The Kim family [TERMINEE]

Chapitre 13

Namjoon sortit de la salle d'interrogatoire, abasourdi. Qui croire... Le blondinet ou son frère ? Leurs récits étaient contradictoires, ils se disputaient par pensées sans jamais se mettre d'accord. Avaient-ils tué oui ou non "La Mère" ce soir-là ? Le blondinet disait que non, le deuxième oui. Tous deux donnaient une foule de détails et ils étaient toujours ensemble.

Suivant l'un d'eux, ils n'étaient pas retournés chez "La Mère" les deux jours précédant sa mort. Ils avaient flâné dans les quartiers riches, regardé avec envie de nouveaux vêtements à la mode. Avec l'argent, ils avaient mangé pour la première fois dans un petit restaurant sous tente. Ce n'était que le lendemain matin qu'ils étaient rentrés, retrouvant leur chez eux entourée de policiers. Son frère affirmait qu'ils étaient rentrés plus tôt, qu'ils l'avaient tué après une violente dispute. Une histoire d'indépendance, d'arrêt de leur scolarité qui revenait souvent dans leur sujet de conversation depuis un an.

La fin de la journée approchait et Namjoon n'était pas plus avancé avec les jumeaux. En désespoir de cause et incapable de trancher, il s'assit sur le bureau de l'officier Kim Sunwoo. Dès les "aveux", le commissaire l'avait chargé de trouver leur alibi au restaurant et aux magasins. Incheon, comme la plupart des villes coréennes, était équipée d'une multitude de caméras de surveillance. Il avait été facile pour l'officier de générer un itinéraire.

-V'nez voir, m'sieur.

Le commissaire se pencha par-dessus son épaule et regarda avec attention les caméras de surveillance. Il écarquilla les yeux, surpris.

-J'peux vous montrer le lend'main s'vous v'lez.

-Ça ira.

Satisfait, Namjoon lui donna une claque dans le dos. L'un des deux mentait bel et bien. Au lieu d'aller les confronter, le commissaire préféra faire un crochet par son bureau favoris. Reclus, loin du brouhaha de la brigade, se trouvait un bureau privé, comme celui du commissaire. "Criminologue" était écrit sur la porte. Vieillies, les lettres dorées avaient perdu de leur éclat et certaines étaient complètement oxydées. Il frappa trois petits coups avant d'entrer. À peine un pas dans la pièce, il se sentait déjà apaisé par la chaleur qui s'en dégageait. À chaque fois, il avait cette impression de rentrer dans l'antre d'une fée. La criminologue qui y travaillait avait rempli la pièce de plante jusqu'à en cacher ses étagères de livres. Tombant du plafond, grimpant sur des bâtons, s'étalant sur le sol, les plantes vertes se développaient avec envie. Pas une seule ne semblait malade, aucune fleur n'était fanée.

Namjoon s'avança vers le centre de la pièce, marchant extrêmement lentement entre les pots de fleurs qui lui dessinait un petit chemin. Sa maladresse avait déjà opéré plusieurs fois sur les pauvres plantes, cette fois-ci il espérait faire un sans faute. Un bureau rond trônait au milieu de la pièce accompagné de deux chaises d'un vieux style européen. L'une d'elle était occupé par une petit femme d'origine mongole. Le teint légèrement mate et les cheveux noirs coupés au carré, elle s'était habillée d'une jolie robe blanche, parfaite pour son environnement. La petite femme aux talons tout aussi blanc était penchée sur des petits pots.

-Namjoon-ha.

-Comment as-tu su que c'était moi ?

-Tu es très lent, expliqua-t-elle en riant joyeusement.

Sa voix était chantante mais son accent dur. Ses "r" roulaient gracieusement sous sa langue.

-Que fais-tu ? S'intéressa Namjoon en venant s'asseoir avec fierté sur le second siège ; point de casse pour le commissaire aujourd'hui !

-J'aimerais remplir les trous avec des petites fleurs.

-Les trous ?

"Quels trous ?" Se demanda-t-il amusé. Il regarda autour de lui. Ce n'était que nature à perte de vue.