite.

- Parfait, se réjouit-il en venant embrasser sa tempe. Tu vois ? On va l'avoir ce mariage de rêve. Et sans trop se priver.

- Je vois, oui. C'est super. Je suis tellement impatiente que tout ça se fasse...

- Moi aussi. Ça va être long jusqu'en juin maintenant. Mais parlons de choses plus concrètes.

Je veux rêver avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant