Quand le destin s'emmêle / Tome 1 Hot Summer

INTRODUCTION GERALDINE

JEUDI 31 MAI, 19H00

À l'âge de vingt deux ans, et pour acquérir une expérience à l'international, parfaire mes compétences en anglais, mais également prendre du recul avec une situation familiale compliquée, j'ai décidé de quitter ma ville natale, capitale des Hauts de France, Lille et de partir en direction de la Floride de l'autre côté de l'Atlantique. Avoir de la famille déjà sur place est un avantage non négligeable, alors pourquoi ne pas en profiter ?

Ma tante Monique, la sœur de mon père, l'aînée d'une fratrie de cinq enfants, habite la charmante ville de Tampa au Nord d'Orlando. Elle est arrivée dans les années soixante aux Etats Unis, s'y est installée, a épousé un natif du pays et n'en est plus jamais repartie. Mon cousin Pat est donc né sur place et ne parle pas un mot de français, à part les basiques « Bonjour », « Merci » ou « Au revoir ». Ce qui en soi ne me dérangeait pas plus que ça, je n'ai pas choisi de m'installer auprès d'eux par souci de fainéantise intellectuelle ou linguistique. C'était, en outre une excellente manière de perfectionner ma connaissance de la langue de Shakespeare. Ma famille paternel est d'origine martiniquaise. Petite île des Antilles françaises dans les Caraïbes. Du côté maternel, j'ai hérité d'origines françaises et polonaises. Avec tout ça, il est assez drôle de se dire que mon héritage ADN ne me permet pourtant pas de tenir l'alcool plus que de raison. Rhum et vodka, très peu pour moi. D'où le surnom de « Missoneshot » gentiment attribué par certains de mes amis proches et qui, pour le coup, me convient et retranscrit parfaitement mon niveau de résistance.

Je suis donc une métisse, d'environ un mètre soixante-dix, yeux noirs, cheveux bruns foncés mi longs avec une belle frange habillant mon front. Mes signes distinctifs ? Une tâche de naissance sur le tibia de la jambe gauche, un tatouage en forme de dragon sur ma poitrine et deux autres sur les hanches, représentant le yin et le yang. Ma couleur préférée ? Le rose ! Plus girly que moi n'existe pas. Tout est couleur « fille » chez moi, de la coque de mon téléphone à mon ordinateur portable en passant par mon sac de sport. À ce sujet d'ailleurs, j'aime le sport, oui, mais à petites doses, une ou deux séances de fitness par semaine me sont amplement suffisantes. Je n'ai pas des abdominaux de rêve mais je me bouge un minimum pour garder une silhouette harmonieuse. Manger sainement ? Oui dans l'ensemble... mais parfois, il m'arrive de saliver, puis de finalement craquer sur un énorme burger de Jack in the box. Comment résister à ce double cheese tellement énorme et que je n'arrive jamais à finir ? Par la suite, je culpabilise pendant une semaine entière et reprends le « cinq fruits et légumes par jour » que le gouvernement préconise... jusqu'à ce que je craque de nouveau. Les yeux plus gros que le ventre ?! Oui, c'est bien moi !

Quelques semaines après mon arrivée sur le sol floridien, j'ai rapidement dégoté un job de serveuse dans un petit restaurant sympathique et convivial, pour aider ma tante et mon cousin financièrement en payant notamment ma part du loyer et, tout ceci, en parallèle de mes études dans le commerce international.

Deux années plus tard, j'ai rencontré mon petit ami actuel, Ian, lors d'une rencontre amicale de basketball entre universités. Mon cousin Pat, grand fan de ce sport et de l'équipe nationale des Spurs de San Antonio (Go Spurs Go !), voulait me montrer comment se déroulait un match à « l'américaine ». Il m'a donc emmenée à cette rencontre inter-universités car l'occasion s'était présentée. Lors de ces matchs annuels, de nombreux étudiants, tous plus séduisants, forts ou musclés les uns que les autres se pavanent devant leur public ainsi que les jolies et athlétiques cheerleaders. Ils se comportent tous comme de vraies stars hollywoodiennes ! Mon attention s'est vite retrouvée captivée par un grand blond aux yeux bleus, de corpulence plutôt mince et un corps magnifiquement sculpté, portant le numéro neuf de son équipe. Assise dans les tribunes, je ne l'ai pas lâché une seule seconde des yeux pendant tout le jeu. Une des pom pom girls était aux petits soins pour ce bel apollon à chaque pause, ce qui n'a pas manqué de me faire sourire. Je ne suis pas du tout ce genre de filles. J'ai un caractère de « merde » comme mes proches pourraient le qualifier, un tempérament de feu et de « chieuse » comme dirait ma petite sœur. Me rabaisser à servir un homme pour son plaisir ? Très peu pour moi. Je suis une femme indépendante, qui sait exactement où elle va et comment elle y va. Si je veux un homme dans ma vie, je n'attends pas qu'il vienne me chercher. J'y vais. Je n'ai rien à perdre de toute manière ! Qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas ? Disons, que je ne manque pas de confiance en moi, c'est un trait assez caractéristique de ma personnalité. Je n'ai pas un ego surdimensionné mais juste assez développé. Disons que j'aime celle que je suis et le revendique. Un chouilla de narcissisme correctement dosé. On aime ou on n'aime pas. Je m'en contrefous, je suis telle que je suis, que l'on m'accepte ou pas.