The Kim family [TERMINEE]

Chapitre 19

Lorsque les oisillons naissent, les parents les gardent aux nids pour les protéger. Ils leur apportent à manger, les réchauffent de leurs plumes. Une fois l'oisillon assez grand et assez fort, il est temps pour lui d'apprendre à voler, à trouver sa nourriture et surtout de quitter le nid familial.

Et quitter le nid, c'était un grand changement pour l'oisillon.

Park Jimin, petit oisillon de la famille Kim, venait enfin de quitter le nid familial d'Incheon. Comme ses deux frères avant lui, le voici en route pour la grande capitale de Corée du Sud : Séoul. Il avait laissé son cadet seul, entre les mains de ses parents.

Kim Seokjin et Namjoon étaient devenus leurs tuteurs légaux il y a maintenant 9 ans. Jimin et Taehyung avaient fait leur collège et leur lycée à Incheon. À ses 16 ans, Taehyung avait été repéré dans une agence grâce au court métrage qu'il avait réalisé avec son groupe de théâtre et qu'ils avaient posté sur Youtube. Il avait signé un contrat d'acteur puis avait de suite déménagé à Séoul. À 17 ans, il avait enchaîné les petits rôles puis les seconds leads. À 18 ans, il était devenu la nouvelle pépite des cinéastes et des réalisateurs. Sa popularité avait rapidement augmenté et il avait conquis le cœur de tous ses fans. Maintenant, à à peine 21 ans, Park Taehyung cumulait les premiers rôles et se lançait dans des longs métrages plus imposants.

Jimin n'avait pas eu cette chance d'être repéré si jeune. Il avait continué ses petits cours de danse classique dans son école de quartier. Après le lycée, il avait été accepté dans une grande école de danse basée à Incheon. Ce ne fut que l'année dernière, lors de leur ballet de fin d'année - Casse Noisette - que l'école d'art de Séoul l'avait contacté. Et le voici, perdu dans l'immensité de la gare séoulienne. Il faisait rouler ses deux valises derrière lui sur lesquelles il avait accroché deux autres sacs tout aussi remplis. Leur poids le ralentissait. Il avait l'impression de faire du sur place sur le carrelage parfaitement ciré du hall.

Dehors, il y avait foule. À son départ d'Incheon, Jimin avait eu peur d'être dépaysé mais finalement, ce n'était pas si différent : beaucoup de voitures, on se bousculait dans les rues, arrêts de bus bondés sans parler du métro. Du bruit, de la pollution, des gratte-ciels. Non décidément Incheon et Séoul n'étaient pas si différentes. Ne supportant pas l'idée d'être empaqueté avec les autres dans le bus, Jimin réussit à s'arracher un taxi. Celui-ci l'emmena au nord de Séoul, le quartier étudiant. Le nez collé à la vitre, le jeune homme observait les quartiers populaires défiler sous ses yeux.

Le taxi le laissa à l'entrée d'un petit quartier ancien. Les rues se résumaient à de petits couloirs, des escaliers à gogo. Le labyrinthe de petites maisons le perdit lui et son meilleur GPS. Jimin secoua ses cheveux entièrement noirs, agacé. Il avait cette fâcheuse impression de tourner en rond. Au prix d'un effort de déductions, il parvint à trouver une rue passante. Tout timide qu'il était, il marcha le long des petits commerces, regardant par les bais vitrées. Prenant finalement son courage à deux mains, il entra dans une petite boutique de musique vide. La clochette de la porte annonça son entrée. Elle teinta plusieurs fois alors qu'il peinait à faire grimper la petite marche à ses gigantesques valises. Il observa avec de grands yeux les étagères chargées de disques, de partitions. Quelques instruments banaux comme des guitares étaient accrochés le long d'un mur. Une musique classique jouait en arrière plan et de l'encens brûlait à la caisse. Il reconnut aisément les morceaux de Casse-Noisette. L'ambiance lui plaisait énormément, il s'y sentait bien. Une douce chaleur se répandit dans son cœur.

-Bonjour ! Puis-je vous aider ?

Jimin sursauta. Il n'avait pas remarqué ce vendeur de l'autre côté d'un rayonnage qui lui souriait jusqu'aux oreilles.

-Je peux vous aider ? Demanda-t-il à nouveau.

Jimin bafouilla une réponse. Il lâcha ses valises pour fouiller dans ses poches. Entraînée par leur poids, les valises s'écrasèrent sur des étagères. Une pile de sonates pour hautbois et clarinette s'effondra au sol et entraîna dans sa chute une multitude de CD