CHAPITRE 25 / SONIA / Période du 11 au 17 Sept

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MARDI 11 SEPTEMBRE 2018, 21H00

Une énième journée longue et éprouvante touche à sa fin. Un mal de tête pénible a élu résidence dans mon crâne à force de passer mes journées dans cette pièce de culture cellulaire confinée sans aucune ouverture sur le monde extérieur. Une fois arrivée devant la porte de mon appartement, je ne rêve que d'une chose: un bon bain chaud relaxant et mon lit. Je fais tourner la clé dans la serrure quand un cri perçant vient heurter mes tympans:

— NOOOOOOOONNNNNN ! JE VEUX PAS ! JE VEUX PAS !

C'était trop demandé ! La scène que j'observe en poussant la porte d'entrée est surréaliste: Messiah a décidé de se jeter face au sol, frappant des poings et des pieds sur le parquet grinçant. Aurore est debout en face de lui, rouge de colère, les mains croisées, attendant visiblement que son fils cesse ses jérémiades. Étonnée du comportement inhabituel du petit garçon, je m'approche de mon amie et la questionne sur son état.

- Messiah fait sa crise, m'explique-t-elle, je sais même pas ce qu'il veut ! Il s'ennuie et veut s'amuser avec mes nerfs ! J'en peux plus, Sonia. Je sais plus quoi faire pour le calmer !

La jeune maman est au bord de la crise de nerfs. Messiah aussi d'ailleurs. Lui qui est si calme en temps normal, d'un caractère poli et souriant, il n'avait jamais fait un seul caprice. Ses agissements puérils sont une indication directe sur son mal-être. Du jour au lendemain, il s'est retrouvé arraché de son pays natal, de ses amis, de ses petites habitudes. La seule personne sur qui il peut se reposer est sa mère, mais il ne la voit pas aussi souvent qu'il le souhaiterait. Je sais qu'Aurore se sent coupable de ne pas passer assez de temps avec son enfant. Il lui manque terriblement mais elle ne peut faire autrement, il faut qu'elle travaille afin de subvenir à ses besoins.

Pour l'heure, il est urgent de pallier à ce problème afin d'apaiser mère et fils. Je fais signe à la jeune maman de nous laisser puis m'approche de Messiah, m'installe sur le sol, croise les jambes à ses côtés puis pose une main rassurante dans son dos, ce qui le fait relever la tête vers moi. Ses adorables petits yeux noisettes sont embués et sa respiration est accélérée à cause de ses gesticulations intenses.

— Mon cœur, ça ne sert à rien de te mettre dans des états pareils. Qu'est-ce qui t'arrive? Raconte tout à Tata Soso.

Le petit se redresse et croise les jambes à son tour, m'imitant à la perfection. Il pose ses coudes sur ses genoux et ses mains minuscules sur ses joues. Un sourire attendri vient se dresser sur mes lèvres.

— Je veux rentrer chez nous, dit-il tristement sans décrocher son regard du sol.

— Pourquoi ? Tu n'es pas content ici avec nous ? Ça ne se passe pas bien à l'école ?

— Je m'ennuie !

— Comment ça tu t'ennuies ? Tu ne joues plus à l'homme araignée avec ton ami Tommy ?

— Si mais je peux jamais le voir ! Maman veut pas m'emmener !

— Elle ne sait pas où il habite mon chou. Je suis sûre que si tu lui demandes gentiment, elle ne dira pas non.

La triste frimousse brune ne semble pas convaincue de mes mots et détourne les yeux vers le sol.

— Maman est jamais là ! Elle m'aime plus.

— Mais non, voyons ! Ta maman est toujours là et elle t'aime plus que tout au monde !

— Alors pourquoi elle veut plus jouer avec moi ?

— La vie des adultes n'est pas facile, tu sais. Maman doit travailler pour qu'elle puisse payer la maison et à manger. Elle aussi a envie de jouer avec toi, mais le soir elle est très fatiguée, elle a besoin de se reposer. Mais dès qu'elle a un moment pour elle, elle en profite pour le passer avec toi, tu le sais ça.

Quand le destin s'emmêle / Tome 1 Hot SummerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant