CHAPITRE 18 / AURORE ET GERALDINE / 25 Août

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★★ AURORE★★

SAMEDI 25 AOÛT, 5H00

Emmitouflée entre mes draps fins, j'ouvre brusquement les yeux, tirée du sommeil que j'ai l'impression d'être parvenue à trouver il y a quelques minutes à peine... Je ne sais pas ce qui a pu m'extirper aussi brutalement des bras de Morphée. Je ne me souviens pas avoir rêvé...

Je me redresse légèrement et suis immédiatement tiraillée par une boule qui me comprime douloureusement l'estomac. Je pose une main sur mon ventre en grimaçant. Un coup d'œil rapide au réveil m'indique l'horaire particulièrement précoce. Cinq heures du matin pour un samedi, ça n'est pas du tout mon genre ! Pourtant, je sais d'instinct qu'il ne sert à rien de forcer les choses aujourd'hui. Je serai incapable de retrouver le sommeil.

En prenant bien soin de ne pas troubler le repos de mon fils, je me glisse doucement hors du lit et me dirige en silence vers la petite cuisine de l'appartement. Quitte à être sujette à une insomnie matinale, autant en tirer avantage. Je vais préparer un petit déjeuner digne de ce nom à mes amies. Peut-être cela apaisera-t-il la tension qui me noue l'abdomen.

Je me lance donc dans la préparation des plus délicieux pancakes qui soient. J'aurais préféré les crêpes. Soyons honnêtes, il n'existe rien de meilleur que les crêpes. Mais en Amérique, impossible d'en faire d'aussi délicieuses que celles que je concoctais en France. Les ingrédients diffèrent bien trop des nôtres...

Je laisse les heures défiler, assise sur une des chaises inconfortables de la cuisine, en jouant à l'un des nombreux jeux de mon téléphone portable. Je ne suis pas très attachée à ce petit objet en temps normal, mais depuis le début de cette semaine, j'ai l'impression de ne pas avoir décollé le nez de ce petit appareil. Entre les messages que Matt et moi nous envoyons de plus en plus régulièrement et ceux de son frère qui me harcèle presque pour en apprendre davantage sur Géraldine, j'ai légèrement l'impression qu'il est devenu une extension de moi-même...

Mon estomac se contracte considérablement lorsque mes pensées se dirigent vers le délicieux motard. Je comprends que cette désagréable sentation qui a élu résidence dans mon abdomen depuis le réveil est manifestement due au stress. Plus les heures avancent, et plus j'anticipe. Et si je n'étais pas à la hauteur de ses attentes ? D'ailleurs, qu'attend-il de moi au juste ? Malgré la quantité faramineuse de SMS que nous avons échangée depuis lundi, nous ne nous sommes contentés de rester qu'à la surface des choses. C'est un peu notre mode de communication. Les plaisanteries, éventuellement parsemées de quelques sous-entendus. Mais nous n'avons pas réellement de véritable conversation sérieuse. Peut-être est-ce la seule chose qu'il recherche auprès de moi ? Quelqu'un qui le fasse rire et qui lui offre le moyen de décompresser de ses semaines de boulot. Une bonne copine en somme. Comme les autres.

Mais Matt n'est pas comme les autres pour moi. Je souffrirais qu'il se contente de cette vision réductrice me concernant.

Géraldine finit par me rejoindre aux alentours de huit heures. Je me lève aussitôt pour lui servir un bon jus plein de vitamine. Au vu de sa mine à la limite de la zombification, elle risque d'en avoir bien besoin !

— C'est pas la grande forme apparemment ma choupi ?

Choupi, c'est ainsi que je la surnomme lorsque je la sens au plus bas.

— En effet, grogne-t-elle en se frottant les yeux. J'ai quasiment pas fermé l'œil de la nuit.

— C'est pas étonnant avec tout ce que t'as ingurgité la veille, miss "oneshot" ! Pourquoi tu tentes le diable de cette façon toi aussi...

— Hey, d'habitude, c'est toi la mauvaise conscience !

— Ouais, c'est bien pour ça que je compte en profiter pour me la péter maintenant que je suis la représentante du bien choupi ! fanfaronné-je en bombant la poitrine.

Quand le destin s'emmêle / Tome 1 Hot SummerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant