JEUDI 16 AOÛT, MIDI
Les jours précédents se sont égrainés avec une lenteur qui n'est pas pour me déplaire. Depuis ma balade à moto avec l'inconnu du métro, je flotte à mille lieux au-dessus de la ville, sur un petit nuage dont je n'ai aucune envie de redescendre. Il pourrait paraître insensé d'accepter une folle chevauchée avec un homme dont on ignore tout, jusqu'au prénom. C'est en tout cas ce que je penserais si quelqu'un me racontait une telle histoire. Mais avec lui, c'est différent. Il a, sur moi, un effet que je ne m'explique pas. La simple idée de toucher ou d'être touchée par quelqu'un me rebute affreusement. Mais pas lui. Lorsqu'il a enroulé mes bras autour de sa taille pour que je m'y accroche, les frissons qui m'ont parcouru l'échine n'avaient rien à voir avec le dégoût habituel. J'avais envie que ça ne s'arrête jamais. J'avais envie de plus.
En arrivant à l'appartement ce soir-là, j'avais eu la surprise de trouver Sonia qui avait pris sur elle de récupérer Messiah chez Nana. Lorsqu'elle m'avait vu arriver, incapable de me défaire de mon immense sourire, elle avait immédiatement deviné qu'un événement peu commun venait de m'arriver. Encore bien trop euphorique pour jouer les amies inaccessibles, je n'ai pu faire autrement que de partager mon bonheur avec elle. En grande fan de potins qui se respecte, elle m'avait écoutée avec grande attention avant de me submerger de questions.
— C'est pas vrai ?! s'était-elle exclamée, peinant à dissimuler sa joie. Je savais bien que t'avais le béguin pour un type ! Tu vois tu niais, mais je le savais ! On peut rien me cacher à moi !
— Ça va redescend Miss j'me-la-pète !
— Bon t'as fait les choses comme il faut j'espère ! Rassure-moi, tu lui as laissé ton numéro, pas vrai ?
— Euhhh... Non ?
J'affichais une moue contrite face à son air réprobateur.
— Oh la la, ma chérie, t'as encore tellement à apprendre avec les mecs. Comment il s'appelle d'ailleurs ?
Je me mordis les lèvres pour masquer mon amusement en préfigurant la fureur que ma réponse n'allait pas manquer de provoquer chez elle.
— Eh bien, c'est intéressant que tu me poses cette question. En fait, j'en sais rien...
Elle me fixa un instant, déconfite.
— Tu te fiches de moi... Ah ah ah, ah oui c'était une blague... des fois j'ai du mal à piger ton sens de l'humour ma bichette !
— Hum, non je t'assure, je ne connais pas son prénom... quoi, c'est pas si grave hein... par contre je suis pas sûre d'apprécier ton sous-entendu ! Tu trouves que j'ai un humour naze ?!
L'expression de mon amie changea dans la seconde. Elle m'observa comme si j'étais un cas désespéré avant de passer une main dans ses longs cheveux châtain foncé.
— C'est pas croyable que tu ne connaisses même pas son prénom ! Comment c'est possible ?!
— On se donne des petits surnoms, répondis-je béatement. Je trouve ça tellement mignon, j'ai pas envie de tout casser... imagine s'il s'appelle Jean-Robert ?! J'fais comment moi après pour continuer de le trouver sexy ?!
Mon amie éclata de rire. C'était gagné, j'étais parvenue à détourner son attention en déclenchant son hilarité. Connaissant Sonia, elle ne m'aurait pas lâchée de la nuit ! Je profitais même de ce petit instant de flottement pour enchaîner sur un sujet qui, s'il ne me concernait pas, m'intéressait particulièrement. Oui, je l'avoue, j'ai moi aussi des tendances aux commérages.
— Et alors toi, tu en es où de ton idylle avec ton séduisant et si sympathique prof de musique... ?
— Idylle ? Tu parles, on passe notre temps à nous lancer des vacheries à la figure. Ce gars m'insupporte ! Il est trop...
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Quand le destin s'emmêle / Tome 1 Hot Summer
Fanfiction3 auteures @Maaleikaa333 , @Sabdal06 et @MissG972 unissent leurs plumes pour vous offrir une magnifique romance basée sur les personnages Is It Love de Claire Zamora. Trois jeunes femmes, trois amies « virtuelles » que le destin va finalement réuni...